Jeunes cracks, grands champions: les derniers podiums de Riesenbeck

Publié par Sébastien Boulanger le 13/07/2025

Ils étaient sept à encore pouvoir rêver d’or. Sept irréductibles cavaliers et cavalières qui, après trois manches sans faute, abordaient l’épilogue de ce championnat d’Europe Young Riders avec une légereté déconcertante pour certains… et la lourdeur d’un chrono qui pouvait à tout moment jouer les bourreaux. Car à Riesenbeck, ce dimanche, le temps n’était pas qu’un paramètre. C’était un juge. Froid. Précis. Impitoyable.

Une finale sous haute pression

Cinq cavaliers se tenaient en moins de 2 points, autant dire que l’ultime manche allait se jouer à rien. Pas même une barre. Un dixième, un soupir, un virage mal négocié, une rêne trop tendue pouvaient faire basculer une médaille.

Première victime de la pression : Niamh McEvoy. L’Irlandais, jusque-là impeccable, laisse filer 4 points dès la première manche. Rideau sur les espoirs de sacre. Les dés sont relancés, ils ne sont plus que quatre à pouvoir grimper sur la plus haute marche du podium.

Les Belges veulent le doublé

Les Belges, déjà couronnés par équipes 48 heures plus tôt, comptent deux cartouches en finale. Et pas des moindres.
Evelyne Putters, cavalière à la finesse chirurgicale, est la première des quatre à s’élancer. Elle a 1,18 points de retard au départ, et le parcours est une ode au dressage parfait : fluide, propre, léché. Mais un peu lent. Deux points de temps viennent sabrer ses ambitions de titre. Elleprend provisoirement la tête mais sans illusion. Pour espérer l’or, il faudrait un cataclysme.

Place ensuite à Mathieu Guéry. Avec son fidèle Time Breaker S Z, il fait honneur au patronyme. Aucun frisson, aucun tremblement : c’est clean et dans le temps. Le gamin est en feu. Il sait qu’il tient une médaille, reste à savoir de quel métal elle sera faite.

L’élégance tricolore, l’efficacité britannique

La meilleure chance française, c’est Eden Leprevost Blinlebreton. Elle entre en piste avec 0,93 de pénalité. Un score qui autorise l’or, mais pas le moindre faux-pas. Avec Barbie de la Roque Z, elle déroule un tracé sans fioritures, net, précis, maîtrisé. Zéro faute. Dans le temps. La Marseillaise n’est pas encore lancée, mais elle est prête. Il reste une cavalière.

Et pas n’importe qui : Rachel Proudley pour la Grande-Bretagne. Sa monture a un nom à faire pâlir un chocolatier suisse, mais Quality Street a pourtant bien des atouts. La Britannique boucle un ultime tour… à l’anglaise. So classy. Impeccable. Sans faute. Sans émotion apparente, mais avec des nerfs d’acier. Elle coiffe tout le monde sur le fil. C’est l’or pour l’Union Jack.

Children, suspense XXL

Un peu plus tôt, dans la finale Children, c’est un autre scénario qui s’était joué, façon Hitchcock : barrage obligatoire. L’or pour les Pays-Bas avec Lieselot Kooremans. L’argent pour la Grande-Bretagne encore, grâce à Eleonora Ljungman. Et le bronze pour la Suisse avec Noah Philips-De Vuyst, là encore, bon sang ne peut mentir.

Ironie du sort : pas un seul Allemand sur le podium, alors qu’ils avaient remporté la finale par équipe. À la maison. Devant leur public. Une leçon de sport : les médailles ne sont jamais garanties, même dans ton jardin.

À Riesenbeck, le niveau était plus haut que les oxers. Les barres sont restées en place, mais les émotions, elles, ont voltigé. Prochaine étape : surveiller cette génération de Young Riders, parce qu’avec ce sang-froid, ces chevaux et cette détermination, ils sont déjà prêts à bousculer les grands.

Retrouvez les résultats complets ici

(Photos © FEI/ Riesenbeck international)