Steve Guerdat repart pour un tour

Publié par Julien Counet le 03/02/2023

Alors que Steve Guerdat rentre d’Oliva et que le Sunshine Tour va débuter (avec tout de même une parenthèse bordelaise), le cavalier suisse revient pour nous sur ses tournées au soleil. Une habitude hivernale que le champion olympique a pris il y a longtemps déjà…

“Ça fait longtemps, très longtemps, plus de vingt ans je pense que j’ai commencé à faire régulièrement des tournées en hiver. C’est quelque chose que j’ai toujours bien aimé.
C’était d’abord une nécessité. Les hivers en Suisse sont assez rudes. Même si c’est un peu moins le cas aujourd’hui. Il y a vingt ans, quand j’étais toujours chez mon père on n’avait pas de manège couvert. Ce n’était pas toujours agréable de monter dans ces conditions. C’est donc devenu très vite agréable de couper ces hivers en partant au soleil quelques semaines. Et puis après, je me suis vite rendu compte également que c’était vraiment intéressant pour les jeunes chevaux, mais aussi pour se mettre avec des chevaux ou pour leur changer les idées de temps en temps . C’est aussi l’occasion pouvoir faire du concours, mais sans la pression de la compétition. C’est plus de la préparation et de l’amusement plutôt que du sport où on cherche le résultat à tout prix. C’est à peu près le seul moment de l’année où l’on monte seulement pour le plaisir. C’est pour toutes ses raisons que j’aime participer à ces tournées en début d’année.

Les tournées hivernales, le Jurassien pourrait en faire un guide, tant il en a connu dans sa carrière.

“J’ai commencé par le Sunshine Tour ( à Vejer de la Frontera, en Espagne) et puis après quelques années j’ai laissé le “Sunshine” pour aller à Arezzo, en Italie et puis cela fait quelques années que je viens à Oliva (entre Valence et Alicante, en Espagne) et maintenant je partage un peu mes tournée entre Oliva et le Sunshine Tour Ce sont deux tournées différentes, mais qui ont chacune leurs avantages. Et c’est bien de pouvoir faire un peu des deux.”

Si les tournées se font sans la pression de la compétition pour Steve Guerdat, ce n’est pas pour autant le Club Med.

“C’est assez fatiguant car on a beaucoup de chevaux avec nous. Comparativement à un concours normal où l’on est avec trois ou quatre chevaux et on a le temps de se reposer, sur les tournées, c’est beaucoup plus compliqué car on a au minimum une dizaine de chevaux donc on monte beaucoup plus. Mais ça reste très agréable de pouvoir faire ce que l’on aime, monter à cheval.”

Les tournées, c’est aussi un travail en équipe. Mais en ce début d’année 2023 pour Steve Guerdat, l’équipe est réduite.

“Je suis avec ma femme. Elle a son piquet et j’ai le mien. Mais elle monte aussi des chevaux à moi et on essaie de voir quel cheval correspond le mieux à qui et on essaie de faire ensemble les choses du mieux possible. Mon cavalier de longue date, Anthony (Bourquard) est parti fin de l‘année passée. Il avait besoin de passer un palier, il avait fait un peu le tour chez moi, je n’avais pas vraiment de chevaux au niveau de son talent par rapport à l’expérience qu’il a pu accumuler ces dernières années. Donc c’est super qu’il a pu trouver quelqu’un qui croit en lui et qui est prêt à l’aider, on l’espère, jusqu’au bout. Pas une fraction de seconde je n’ai pris ce départ négativement. Il m’a tellement apporté et c’est tellement mérité que je suis très content pour lui. D’un autre côté, c’est à moi de me réorganiser un petit peu. Je prends moi aussi de l’âge, donc monter douze ou treize chevaux tous les jours, ce n’est plus possible non plus. J’essaie de diminuer un peu le nombre de chevaux. Ça faisait trois ans qu’on avait cinquante chevaux à la maison, maintenant on en a à peu près trente-cinq. Mais on a beau essayer, on se retrouve toujours avec trop de chevaux. J’avais une quinzaine d’employés. Là aussi j’ai réduit. J’en ai encore douze maintenant. Il va falloir que je retrouve un cavalier, mais il n’y a pas d’urgence et avec les tournées maintenant, il n’y a vraiment pas de stress. Je préfère prendre le temps pour trouver quelqu’un de bien. Et puis tout ça reste un plaisir et on reste très épanouis dans notre vie de tous les jours.” nous confie un Steve Guerdat bien dans ses bottes.

Après deux semaines sur le Mediterranean Equestrian Tour qui ont été consacrées au développement des jeunes, mais pas seulement puisque l’Helvète a dit au revoir à la Costa Blanca en s’adjugeant le Grand Prix 3* avec IS-Minka (Mylord Carthago x Quite Easy I), le passage sur la côte atlantique et au Sunshine Tour est lui synonyme de montée en puissance pour la préparation de la saison extérieure.

(©Met Oliva / 1ClicPhoto-Hervé Bonnaud)

“Une fois que l’on reviendra des trois semaines du Sunshine Tour, il y a un assez long moment sans compétition. Tous les chevaux qui ont fait les tournées vont se reposer un petit peu. Je vais aller avec un piquet à ’s Hertogenbosch pour le Rolex Grand Slam et puis au Saut Hermès à Paris. Et puis on aura encore quelques semaines tranquilles avant d’attaquer la saison outdoor, les CSIO et les beaux concours sur herbe. On participera a des concours comme Gorla Minore ou Arezzo, près de chez nous pour remettre les chevaux en forme pour attaquer cette saison extérieure qui est l’objectif principal cette année avec en point de mire les championnats d’Europe que je vais essayer de disputer avec Dynamix de Belheme (Grafton x Cornet Obolensky). C’est pour ça qu’elle se reposait les dernières semaines et qu’elle va reprendre au Sunshine Tour. Commencer sur herbe directement pour engranger le plus d’expérience possible avant que les grands concours commencent et l’avoir au mieux de sa forme à Milan, à la fin du mois d’août.”

Il faut dire qu’avec ses 7 pistes en herbe, ses 14 pistes en sable et des épreuves dont le niveau augmente graduellement (mais surement), le Sunshine Tour viendra boucler l’hiver au soleil de Steve Guerdat de façon très constructive.

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