Quand le rêve olympique laisse la place à la désillusion, voir l’amertume…

Publié par Sébastien Boulanger le 20/07/2024

L’annonce des sélections olympiques s’accompagne souvent de grincements de dents ou de grandes désillusions. Les critères de qualification pour les JO existent aussi pour tenter d’éviter ou au moins atténuer cela. Pourtant, parfois ils ne suffisent pas. Parfois même, les minima imposés par les fédérations nationales (souvent plus exigeants que les critères olympiques) ne servent pas à grand chose puisqu’au final la sélection dépend le plus souvent du chef d’équipe ou directement de la fédération qui fait fi des ses propres règles…

Contestations et recours se sont succédés pour certains, d’autres, la mort dans l’âme se sont résigneés, mais non sans amertume. Un exemple parlant est celui de Rikke Belinda Barker. La jeune cavalière écrivait sur ses réseaux sociaux ces jours-ci sa déception sur sa non qualification pour représenter le Danemark en saut d’obstacles, à Paris. Bénéficiant d’une seule place, le fédération a préféré Andreas Schou avec Napoli VH Nederassenthof (President x Quasimodo Z), à la cavalière de 31 ans avec Tabalou PS (Galoubet Z x Balou du Rouet). Cette dernière avait pourtant signé des résultats retentissants ces derniers mois: victorieuse du Grand Prix 5* de Monterrey, 3ème à deux reprises du Grand Prix 5* de Doha,… Andreas Schou, lui, affichant des résultats nettement plus mitigés puisque son dernier Grand Prix sans faute date de la manche de Coupe du monde au mois de janvier à Bâle…

Après des mois de bataille et d’effort pour approcher son rêve olympique, on peut comprendre que ce coup d’arrêt brutal puisse rester en travers de la gorge. Comme l’a expliqué la cavalière dans son message, son amertume n’est nullement envers son « confrère » sélectionné à qui elle souhaite le meilleur pour ces JO, mais plutôt contre la manière de fonctionner de sa fédération.

Le message publié par Rikke Belinda Barker sur ses réseaux sociaux:

« Le processus de sélection du Danemark pour les Jeux Olympiques de Paris a fait l’objet de nombreuses discussions ces derniers temps. Il est important pour moi de souligner que notre plainte n’a jamais été dirigée contre un coureur, ni contre un quelconque aspect de l’esprit sportif entre coéquipiers.  Ce processus, et la façon dont la DRF a traité notre plainte depuis le tout début, a clairement montré qu’il y avait une préférence prédéterminée pour les athlètes que la DRF voulait envoyer à Paris, quels que soient les critères ou les résultats obtenus.

Je pense que le processus de sélection pour un événement aussi important devrait être transparent à 100 %. Contrairement à la DRF, je pense également que tout athlète devrait se sentir respecté et autorisé par la Fédération danoise d’équitation à faire ce qui lui semble juste et à se battre pour ce en quoi il croit, indépendamment de son niveau d’expérience, de son âge, de son sexe ou de quoi que ce soit d’autre. Tabalou et moi avons fait de notre mieux pour arriver à Paris. Nous avons tout donné, mais nous avons toujours accepté l’idée que notre meilleur ne serait peut-être pas suffisant. Nous avons été la seule combinaison danoise à réaliser trois parcours sans faute en GP 5* depuis janvier, et je suis très fière de moi et de Tabalou pour avoir accompli cela.

Nous n’avons jamais contesté la décision d’envoyer un autre athlète, nous avons contesté le processus de décision lui-même et il y a là une grande différence. Les règles doivent être les règles, mais cela dit, je n’ai que du soutien pour mon collègue, et je suis convaincu qu’il obtiendra un excellent résultat pour le Danemark à Paris. Le sport devrait permettre de réaliser un rêve et de se surpasser pour atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. En tant qu’athlètes, nous avons le droit de croire que ceux qui sont placés au pouvoir respecteront les règles qui nous permettent d’atteindre nos objectifs et de réaliser nos rêves. Nous devrions tous être assez courageux pour donner le meilleur de nous-mêmes, quel que soit l’adversaire, et croire que les mêmes règles s’appliquent à tous. 

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont apporté leur soutien. Cela représente beaucoup pour moi. Je suis également reconnaissante à ma famille, à mon équipe et, bien sûr, à ma super star « Tabi », qui m’a permis d’oser rêver que seul le ciel est la limite. « 

Rikke Belinda Barker sur Facebook

Retrouvez les listes complètes des cavaliers sélectionnés pour les JO de Paris ici: Jumping, concours complet, dressage

(Photo © Rikke Belinda Barker)