GO Stallions : Quand Jérôme Guéry et Alexander Oancea lancent leur catalogue

Publié par Sébastien Boulanger le 05/09/2025

L’un est cavalier du plus haut niveau, l’autre est l’homme de l’ombre, dénicheur de cracks à ses heures et investisseur malin. Ensemble, Jérôme Guéry et Alexander Oancea ont écrit quelques belles pages du jumping belge. Avec Go Stallions, ils ouvrent un nouveau chapitre : l’élevage.

Deux profils, une même vision

Depuis plus de dix ans, le duo fait front commun. Guéry en piste, Oancea dans les coulisses, à flairer les bons coups et à investir au bon moment. C’est cette complémentarité qui leur a permis de faire éclore des chevaux comme Grand Cru van de Rozenberg, de briller sur toutes les pistes mondiales avec Quel Homme de Hus (en association avec Gaëtan Decroix) ou de faire progresser de jeunes talents.

Aujourd’hui, ils s’attaquent à un autre défi : “Depuis que je suis avec Jérôme, on n’a fait que du sport”, raconte Alexander. “À un moment donné, on s’est dit : pourquoi pas l’élevage ? On avait déjà des jeunes chevaux incroyables sous la main. L’idée était lancée.”

(© GO Stallions/Garance Galivel)

Pour Jérôme Guéry, le timing était parfait : “Nous avons cinq étalons ensemble. C’était intéressant de commencer une nouvelle aventure en proposant la semence de ces étalons issus de souches incroyables. Cela nous permet aussi de les garder plus longtemps et de ne pas les vendre tout de suite.” se force un peu le vice-champion du monde, homme de sport mais aussi de commerce dans l’âme.

Alexander Oancea s’en amuse d’ailleurs: « Déjà quand tu vois un des deux Pégase, dès qu’il sort de piste, les gens le demandent. Il saute un parcours et directement on reçoit des coups de fil et c’est pas du bla bla, c’est vraiment dingue. On se dispute à chaque fois parce que Jérôme a envie de céder et de vendre. Et avec Quito c’est la même chose. On a de grosses grosses offres. Honnêtement, si on devait être raisonnables et ne pas réfléchir, Quito serait déjà vendu. Mais honnêtement, ils me font tellement vibrer que j’ai très envie de les garder. »

Un catalogue resserré mais calibré

Go Stallions se présente comme un catalogue “coup de cœur” : peu d’étalons, mais des chevaux qui ont déjà montré qu’ils pouvaient plus que tenir la route en sport et séduire les éleveurs.
Dans le viseur :

  • Quito de Mariposa (Comme Il Faut x Air Jordan Z), 9ans, la star maison, élevé par Alexander, vainqueur des Sires of the World à Opglabbeek et brillant sous la selle de Seppe Wouters. Il vient encore de remporter le Grand Prix 2* aux Brussels Stephex Masters

(© GO Stallions/Garance Galivel)
  • Candy Prince de Leonte (Candy de Nantuel x Quaprice Bois Margot), 6 ans, “un cheval comme on n’en a jamais eu” selon Alexander. Il était finaliste des Championnats de Belgique à Gesves cette année.
(© GO Stallions/Garance Galivel)

  • Candy Boy de Leonte (Candy de Nantuel x Quaprice Bois Margot), 4 ans
(© GO Stallions/Garance Galivel)

  • Romulus de Mariposa (Lector van den Bisschop x Nabab de Rêve), propre frère de Remus de Mariposa également monté par Jérôme Guéry, issu d’une souche de rêve, “100 % grand sport” dixit Jérôme, avec l’attitude parfaite pour la reproduction.

(© GO Stallions/Garance Galivel)

  • Deux jeunes Pégase de quatre ans déjà très courtisés: Palerme Concept Z (Pegase van’t Ruytershof x Ogano Sitte)
(© GO Stallions/Garance Galivel)

et Prosecco Van Het Mombeekhof Z (Pegase van’t Ruytershof x Non Stop)

(© GO Stallions/Garance Galivel)

Alex résume : “On est en discussion pour quelques autres étalons, mais on ne veut pas être les plus grands ni les meilleurs, on veut juste que les gens vibrent en voyant nos chevaux. C’est par passion, pas pour le business.” Ajoute Oancea paraphrasant le slogan du catalogue.

Marketing et premières ventes : un lancement qui fait mouche

Cet été à Gesves, aux Championnats de Belgique des jeunes chevaux, impossible d’échapper au logo Go Stallions : paddock brandé, mur en piste, buzz assuré. “Quand je vois les réactions des gens, c’est un truc de ouf”, sourit Alexander. Résultat : des demandes avant même le lancement officiel.

Transmission et équipe

Le projet Go Stallions, ce n’est pas que deux hommes : c’est aussi une génération qui monte. Mathieu Guéry (20 ans), fils de Jérôme et Seppe Wouters (17 ans), pris sous son aile par Alexander Oancea.
C’est eux le futur du sport, et ils font partie du projet”, insiste Jérôme. Les étalons seront d’ailleurs basés chez Seppe Wouters pendant la saison de reproduction puisque c’est son papa, Christophe qui va gérer cette partie-là.

Alexander Oancea complète : “On décide tout ensemble. Et notre vrai plus c’est que ces étalons, on pourra en parler en toute connaissance car ils auront été montés par Jérôme, Seppe ou Mathieu.

Jérôme Guéry confirme: « Tous ces chevaux passeront sous ma selle. La première chose, c’est que ce soient des chevaux de sport. C’est notre priorité avant même l’achat. Ensuite, évidemment, la lignée compte aussi, mais souvent cela va de pair : un cheval de sport est souvent issu d’une bonne souche. Il faut aussi des aptitudes physiques qui donnent envie aux éleveurs d’utiliser ces étalons. Mais vraiment, notre priorité, ce sont des chevaux de sport modernes, ceux que l’on verra dans les Grands Prix du futur. Je suis passionné de chevaux. J’ai toujours été impressionné et passionné par l’élevage. Quand je vois ces éleveurs, patients, qui produisent nos futurs champions – sans éleveurs, il n’y a pas de chevaux et donc pas de sport. « 

De Grand Cru au futur cru

En toile de fond, il y a l’histoire de Grand Cru van de Rozenberg, le cheval avec lequel Jérôme et Alex avaient déjà renversé les pronostics. “Au début, avec ce cheval, Jérôme voulait abandonner. On était une équipe, chacun avait sa part et j’ai insisté. Et finalement on a plus que réussi avec Grand Cru”, raconte Alexander. “Mon rêve, c’est que dans dix ans, on dise : « ils ont réussi aussi avec leurs étalons« .”

Go Stallions n’est pas qu’un catalogue : c’est une équipe, une vision et un parfum de grand sport pour demain.