Vendredi soir, à Stuttgart, ils étaient 8 000 dans la Hanns-Martin-Schleyer-Halle à retenir leur souffle. Une ambiance de stade de foot, mais avec des chevaux qui vont plus vite que des ailiers de Bundesliga. Au bout d’un jump-off à la nitro, c’est encore le TGV normand, Julien Épaillard, , qui a tapé du poing sur la table : dernier à s’élancer, premier à plier l’affaire. Classique.
Monté sur Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville), le Selle Français qui connaît la partition par cœur, Épaillard a fait ce qu’il fait de mieux : couper toutes les courbes, ignorer l’existence des freins et claquer un 31’’39 d’une propreté insolente. Résultat : la victoire dans le Stuttgart German Master , deuxième plus gros morceau du concours, et 34 815 € de prime dans les valises.
« J’ai vu que Richie était monstrueux de vitesse. Je n’avais pas le choix : il fallait encore plus de risques », confie le Français, l’air de celui qui trouve normal de tourner comme un moustique sous caféine.
Vogel y a cru, Épaillard l’a doublé
Longtemps leader, Richard Vogel pensait avoir fait le job avec son Cloudio (Casall x San Patrignano Cassini), étalon holsteiner qui avale les obstacles comme d’autres avalent des bretzels. Un tour propre, un 32’’96 sec comme un coup de trique… mais insuffisant face au missile français. L’Allemand se consolera avec une belle 2ᵉ place.
Le podium est complété par le Néerlandais Bas Moerings, très solide avec la KWPN Kivinia (I M Special de Muze x Calido I)(34’’05). Juste derrière, un Suédois se rapelle aux bons souvenirs de tous, Peder Fredricson et son cheval déjà nommé pour aller vite, SV Vroom de la Pomme Z (Vigo d’Arsouilles Stx x Untouchable), signent un 34’’27.
Couple goal : Vogel et Hinners dans le top 5
Après Richie en dauphin, Sophie Hinners ajoutesa quote part au compte épargne commun grâce à une 5ᵉ place (34’’62) avec le KWPN Lommers (Carrera VDL x Quasimodo Z). Quand le jumping devient une affaire de ménage.
En revanche, soirée compliquée pour Daniel Deusser : 12 points au barrage avec Pepita van T Meulenhof BR (El Torreo de Muze x Carthago Z), le vainqueur de Vérone a tout tenté, ç n’est pas passé , cette fois. Mais un classement quand même.
Derrière, les cadors Kevin Staut, Martin Fuchs, Philipp Schulze Topphoff, Roger-Yves Bost, Max Kühner ou encore Rik Hemeryck restent en retrait dans ce Master aux allures de sprint final.
À Stuttgart, on connaît la règle : si Épaillard est dernier à partir, attache ta ceinture. Vendredi soir, elle s’est encore vérifiée. Donatello d’Auge en patron, un jump-off au couteau, un public chauffé à blanc. Le German Master 2025, c’était du grand sport. Et du très grand Épaillard.
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(Photos © SGM)