Opéré d’un tendon quasiment rompu, Quel Homme de Hus (Quidam de Revel x Candillo) était resté loin des concours pendant plus d’un an. Revenu à la compétition au mois de février, à Oliva, l’étalon a alors entamé une course contre la montre en vue d’une participation aux Jeux Olympiques de Paris. Un sprint conduit par Jérôme Guéry mais à allure modérée… Des 125 au MET, le couple vice-champion du monde a monté les barres tout doucement… 135 en avril à Arezzo, 140 à Gorla Minore une semaine plus tard. Le cap du 1m50 était franchi à l’occasion du cinq étoiles de Fontainebleau. Semaine après semaine, le cavalier belge ajoutais des centimètres mais prenait le temps de le faire. Aucune précipitation, c’était le maître mot.
« Je me suis dit que j’avais été trop prudent ».
« Il y avait un plan et puis le plan du cheval. L’idée était d’avancer en fonction de la forme de Quel Homme. Mais j’ai peut-être été un peu trop prudent. C’est ce que je me suis dit quand je suis arrivé à Madrid et qu’on est passé au 1m55. A ce moment le cheval n’était pas encore là. Deux fautes dans la première épreuve, je ne le retrouvais pas comme avant sur cette hauteur. Ce qui a un peu changé mes plans. On devait sauter le Grand Prix, il n’était pas encore prêt, et j’ai donc décidé de le mettre plutôt dans la Coupe du Roi à 1m50. J’ai bien fait, car là, J’ai retrouvé Quel Homme… Double sans faute, j’étais rassuré quand à sa préparation pour les jeux qui se rapprochent à grands pas. » nous confie Jérôme Guéry.
Le CSI 4* de Mâcon Chaintré le week-end dernier constituait encore un nouveau test sérieux…
« je savais que là il était prêt pour le Grand Prix 1m55 et je savais qu’il fallait que je revienne dans le dur, ne pas être trop prudent. Sa prestation m’a donné raison puisqu’il a sauté magnifiquement.«
Un test passé plus qu’avec succès en effet puisque le couple se classait à la deuxième place après un fantastique double sans faute. Certes, à près de trois secondes du vainqueur, Julien Epaillard avec Donatello D’Auge, mais près de sept devant la cavalière allemande, Pia Reich, troisième.
« On sait que la vitesse n’est pas le point fort de Quel Homme. Ma femme m’a même demandé si c’était nécessaire de faire le barrage. Mais moi je voulais le faire car on devait travailler la vitesse. Mais l’objectif n’était pas de gagner Mâcon…a fortiori quand on a Julien (Epaillard), un des plus rapides du circuit, face à nous. Ça n’aurait pas eu de sens de courir pour essayer de le battre. Mais j’ai retrouvé mon cheval qui sautait droit et avec toute sa puissance.«
Mais au delà de ces résultats aussi satisfaisants que progressifs, comment l’étalon de dix huit ans a t’il « encaissé » ce parcours du combatant? Parcours qui n’est pas terminé, car le prochain gros test se fera lors de la Coupe des nations de l’Officiel de France, à La Baule, dans moins de deux semaines…
« À chaque fois que je montais sur Quel Homme, j’avais une appréhension. »
« Quel Homme a enchaîné Madrid et Mâcon. Là, il vient de faire un jour de camion plutôt reposant pour lui et puis il va avoir deux journées de repos avec un peu de prairie. Ensuite il profitera d’une semaine sans sauter mais durant laquelle on entretiendra son physique et on terminera par une séance de saut en début de semaine prochaine avant le départ pour La Baule. Au début, il était contrôlé après chaque évènement. Mais bon, le premier check, c’est moi. Directement quand je monte dessus je sais comment il va. Ça a d’ailleurs été difficile au début de sa reprise. Chaque fois que je montais sur Quel Homme, j’avais cette appréhension que quelque chose n’aille pas. Ce n’est qu’à partir de l’Italie (ndlr: Arezzo et Gorla Minore début avril) que la confiance est revenue. On a vécu tellement de stress et d’émotion avec cette blessure…
Quel Homme pour moi est actuellement à 80% de son potentiel. 80% de sa préparation, pas de son physique. Les vingt derniers pour-cents on va aller les chercher d’ici à Paris pour être au top là-bas. Le timing est serré, mais on sera prêts.
Tous les chevaux du cadre A belge ont une visite la semaine prochaine en vue des Jeux et puis après La Baule , Quel Homme ira faire un nouveau check up complet chez Equitom. La Baule devrait être notre seule Coupe des Nations. Après on verra ensemble avec Peter Weinberg, notre chef d’équipe, où en est le cheval et si il a besoin ou non d’aller refaire une Coupe à Rotterdam. Si il n’en a pas besoin, on ce concentrera sur la préparation des Jeux et sur le maintient de son état de forme. » nous déclare un Jérôme Guéry confiant et plus motivé que jamais.
(Photos © CSI Mâcon Chaintré/Agence Bouillot)
Retrouvez le reportage sur le retour de Quel Homme de Hus en compétition au mois de février ici