Soleil de septembre, tribunes pleines à l’IENA d’Avenches et une ambiance de Coupe Davis… mais à cheval. La finale de la Longines EEF Series – ce rendez-vous continental du saut d’obstacles – a offert un scénario digne des grands rendez-vous sportifs. La Suisse, à domicile, a résisté à la remontada française pour finalement s’imposer dans un barrage haletant.
Les Helvètes au cordeau
Dès la première manche, la troupe de Peter van der Waaij est sur des rails. Barbara Schnieper et Canice (Cascadello / Cornet Obolensky) concèdent une faute à la rivière, mais Alain Jufer avec Dante MM (Diarado / Luxius) et Anthony Bourquard et Everest d’Ellipse (Vagabond de la Pomme x Kannan) dégainent deux parcours vierges. En dernier, le benjamin Gaëtan Joliat, 20 ans, encaisse trois fautes avec Chelsea Z (Chellano Alpha Z / Cicero Z van Paemel). Résultat : douze points comme score à écarter et la Suisse en tête avec quatre unités.
En face, la France tâtonne. Marie Demonte et Forban de Beliard (Upsilon x Diamant de Semilly) laissent une barre, Sara Brionne et Grand Duc du Paradiso (Vagabond de la Pomme x Toulon) déroulent un sans-faute de gala, mais Robin Lesqueren et FBI d’Ellipse (Vagabond de la Pomme x Kannan) et Mégane Moissonier avec Crooner Tame (Conrad x Quaprice Boimargot Quincy) ramassent huit points chacun. L’Allemagne, elle, ne peut compter que sur un seul sans-faute de Hannes Ahlmann et Cayadino (Cayado x Quick Fire).
Deuxième manche : tout à refaire
À la reprise, la mécanique suisse s’enraye : huit points pour Schnieper, quatre pour Jufer et Bourquard. Il ne reste que Joliat pour sauver la confédération. Le Jurassien se transforme en patron, claque un sans-faute sous pression et arrache un barrage face à des Tricolores en pleine révolte (trois tours parfaits après la faute de Marie Demonte). L’Allemagne, larguée à vingt points, regarde, de loin, le duel se préparer.
Le money time
Les deux chefs d’équipe sortent leur carte jeune. Pour la France, Olivier Guillon aligne Sara Brionne et son Grand Duc du Paradiso, étincelant tout le week-end. 40’’29 sans faute, la barre est haute. Gaëtan Joliat et Chelsea Z entrent alors, tête froide et jambes chaudes. Sans faute, 39’’08. La Suisse explose, la France s’incline d’une seconde et vingt-et-un centièmes.
Un collectif et des symboles
Pour Peter van der Waaij, le sélectionneur national suisse “chaque cavalier a contribué à cette victoire. Nous avons commencé très fort et Gaëtan nous a sauvés en nous emmenant au barrage puis en y montant de façon fantastique.” Evelyne Niklaus, sports manager de Swiss Equestrian, parle d’“apothéose sportive” sur les installations de l’IENA et salue l’organisation d’Edwin Smits, Julien Pradervand et Anthony Darioly. Un sans-faute pour une première.
La médaille en chocolat pour la Belgique
Touts les finales ne se ressemblent pas pour les cavaliers belges. Heureusement pour les autres nations vous allez dire…
Wilm Vermeir qui se retire, Gilles Thomas et Jeroen Appelen qui sortent avec quatre points et Mathieu Bourdeaud’hui avec huit, Les hommes de Filip Lacus ont clairement manqué leur départ dans cette finale. Malheureusement, la deuxième manche sera presque du même tonneau. Seul King Cjs (Action-Breaker x Lancelot) sautera un sans-faute avec Appelen. À l’opposé, Gilles Thomas et Qiara de Kalvarie (Sea Coast Don’t Touch Tiji Her x Zandor Z) sortent de piste avec 12 points. Chose qui heureusement n’arrive pas tous les week-ends au jeune champion. Quoi qu’il en soit, c’était (Beaucoup) trop peu pour revendiquer quoi que ce soit. Dont acte. La Belgique, qui avait pourtant remporté la première demi-finale, aura une revanche à prendre la saison prochaine.
Les résultats complets de la finale EEF ici
(Photo cover © FEI EEF FINAL AVENCHES)