Sous les projecteurs saoudiens, là où les pistes brillent autant que les montres des spectateurs, la dernière manche de la Global Champions League 2025 a tenu toutes ses promesses. Riyad, capitale des contrastes et des grands shows, a offert un final incandescent : du suspense, des refus, et un titre joué à… 0,27 seconde. Même pas le temps de cligner des yeux.
Valkenswaard United, troisième sacre, zéro faute
On aurait pu croire à un scénario Netflix : les Cannes Stars powered by Iron Dames à la poursuite du géant bleu et orange, le chrono qui s’affole, la poussière d’Ermitage Kalone encore en suspension… et finalement, Valkenswaard United qui décroche une troisième couronne historique. La bande de Gilles Thomas et Hans-Dieter Dreher (avec Vestmalle des Cotis) n’a pas tremblé : deux parcours ciselés, pas un pet de barre, et une avance microscopique mais suffisante pour planter le drapeau au sommet de la GCL. 326 points, onze de mieux que les Iron Dames, et le droit d’inscrire leur nom dans la légende du circuit.
«Nous nous battons ensemble, nous perdons ensemble, et c’est ça le plus important. » Mais Dreher oublie qu’avec son co-équipier, surtout, ils gagnent ensemble…
(Hans -Dieter Dreher et Vestmalle des Cotis, tout en calme et gestion)
« Nous avons obtenu assez tôt dans la saison les brassards de l’équipe de tête. La compétition a été serrée toute la saison avec les dames des Cannes Stars, et aujourd’hui encore, c’était très disputé. Mais nous sommes ravis d’avoir pu gagner cette manche ainsi que le classement général. On sentait vraiment que c’était la finale aujourd’hui. Les parcours étaient difficiles, nous avons travaillé en vue de cette finale, en amenant nos chevaux dans une très bonne forme et en visant la victoire ! » déclare Gilles Thomas, qui établit au passage l’exploit de signer le doublé Champions League et Champions Tour.
(Jeu set et match pour Gilles Thomas et Ermitage Kalone à Riyad.)
Les Iron Dames, la classe sans la couronne
On ne va pas se mentir : beaucoup rêvaient aussi un peu du conte de fées des Cannes Stars powered by Iron Dames. Une équipe 100 % esprit d’équipe, 100 % détermination. Sophie Hinners et Katrin Eckermann ont encore livré un duel à la hauteur. Mais Valkenswaard, c’est une sorte de Mercedes : ça ne tombe pas souvent en panne.
Même sans la médaille d’or, les Iron Dames sortent la tête haute. Une première saison sous cette bannière, un style, une cohésion, et des barres qui tremblent quand elles entrent en piste. La victoire n’est pas pour cette fois, mais la flamme est bien allumée.
« Ce qui nous distingue et rend les Cannes Stars si spéciales, c’est que notre équipe se soutient incroyablement bien. L’esprit d’équipe est vraiment unique. Il y a tellement de personnes derrière nous, surtout Deborah Mayer (la patronne, ndlr) : avant même que nous arrivions à Riyad pour la finale, Deborah nous disait déjà à quel point elle était heureuse et fière de nous. Donc ce n’est pas comme si nous étions venues ici avec beaucoup de pression ; nous étions déjà très fières de ce que nous avions accompli. », lâche Hinners, sourire encore un peu crispé mais regard déjà tourné vers Prague.
Swans, Lions et Riesenbeck : les montagnes russes de Riyad
Derrière, c’est un peu le grand huit.
Les Gladiateurs romains (Gaudiano & Mansur) mènent la troupe en première manche avec un score vierge. Mais tout vole en éclats avec les 17 points d’Emanuele Gaudiano en seconde manche.
Les Shanghai Swans (Deusser & Kühner) s’offrent une troisième place au général, la preuve qu’en équitation comme ailleurs, la constance finit par payer. Les Prague Lions, eux, ont vécu un cauchemar à propos pour Halloween : un refus surprise de Fernando Martinez Sommer, enfin… de Lady van de Haarterhoeve (Casall x Clarimo). Élimination et adieu la qualif directe pour les demi-finales des playoffs. Au grand dam de Pieter Devos, qui avait lui signé le sans-faute avec Primo DV (Vigo d’Arsouilles x Heartbreaker). Une faute, une seconde, un ticket qui s’envole.
Merci qui ? Riesenbeck International, évidemment. Kukuk, Camilli et leurs chevaux de guerre ont profité du chaos pour chiper la quatrième place pour… un seul point. C’est ça, la GCL : un millimètre d’écart entre la gloire et la fessée.
Scott Brash, encore lui
En individuel, on ne change pas une légende. Scott Brash et Hello Folie (Luidam x Diamant de Semilly) ont fait du Scott Brash : un tour sans bavure, le chrono dans le vert et le sourire d’un gars qui sait qu’il a déjà tout gagné mais en veut encore un peu plus. Le Britannique reste le symbole de cette saison : sobre, efficace, irrésistible.
Riyad, capitale du show
Feux d’artifice, trophées dorés, Son Altesse le Prince Abdullah Bin Fahad Bin Abdullah Al Saud en maître de cérémonie, rien n’a manqué. Même les grooms ont eu droit à leurs trophées — clin d’œil mérité à ceux qui font briller les chevaux dans l’ombre : Stefan Stan, Sanne Melsen, Kelsey Jandura, Valentine Hssein, Marine Renauder et Mariella Offner.
Les projecteurs se tournent déjà vers Prague. Le GCL Super Cup (10 millions d’euros de dotation, rien que ça) attend ses têtes de série. Et à voir la rage tranquille des champions de Valkenswaard United, il y a fort à parier que ceux-ci ne viendront pas juste pour boire la bière tchèque.