Abu Dhabi s’invite à la table des grandes écoles d’art équestre

Publié par Sébastien Boulanger le 09/10/2025

Le 1er novembre prochain, Jubail Island, perle tranquille d’Abu Dhabi, va se transformer en nouvelle Mecque pour les passionnés d’équitation classique. Une école pas comme les autres y ouvre ses portes : l’Abu Dhabi Royal Equestrian Arts (ADREA). Avec elle, l’émirat s’offre une entrée fracassante dans un cercle jusqu’ici réservé à l’Europe : celui des temples de la haute école.

Une cinquième chaise au banquet

Jusqu’ici, la discipline relevait presque d’un club fermé, celui des quatre grandes institutions européennes. Quatre noms qui claquent comme des légendes : la Spanish Riding School de Vienne et ses lipizzans immaculés, la Royal Andalusian School of Equestrian Art de Jerez et ses andalous fougueux, la Portuguese School of Equestrian Art de Queluz avec ses lusitaniens aristocrates, et enfin le mythique Cadre Noir de Saumur, symbole de la tradition et du savoir-faire français.

Dès novembre, Abu Dhabi viendra donc s’asseoir à cette table royale. Et pas en invité timide.

Des moyens à la hauteur de l’ambition

ADREA, c’est 65 000 m² taillés pour épater le monde :

  • une arène climatisée de 1 200 places (oui, même en plein été, pas une goutte de sueur) ;
  • 60 boxes cinq étoiles équipées de systèmes de surveillance dernier cri ;
  • une clinique vétérinaire et un centre de rééducation dernier cri ;
  • des pistes ombragées pour entraîner chevaux et cavaliers sans fondre comme des glaces au soleil.

Côté formation, l’école aligne une Junior Academy et un Rider Degree en quatre ans. Le tout ouvert à tous, y compris aux Children of Determination (enfants à besoins spécifiques). Une approche inclusive qui colle à l’esprit d’ouverture revendiqué par le projet.

Patrimoine, mais version XXL

Parce que l’équitation classique, ce n’est pas que du spectacle, ADREA mise aussi sur le patrimoine. Sur place, une Furussiya Gallery racontera l’histoire millénaire du cheval et de ses cavaliers à travers les civilisations. À côté, une bibliothèque forte de 10 000 volumes s’annonce déjà comme l’une des plus riches du monde équestre. Et cerise sur la selle : un atelier de sellerie, premier du genre aux Émirats, destiné à transmettre l’art d’un savoir-faire artisanal aussi précieux qu’un piaffer bien exécuté.

L’Europe peut-elle rester seule en piste ?

L’arrivée d’Abu Dhabi bouscule le jeu. Car si l’ADREA se veut gardienne d’une tradition européenne, elle apporte aussi ce que les vieilles institutions n’ont pas toujours : des moyens colossaux, une vision internationale, et une audace culturelle assumée.

Alors, que vont se dire Vienne, Jerez, Queluz et Saumur quand la cinquième chaise sera tirée ? Peut-être que l’art équestre, lui aussi, a besoin de nouvelles terres d’études pour continuer à piafer.

(Photos © ADREA & wam.ue)