À Lyon, Verboomen écrit la suite de sa légende

Publié par Sébastien Boulanger le 31/10/2025

Il y a des cavaliers qui montent, et puis il y a Justin Verboomen. À Lyon, le Belge n’a pas seulement gagné. Il a dansé, plané, ensorcelé un public déjà conquis avant même la dernière transition au pas rênes longues. Zonik Plus, son étalon noir à la prestance de rockstar, a déroulé une partition d’orfèvre dans le Grand Prix Freestyle d’Equita Lyon, raflant une nouvelle victoire avec 87,075 %, dont un stratosphérique 92 % en artistique. Oui, 92 %! À ce niveau, on ne parle plus de dressage, mais de lévitation chorégraphiée.

Ovation debout et légèreté planante

Partis en milieu d’épreuve, Verboomen et son prodige n’ont pas eu besoin du suspense de fin de soirée pour faire chavirer les tribunes. Dès les premières notes, la magie a opéré : un piaffer cadencé façon métronome suisse, des pirouettes galop dignes d’un ballet contemporain, et ce regard de Zonik Plus, presque provocateur, vers le public. L’étalon semblait dire : “Regardez bien, c’est comme ça qu’on fait.”

Tout n’était pas parfait, une faute dans les changements de pied vient rappeler que même les dieux du carré sont humains, mais le reste tenait de la démonstration. Les transitions piaffer/galop, exécutées avec une fluidité à faire pleurer les moins sensibles, ont achevé de mettre le feu au parc Eurexpo.
Résultat: nouvelle ovation à la sortie de piste. On était à un rien de voir les juges poser leurs stylos pour applaudir.

Moody, l’insolente Britannique qui sauve l’honneur

Mais Lyon n’allait pas se transformer en rave belge sans résistance. Becky Moody, quatrième mondiale, a sorti la grosse artillerie sur son complice Jagerbomb, un nom prédestiné pour une reprise explosive. Si le contact n’a pas toujours été aussi stable qu’escompté, la Britannique a offert un show millimétré, précis, musicalement ciselé.
Score : 85,175 %, avec 91,6 % en artistique. De quoi priver la Belgique d’un doublé historique. Et surtout, de rappeler qu’en matière de freestyle, les Anglais savent aussi faire swinguer le dressage.

Pauluis et Flambeau, le bronze du panache

Derrière le duo de tête, Larissa Pauluis a offert à la Belgique un podium à deux têtes. Avec Flambeau, la cavalière a trouvé la juste mesure entre contrôle et expressivité. 79,560 % au compteur, une troisième place méritée et une revanche sur la veille, où le couple avait manqué le podium d’un fifrelin. Une performance solide, presque académique, qui prouve que la Belgique vit son âge d’or du dressage.

« Je suis assez contente de mon freestyle. Dommage pour mes temps. Ça me fait perdre mes 80%. Ça c’est vraiment dommage. Mais bon j’ai quand même de super points. Je suis très contente et c’est super pour la Belgique. J’avais un assez bon sentiment avec Flambeau dès le début de l’épreuve., il était vraiment avec moi. Je suis fière de lui. J’espère vraiment régler cette histoire de temps à la maison et arriver à augmenter encore les points.  » nous confie Larissa.

Basquin, le retour d’une guerrière

Côté français, Pauline Basquin et Sertorius de Rima n’ont pas réédité leur podium de l’an passé (troisièmes avec 81,915 %), mais ils ont montré des signes encourageants. Une faute dans les changements de pied, un peu moins de légèreté qu’à leurs meilleures heures, mais un 78,855 % honnête et surtout, le sentiment d’un cheval retrouvé après une saison 2025 en montagnes russes. Le public français, lui, ne s’y est pas trompé : l’ovation, sincère, disait tout.

Vers Aix-la-Chapelle en mode favori

En quittant la piste, Verboomen confiait que Zonik Plus avait été “un peu effrayé par la foule”. on n’avait rien remarqué. Avec deux victoires en deux jours et une moyenne artistique qui flirte avec les sommets, le double champion d’Europe file désormais vers les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle en position de grand favori.
À ce rythme, la Belgique pourrait bien devenir la nouvelle capitale du dressage européen. Et Verboomen, son chef d’orchestre attitré.

Les résultats complets du Grand Prix freetyle de Coupe du monde de Lyon ici

(Photos ©FEI/Lukasz Kowalski)