C’était l’apothéose d’un dimanche de finales à Lanaken : la Ratina Z Arena vibrait sous les acclamations du public pour accueillir es chevaux de sept ans. La dernière épreuve du championnat, 1,45 m . tension, vitesse et performances exceptionnelles allaient être au rendez-vous.
À l’arrivée, le titre mondial revient à l’Irlande grâce à Eoin Brennan et Augustus Z, tandis qu’un jeune Belge de 16 ans entre dans l’histoire en décrochant l’argent, et un Français solide complète le podium.
Augustus Z et la résilience irlandaise
Eoin Brennan n’a pas fait dans la demi-mesure. Avec Augustus Z, hongre Zangersheide issu d’Aganix du Seigneur Z et de Vigo d’Arsouilles et élevé par son père. Il attaque le barrage et boucle la première ligne en six foulées au lieu de sept ! Résultat : un chrono de 35’’20 et le titre mondial. L’équitation, c’est simple quand c’est fait par un Irlandais.
Mais derrière la victoire, il y a une histoire de résilience :
« Quand Augustus avait trois ans, il a eu un accident au marcheur à la maison et a souffert de problèmes neurologiques. On ne savait pas si ça allait aller mieux ou empirer. Mais six mois au pré et une patience infinie plus tard, heureusement c’est resté stable et cela ne l’a jamais empêché de galoper ou de sauter. Son saut a toujours été incroyable. Je l’ai monté en compétition dès ses quatre ans. Il a toujours été un cheval exceptionnel pour moi.
À l’époque de sa blessure, je n’aurais jamais imaginé qu’un jour il serait champion du monde. Non, certainement pas. Je n’étais même pas sûr qu’il allait pouvoir sauter à nouveau. C’est donc un cheval extrêmement chanceux, mais il mérite pleinement cette réussite. Et c’est la preuve qu’il ne faut jamais baisser les bras et qu’il faut toujours y croire. Là je ne me rend pas vraimet compte de ce qui s’est passé. Je regarderai ça quand je serai rentré à la maison et je pense que je réaliserai un peu plus alors. »
Niels Van Rossem : 16 ans et déjà presque une légende
Moyenne d’âge du podium, moins de 22 ans. Ce pas le championnat du monde que des jeunes chevaux. Et ce vent de jeunesse qui souffle dans cette finale, Niels Van Rossem n’y est pas tout à fait étranger. À peine 16 ans et déjà un sang-froid de pro : Niels Van Rossem et Speedy van Klapscheut (Chaiton F Z x Peppermill) assurent. Prise de risque totale. Brennan peut trembler. 35’’76. Ça s’est joué à un rien. Deuxième place et public conquis.
Le jeune prodige raconte : « Le stress allait, mais c’était génial que tout le monde m’encourage. Je faisais juste mon truc et ça s’est super bien passé. Marcher le parcours avant la compétition, c’était tellement cool. Jusqu’au dernier obstacle, j’aurais peut-être pu faire une foulée de moins, mais c’est déjà une belle performance. »
Bronze pour la France : ICI et La Courcelle
C’est Thibault Thevenon qui grimpe sur la dernière marche du podium avec ICI et La Courcelle (Cocktail de Talma x Kashmir van’t Schuttershof, élevé par Yves Chauvin).
« Ce cheval n’était pas facile quand je l’ai récupéré à six ans. Il a fallu une saison pour vraiment le comprendre, mais maintenant il est au top et je remercie vraiment « Yvon » Chauvin de me l’avoir confié. » conclut le cavalier français.
L’éleveur justement, Yves Chauvin. Il prend cette médaille comme une récompense :
«C’est un aboutissement. J’avais eu la chance, il y a 20 ans, d’être deuxième des sept ans avec Jazz Band Courcelle. Et 20 ans après, c’est un bonheur de se retrouver là avec une troisième place. C’est tellement difficile, l’élevage, c’est tellement compliqué qu’il faut savoir savourer ces moments de bonheur, tout simplement. On va continuer de toute manière. Parce que quand on est passionné comme ça, on n’arrête pas du jour au lendemain. Et j’espère qu’un jour j’en aurai un qui gagnera ici.» conclut l’éleveur de Saône et Loire.
Entre la résilience d’Augustus Z, le sang-froid de Niels Van Rossem et ce podium de jeunots qui n’ont pas encore l’habitude des honneurs, ce dimanche restera gravé dans les mémoires. Les chevaux étaient incroyables, les jeunes cavaliers aussi. La finale des sept ans a rappelé pourquoi ce championnat reste un des événements phares de l’année pour la compétition et l’élevage.
