À Falsterbo, le soleil est revenu, le public a rempli les tribunes, et Karl Cook a mis tout le monde d’accord. Encore. Vainqueur il y a trois semaines à Rotterdam, le Californien a remis ça dans le Rolex Grand Prix 1m60 avec Caracole de la Roque, au terme d’un barrage épique à sept. Sept double sans faute. Sept fous du chrono. Mais un seul vainqueur : Cook, évidemment.

Le chrono, seul et unique bourreau
Il y avait de l’électricité dans l’air suédois. Et sur la piste dessinée par Frank Rothenberger, le message était clair : « tu veux gagner ? Alors va vite, et reste propre. » Dans cette équation, Caracole a été aussi brillante que tranchante. Une première manche expédiée en 77.69 secondes — soit 6 secondes de moins que la majorité des qualifiés. Et une deuxième ronde d’école, fluide, posée, maîtrisée : 43.28 secondes pour coiffer Sanne Thijssen (43.74s) et Steve Guerdat (44.20s) au poteau.
Sanne Thijssen, la jeunesse éternelle
On a cru que Sanne allait le faire. Avec Con Quidam RB, son crack de 19 ans qu’elle monte depuis ses 12 ans (non, ce n’est pas une faute de frappe), la Néerlandaise a lâché un barrage d’anthologie : agressive, précise, inspirée. Une vibe à la Epaillard. Mais voilà, face à Caracole, il faut plus qu’un barrage propre. Il faut un petit miracle.

La cavalière batave affichait une émotion sincère après sa performance éclatante :
« Honnêtement, j’étais vraiment contente que Karl soit plus rapide — parce qu’il le méritait. Je n’ai jamais été aussi heureuse d’une deuxième place. Mon cheval a 19 ans, et chaque fois qu’on entre en piste, ça pourrait être son dernier pacours. Aujourd’hui, il a été incroyable, et ça veut tout dire. »
La cavalière néerlandaise revenait aussi sur sa longue complicité avec son cheval :
« On est ensemble depuis 12 ans. J’ai tout fait avec lui — mes premières victoires 2, 3*, 4* et 5*. C’est mon professeur, mon coéquipier, mon tout. Alors aujourd’hui est spécial parce qu’on l’a fait ensemble, encore une fois. »

Guerdat en maestro, encore un podium
Troisième acteur fort de ce barrage de rêve : Steve Guerdat, l’orfèvre helvétique, en selle sur Dynamix de Belheme. Le couple, tout juste médaillé d’argent à Paris 2024, n’a pas démérité. Zéro faute, deux fois. Une régularité chirurgicale. Ce dimanche, il n’aura manqué que le turbo. “C’était notre meilleur deuxième tour à ce niveau, on monte en puissance”, confiait Steve, plus philosophe que frustré: « Je suis très, très content aujourd’hui. Bien sûr, on a parfois un peu de déception de ne pas gagner, mais ce troisième rang me rend fier. J’ai donné un super tour à ma jument, qui était phénoménale dans les deux manches. On manque encore un peu de vitesse, mais c’était clairement notre meilleur second tour ensemble. Ça me donne confiance pour la suite, et ça, c’est une grande victoire. »

Caracole, mode Epaillard activé
Depuis que Karl Cook a récupéré Caracole de la Roque en juin 2023, l’alchimie a mis un peu de temps à s’installer. Mais voilà : la jument star de l’époque Epaillard est aujourd’hui en version 2.0, utilisée à 100 % de ses talents. À Rotterdam, déjà, ils avaient pulvérisé la concurrence. À Falsterbo, ils confirment. Quatorzième victoire ensemble!

Karl Cook, humble et lucide, confiait après son exploit :
« Heureusement, Caracole était très rapide au premier tour, donc je n’ai pas pris de risques. J’ai pu rouler à notre rythme et observer ce que faisaient les autres au barrage. Je savais que les six foulées après le double seraient compliquées pour elle à cause de sa grande foulée, alors j’ai essayé de compenser sur les virages et de rester à sa place. Elle a fait le reste.» Quand ta jument déroule le parcours comme un chef d’orchestre en pleine symphonie, tu as juste à suivre la baguette…

Rolex Series, haute voltige et public en feu
Falsterbo a définitivement trouvé sa place dans la galaxie Rolex. Des tribunes pleines à craquer, des cavaliers stars, une ambiance qui frôle celle d’un concert de rock suédois (Abba n’a qu’à bien se tenir), et un terrain où les émotions galopent aussi vite que les chevaux. Ce n’est pas le vainqueur du GP qui allait dire le contraire: « Le public ici est un cadeau pour notre sport.Les gens aiment les chevaux, ils comprennent la compétition et apportent tellement de passion. Ça te fait forcément mieux rider. »

Même discours pourSteve Guerdat : « C’est l’un de mes concours préférés. Le public est incroyable, il apporte une énergie folle. Il n’y a pas meilleur endroit pour faire ce qu’on aime. Et maintenant que Rolex est là, je suis sûr que ce show va encore grandir. C’est ce dont notre sport a besoin. » confie le Jurassien également cavalier Rolex.
Les résultats complets du Rolex Grand Prix de Falsterbo ici
So Horse avec Rolex Series
(Photos © Rolex Series/Luis Ruas)