On connaissait Castel Gandolfo pour ses jardins impeccables et ses étés papaux. On va désormais devoir y ajouter du panache andalou : trois Pura Raza Española (PRE) viennent d’y poser leurs sabots. Pas n’importe où, hein : au Borgo Laudato Si’, le giga-projet éducatif, agricole et culturel du Vatican, installé dans les quartiers d’été du pape à Castel Gandolfo, à une vingtaine de kilomètres de Rome. Inauguré le 5 septembre dernier par le Saint-Père, ce lieu se veut un mix entre ferme pédagogique XXL et campus international où la spiritualité se mêle à l’agriculture durable et aux formations de haut niveau.
Du gazon sacré pour des chevaux sacrés
Les heureux élus ? Deux pouliches de trois ans – Jónica JLE et Japonesa JLE – issues de la Yeguada José Luis de la Escalera de Fuentes de Andalucía, dans la région de Séville, et Saleroso de JC, un gris pommelé de seize ans né chez Tres Cotos, toujours dans la région. Stage de dressage pour les deux premiers, histoire qu’ils arrivent bien mis et à l’aise pour leur nouvelle vie. Japonesa, elle, est en plein pèlerinage : elle termine son voyage vers sa nouvelle maison vaticane.
Les beaux andaloux ont même reçu la bénédiction du Saint-Père lors de leur arrivée, comme un symbole de bienvenue dans cet espace inédit.

Le Borgo façon grande scène internationale
Le Borgo Laudato Si’, c’est 55 hectares inspirés de l’encyclique écolo du pape François (une lettre officielle du pape adressée aux fidèles, dans laquelle il développe son enseignement ou sa réflexion sur un thème précis).
Au menu : spiritualité, biodiversité, inclusion sociale et agriculture raisonnée. Chaque année, 2 000 à 3 000 étudiants du monde entier – dont des jeunes en situation de handicap – passeront par ce centre de formation. Et le public n’est pas oublié : 250 000 visiteurs attendus annuellement, entrée gratuite pour les plus modestes.
Un pape déjà à l’aise sur le dos d’un cheval
Léon XIV, le cheval il connait plutôt bien et pour cause il l’a plus que pratiqué alors qu’il n’était encore que le Cardinal Prevost. Pendant ses années au Pérou, où il fut missionnaire et évêque, il arpentait les villages les plus isolés à cheval, parfois perchés à plus de 3 000 ou 4 000 mètres d’altitude, voulait visiter tous les districts, même les plus perdus. Bref, pas de GPS, juste un cheval et beaucoup de motivation.

Le PRE, nouvel arrivant discret mais marquant
Avec cette arrivée, le cheval espagnol de pure race trouve une vitrine inhabituelle au cœur des résidences d’été du pape. Sa présence au Borgo n’a rien d’une opération d’image grandiloquente (même si c’est un beau coup de projecteur sur le PRE) : elle s’inscrit plutôt dans une démarche d’ouverture et de diversité animale voulue par le projet. Le PRE ne vient pas seulement agrandir le cheptel ; il apporte aussi, tranquillement, sa touche d’élégance et de tradition équestre espagnole à un lieu où culture, éducation et durabilité se côtoient au quotidien.
(Photos cover :©Vatican Media)