Ken Ruysen, l’homme qui donne des ailes à Peelbergen

Publié par Sébastien Boulanger le 13/09/2025

À Peelbergen, on ne compte plus les hectares, ni les obstacles sautés en parcours. Dix ans à peine après sa naissance, le centre équestre néerlandais est devenu un hub incontournable du jumping européen. Et depuis 2019, c’est Ken Ruysen qui tient la barre. Profil discret, accent belge, et motivation XXL. Quand il n’est pas aux manettes du Peelbergen Equestrian Centre, il enfile sa casquette de Sport Director pour les shows Stephex. Deux jobs, une seule obsession : faire du sport de haut niveau un vrai spectacle.

De Diest à Peelbergen

Originaire de Diest (Belgique), Ruysen a commencé en selle avant de passer derrière les coulisses. Études en gestion du sport et organisation d’événements à Louvain, puis cavalier chez Zangersheide, un pied chez Sentower Park et Stephex. Quand Emile Hendrix, membre du conseil d’administration de Peelbergen et figure incontournable du sport équestre, l’invite pour un café, c’est le début d’une nouvelle aventure. « Il nous a fallu plusieurs mois et quelques cafés de plus avant de se lancer, mais j’étais convaincu du potentiel du lieu », raconte-t-il.

👉 Qui est Emile Hendrix ? Ancien cavalier international, il a représenté les Pays-Bas aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Fondateur de Stal Hendrix, écurie de saut d’obstacles de renom, il est également l’un des organisateurs de la prestigieuse Dutch Sport Horse Sales, qui se tient régulièrement au Peelbergen Equestrian Centre. Véritable bâtisseur, Hendrix contribue depuis des décennies au rayonnement de l’équitation néerlandaise.

Un projet pensé par des cavaliers

Peelbergen, c’est au départ un terrain d’entraînement avec quelques concours nationaux. Dix ans plus tard, ça ressemble à un campus XXL : Coupes des Nations 3*, championnats d’Europe jeunes cavaliers, dressage, para-dressage, attelage, complet, le tout sur 250 hectares. Bar et resto gérés en interne, équipe jeune et maison. « On est indépendants, on peut réagir vite, garder l’esprit maison », se félicite Ken.

(©Peelbergen Equestrian Center)
(©Peelbergen Equestrian Center)

Pellebergen, un concept qui fonctionne depuis bientôt dix ans. Six sous la houlette du directeur motivé et méticuleux de 36 ans.

Des étoiles, mais pas n’importe comment

Des 2* et 3* bien ficelés, c’est sa patte. « Monter des 4* ou 5*, oui peut-être un jour, mais seulement si on a le financement pour faire quelque chose de beau. Ce n’est pas qu’une question de prize money, il faut l’ambiance, les infrastructures, le service. Ce n’est pas la priorité absolue », insiste-t-il. Son autre idée qui fait parler : finir le gros show le samedi. « Ça laisse un vrai dimanche aux grooms et aux cavaliers avant de repartir sur la route la semaine suivante et puis ça permet aussi, par exemple, d’organiser un concours amateur le dimanche sur les mêmes pistes que les pros. C’est bien aussi pour eux. »

(Peelbergen peut se targuer aussi d’organiser une manche de l’EEF Series ©Peelbergen Equestrian Center)

(©Peelbergen Equestrian Center)

Le maestro du sport

Son rôle de directeur? C’est lui qui dessine le programme sportif, nomme les officiels, choisit les chefs de piste, vérifie les sols, le timing, les fleurs, l’éclairage. Il coordonne avec les cavaliers pour ajuster les horaires. Bref, c’est le chef d’orchestre de la partie sportive, celui qui donne le tempo. «Le sport doit rester prioritaire dans toute l’organisation », répète-t-il comme un mantra.

L’équipe avant tout

Ken se voit plus en coach qu’en patron. Il planifie déjà 2026 pendant que son staff gère l’événement du week-end. Il aime surtout voir éclore les jeunes : « Une stagiaire est devenue responsable de secteur à 22 ans. C’est une fierté. » Former et faire grandir les jeunes fait partie de son job selon Ken.

Ses plus beaux souvenirs

Quand on lui demande ses moments forts en six ans, il cite sans hésiter les championnats d’Europe jeunes cavaliers l’an dernier. « Une semaine folle, énormément de public, et notre petite équipe a montré à toute l’Europe ce qu’elle savait faire », raconte-t-il.

(©Peelbergen Equestrian Center)

Dans un milieu parfois encore conservateur, Ruysen a amené un vent de modernité et de fraicheur. . Il bouscule les codes avec son ton calme mais ses choix audacieux et tranchés. Peelbergen a encore de la marge pour grandir, et lui aussi. En attendant, il continue de faire ce qu’il aime : mélanger chevaux, sport et organisation.

« Je me sens très à l’aise ici, c’est proche de chez moi et mes enfants viennent aujourd’hui voir le Grand Prix. C’est toujours agréable d’avoir ma famille sur place. Cela donne un esprit très familial, presque comme une entreprise familiale.»