À Dublin, le public avait déjà sorti les drapeaux verts, les pintes et les voix rauques, prêt à voir l’Irlande s’offrir une nouvelle page glorieuse sur sa mythique pelouse. Sauf qu’à mi-parcours, ce sont les Pays-Bas et les États-Unis qui menaient la danse… sans avoir concédé un seul point. L’Allemagne et l’Irlande, planqués en embuscade à quatre longueurs, pouvaient encore espérer. Bref, tout restait possible.
Et puis, Frank Schuttert, ouvreur des Oranje sur Isis, a concédé huit points. Pas l’idéal. Mais par rapport à son premier passage (douze points), c’était déjà une petite victoire, toute petite. La suite ? Un récital collectif. Kevin Jochems et Camilla van de Helle, Willem Greve et Grandorado TN, Harrie Smolders et Mr. Tac : trois tours nets, précis, autoritaires. La marque des grands jours. Résultat : suspense jusqu’au bout, mais la bande de Wout-Jan van der Schans a plié l’affaire avec sang-froid et classe.

Les snipers du second acte
L’Allemagne et l’Irlande terminent à égalité, quatre points chacun, mais ce sont les Germains qui raflent la deuxième place au jeu du chronomètre. Dans les rangs teutons, Sandra Auffarth a sorti le grand jeu avec un double sans-faute sur Quirici H. Côté irlandais, le futur est déjà là : Tom Wachman et Seamus Hughes Kennedy, deux kids à peine sortis de l’école, ont offert deux parcours parfaits chacun. Tabasco de Toxandria et ESI Rocky peuvent dormir tranquilles, ils sont entre de bonnes jambes.
Les États-Unis, eux, repartent avec une quatrième place et un goût amer : malgré le double clear round de McLain Ward et Callas, l’addition monte à huit points. Derrière, c’est la dégringolade : seize pour les Britanniques, vingt-quatre pour le Canada, trente-six pour le Mexique… et quarante et un pour la Suisse, en panne sèche de sans-faute.
Les barres qui piquent
Pas d’autre double zéro, mais des prestations solides. Donald Whitaker et Millfield Colette (4 puis 0) confirment leur montée en puissance. Richard Vogel et Cloudio, Cian O’Connor avec Bentley de Sury, Laura Kraut et son Très Bien (oui, c’est son vrai nom), ou encore Marco Kutscher et Catelly, ont tous signé un tour sans faute après avoir fauté à la première.
La claque helvétique
La Suisse, dans le rôle du touriste égaré. Pas un seul sans-faute, et des totaux qui piquent. Martin Fuchs, placé en dernier, sort avec quatre points au premier tour et ne revient même pas au second. Bryan Balsiger, lui, a collectionné les barres : quatre fautes d’entrée, deux derrière. Pius Schwizer (12 et 5) a vécu un grand huit émotionnel, et Jason Smith, malgré un Picobello van’t Roosakker prometteur, a dû se contenter d’un 8 + 4.

Les résultats complets ici
(Photos © Rolex Series)