La FEI a décidé de mettre un coup de pinceau sur son règlement. À partir du 1er janvier 2026, la fameuse « règle du sang » en saut d’obstacles, celle qui entraînait une élimination automatique dès qu’une goutte rouge apparaissait sur le poil d’un cheval, ou sur le gant en caoutchouc blanc du steward qui l’examinait, va changer. Et pas qu’un peu.
À compter de cette date, ce ne sera plus forcément la sortie directe, mais parfois un simple avertissement enregistré. En clair, le rouge ne fera plus toujours rouge… sauf du côté de la Grande-Bretagne.

Fini le carton rouge, place au carnet d’avertissements
Le nouveau texte, voté à 56 voix contre 20 à l’occasion de l’assemblée générale de Hong Kong, cette semaine, instaure un système de tolérance graduée : les deux premières infractions donneront lieu à un avertissement, la troisième vaudra amende (1 000 CHF) et suspension d’un mois.
Quand le sang vient d’une morsure de langue, d’une lèvre ou d’un saignement de nez, le cavalier pourra essuyer et repartir, à condition que le jury et le vétérinaire donnent leur feu vert. En revanche, les marques d’éperons trop appuyés resteront éliminatoires.
La FEI présente tout ça comme une « avancée significative » pour le bien-être équin, avec plus de contrôles vétérinaires et plus de transparence, chaque avertissement sera publié et signalé aux fédérations nationales.
Mais la nouvelle fait grincer des dents.

La Grande-Bretagne dit non merci
De l’autre côté de la Manche, British Showjumping (BS) et la British Equestrian Federation (BEF) ont aussitôt sorti la pancarte : aucun changement sur le plan national.
Leur patron, Iain Graham, n’a pas mâché ses mots auprès de Horse & Hound :
« Supprimer l’élimination automatique en cas de sang visible est un retour en arrière. Cela risque d’éroder la confiance du public. »
Pour lui, protéger le cheval doit rester non négociable. Et pendant qu’il y est, il regrette aussi que la FEI n’ait pas profité de l’occasion pour imposer les cravaches rembourrées, jugées plus éthiques.
Résultat : la Grande-Bretagne garde sa propre règle, fidèle à sa Charte du cheval, fondée sur le respect, l’éthique et la considération.
Deux visions d’un même sport
La FEI prône la nuance ; les Britanniques, la clarté.
L’une veut rendre les décisions plus justes, l’autre veut garder la confiance du public intacte.
Et au milieu, les cavaliers tentent de garder leur sang-froid, pendant que le saut d’obstacles cherche toujours la bonne distance entre performance, contrôle et bien-être.