Pour son Grand Prix Coupe du monde, Eurexpo a rugi. Dans un barrage à huit cavaliers de très haute tenue, le public lyonnais a assisté à un scénario parfait, un final 100 % tricolore, un podium d’école de la nouvelle équitation française. Olivier Perreau et GL Events Dorai d’Aiguilly (Kannan x Toulon) ont triomphé au bout du suspense, devant Julien Épaillard sur Fringan de Vesquerie (Mylord Carthago x Diamant de Semilly) et Antoine Ermann complétait l’embrasement bleu-blanc-rouge, troisième avec un Floyd des Prés toujours plus impressionnant.

Trois drapeaux, un souffle
Le Grand Prix Coupe du monde Longines d’Equita Lyon, c’est un peu le Bercy du saut d’obstacles : une arène chauffée à blanc, un public connaisseur, et un plateau où les meilleurs d’Europe viennent se jauger. Ce dimanche, ils ont surtout admiré la nouvelle solidité des Bleus.


Olivier Perreau, cavalier maison (le partenaire GL Events organise l’événement), a offert une victoire qui résonne fort : celle d’un couple complice, lucide, efficace. Pas de fioritures, juste du pilotage fin et un cheval à la hauteur du rendez-vous. Face à un Julien Épaillard fidèle à son style d’attaque totale. La différence s’est jouée à un bout de sabots : 0,08 seconde.

Et puis, il y a Antoine Ermann et Floyd des Prés. Le duo qui, concours après concours, transforme la surprise en évidence. Peut-on encore parler “d’étonnement” quand ils sont désormais de toutes les bagarres ? Le jeune Ermann et son alezan bondissant incarnent cette nouvelle génération sans complexe, celle qui regarde les grands dans les yeux et saute plus haut encore.

Nathan Budd, la fierté tranquille
La bonne note noire-jaune-rouge du jour s’appelle Nathan Budd. Avec Touardo Blue Z (Toulon x Arko III) , il signe la meilleure performance belge (11ème) malgré deux points de temps, loin d’être synonymes de déception :
“Je suis hyper content. Je trouve qu’il a sauté de façon incroyable. J’ai toujours un peu de mal à être dans le temps. Mais je m’élançais en début d’épreuve et je manquais peut-être un peu d’informations. Si j’avais vu plus de parcours, j’aurais probablement retiré une foulée sur le dernier et une foulée sur le double de verticaux. Néanmoins, il a montré à tout le monde ces deux dernières semaines (3ème du GP 4* de Liège la semaine passée, ndlr) qu’on peut compter sur lui pour le tout haut niveau. J’ai pris énormément de plaisir ce week-end. C’était une expérience de dingue, en plus à ce concours qui me tient particulièrement à cœur. J’avais déjà participé avec lui aux Coupes du monde d’Oslo (8 pts) et d’Helsinki (4 pts) l’année passée. Mais on ne va pas se mentir, la concurrence n’était pas la même qu’ici à Lyon. J’espère qu’on me donnera encore ma chance pour d’autres Coupes du monde cette année.” nous confie le cavalier du Haras des Rosiers.
Un discours lucide, franc, à l’image d’un cavalier en pleine ascension. Budd ne fanfaronne pas, il construit. Et il prouve, semaine après semaine, qu’il faudra désormais compter avec lui.
Au général de la Coupe du monde, pour la ligue d’Europe de l’Ouest, c’est toujours Sanne Thijssen (22 points) qui conserve la tête 2 points devant Olivier Perreau qui fait une entrée fracassante dans le classement. 3ème Julien Épaillard, Antoine Ermann, 5ème. Frédéric Vernaet reste premier belge (12ème) avec 11 unités.

Retrouvez les résultats complets du Grand Prix Coupe du monde de Lyon ici
(Photos © FEI/Lukasz Kowalski)