Sous les néons du King Abdullah Financial District, les chevaux brillaient presque autant que les gratte-ciel. Riyad a fermé le rideau de la saison régulière du Longines Global Champions Tour 2025 avec panache, style et sueur froide. Une dernière danse entre acier, sable et adrénaline, là où le saut d’obstacles se fait feu d’artifice.
Le Grand Prix de tous les frissons
Gilles Thomas, déjà couronné champion avant même de poser une botte sur la piste, le Belge avait survolé la saison comme un avion de chasse. Restait à savoir qui, ce soir-là, allait rafler les miettes de gloire et le dernier « Golden Ticket » pour les Playoffs de Prague.
Le parcours ? Une partition millimétrée, dessinée pour casser les certitudes et tester les nerfs. À la clé : un barrage à six, tendu comme un arc.
Dans le silence lourd avant le départ, on entendait presque les battements de cœur sous les casques.
Et puis la déflagration : Jana Wargers, l’Allemande au sang-froid d’acier, a fait danser Dorette OLD (Dollar du Murier / Fighting Alpha) comme si tout ça n’était qu’une formalité. Double sans-faute, chrono canon (41,71 secondes) et explosion dans les tribunes. Denis Lynch (avec Cordial impeccable) n’avait plus qu’à admettre sa défaite. Lui qui croyait que le plus dur était fait quand quelques minutes plus tôt le couple Thomas/Ermitage Kalone , signait un chrono moins bon que le sien.

« Je n’ai pas de mots… ma jument a été incroyable aujourd’hui », lâchait une Jana Wargers tremblante de joie. « Décrocher le Golden Ticket ici, avant Prague, c’est juste incroyable ! »
Sous haute tension
La soirée n’a pas épargné les nerfs : Emanuele Camilli voit son rêve s’effondrer sur la dernière barre, Abdulrahman Alrajhi fait vibrer tout Riyad avant de chuter d’un souffle.
Et pendant ce temps, Simon Delestre rejoue le scénario du phénix, à peine revenu d’une opération qui lui a vissé le bas du dos, il claquait un sans-faute propre et rapide.
Kim Emmen, classe et précision, continue son ascension tranquille, pendant qu’Harrie Smolders et Bingo du Parc déroulaient leur partition de sang-froid.
Le sacre d’un prodige
Et puis, bien sûr, il y a le Champion. Gilles Thomas, 27 ans à peine, entre officiellement dans la légende du LGCT. Premier titre, première étoile, et le sourire d’un gamin qui réalise que son rêve d’enfant est devenu réalité.
« Devenir le plus jeune Champion LGCT de l’histoire, c’est irréel. Monter contre ceux que j’admirais gamin… et finir devant eux ? C’est fou. »
Tout est dit.
Harrie Smolders, l’éternel métronome néerlandais, prend la deuxième place du général avec l’élégance des grands perdants. Andreas Schou, inoxydable et régulier, complète le podium. Une saison de constance, d’humilité et de travail de l’ombre.

« Ce que les gens voient, ce sont deux minutes en piste », confiait Schou. « Mais derrière, c’est une équipe, des heures, du boulot. Être là, sur ce podium, c’est pour eux. »
Rendez-vous à Prague
Riyad a tiré le rideau, mais la lumière ne s’éteint pas complètement: cap sur les Playoffs de Prague, où les vainqueurs de chaque Grand Prix se disputeront le Super Grand Prix du LGCT et ses 1,25 million d’euros, dans moins d’un mois. Un choc des titans annoncé, entre précision, pression et gloire. La scène est prête. Les chevaux aussi. Et les champions n’ont qu’une idée en tête : finir l’année en beauté.

Retrouvez les résultats complets du Grand Prix du LGCT de Riyad ici
et le classement final de la saison 2025 ici
(Photos © LGCT/Filippo Gabutti)