Karel Cox a toujours eu le nez pour flairer les bons chevaux. Et visiblement, aussi pour les bonnes idées. Depuis deux ans et demi, le cavalier belge s’est lancé dans un business aussi logique que visionnaire : la location de chevaux de sport haut de gamme. Oui, vous avez bien lu. Louer un cheval de concours comme on louerait une voiture de course. Et le succès est déjà au rendez-vous.
« Il y a dix ans, je prêtais déjà quelques chevaux pour des concours comme Paris ou Monaco, mais ce n’était pas commercial », raconte-t-il, posé. « Aujourd’hui, c’est une vraie entreprise. On propose des chevaux à la location pour des cavaliers du monde entier. »

Du Global Tour à Doha, les chevaux “jet-set”
Le concept est simple : permettre à des cavaliers de tous horizons (Amérique, Brésil, Mexique, Afrique du Sud, Europe) de venir concourir sans avoir à transporter leur propre monture.
« En été, nos chevaux sont basés à Opglabbeek, à Sentower », détaille Karel. « ils tournent sur les circuits du Global Champions Tour : Londres, Monaco, Valkenswaard et sur les concours en Belgique également. En hiver, ils sont au Sunshine Tour ou à Oliva. »
Sur place, Fabienne Daigneux fait office de manager et de relais pour les chevaux installés à Oliva. Elle supervise le personnel et les soins sur place, leur préparation et accompagne les cavaliers qui viennent les découvrir avant de concourir.
Chaque site dispose ainsi d’une équipe dédiée, assurant logistique, soins et encadrement. Le cavalier arrive, s’échauffe une ou deux journées avant le concours, monte progressivement en hauteur, et profite d’un cheval déjà prêt à performer.

Tout est géré : la logistique, les soins, la préparation. Le cavalier n’a qu’à venir avec son matériel personnel, casque, bottes et pantalon et matériel de sécurité, le reste est organisé.
Des conditions de pros pour cavaliers exigeants
Aujourd’hui, 35 chevaux sont disponibles à la location courte durée, et une centaine d’autres patientent dans les écuries de Cox. Les chevaux proposés sont tous expérimentés et fiables : « Ils sautent jusqu’à 1m30 sur les locations courtes. Au-delà de cette hauteur, les risques sont trop grands. Pour les hauteurs supérieures, jusqu’à 1m45, on souhaite alors privilégier un contrat long, minimum six mois. »
Il n’est pas question ici d’orienter le client vers l’achat du cheval après location. « Ce sont vraiment deux business différents; » précise Karel Cox.
La philosophie est claire : sécurité, confort et performance. Et les chiffres parlent : « On a 100 % de clients qui reviennent », glisse Karel, sourire tranquille.
Avant chaque location, le client envoie une vidéo de ses parcours. Cela permet à l’équipe de choisir le cheval idéal : petit, grand, plus ou moins réactif. « Chaque cavalier est différent. Certains veulent s’amuser, d’autres visent la compétition. On a même des enfants qui sautent 90 cm. »

“90 % des cavaliers font de meilleurs résultats qu’avec leur propre cheval”
C’est l’une des statistiques qui surprend le plus Karel lui-même : « J’ai remarqué que 90 % des cavaliers font de meilleurs résultats avec nos chevaux qu’avec les leurs. »
Pourquoi ? Parce que les chevaux sont gérés comme des athlètes de haut niveau : « On les travaille, on les surveille, on les fait suivre par une équipe de pros. Les amateurs, eux, montent pour le plaisir, et la gestion est différente. »
Résultat : des chevaux frais, équilibrés, réguliers… et des cavaliers qui se redécouvrent.

Louer plutôt que posséder : le saut d’obstacles à la carte
Et côté prix ? Une location courte pour un concours tourne autour de 2 500 €, « Imaginez un cavalier qui devrait venir de Norvège ou d’ailleurs pour sauter en Espagne. La location du cheval est le plus souvent moins cher que le simple transport d’un cheval.», précise Karel.
Pour les longues durées, les tarifs varient selon le niveau du cheval et le programme du cavalier. Mais le principe reste le même : simplicité et flexibilité.
« C’est une alternative idéale pour les cavaliers qui veulent se former, pour les juniors ou les enfants qui ont besoin de monter de bons chevaux sans forcément en acheter », explique-t-il.
Pas de transport, pas de location de box, pas de frais cachés : « Les gens gagnent en expérience, sans la lourdeur logistique. »

“Je suis peut-être un peu fou, mais ça marche”
Pour l’instant, Karel Cox est le seul à proposer ce service à cette échelle. « Peut-être que j’étais un peu fou de me lancer, mais les retours sont incroyablement positifs. »
Et il ne compte pas s’arrêter là : « C’est un gros investissement, mais ça vaut le coup. On voit que le modèle plaît, que ça attire des sponsors et des investisseurs. »

Loin de menacer le commerce classique du cheval, Karel voit plutôt son projet comme une passerelle entre les cavaliers et le haut niveau, une manière de démocratiser les grands concours tout en valorisant le bien-être animal et la qualité.
« Je voulais proposer de vrais chevaux de sport, pas des chevaux de location moyenne gamme. Dès le départ, j’ai voulu du top. »
Un pari qui semble réussi à tout point de vue.