« Double D » vise et touche à Vérone

Publié par Sébastien Boulanger le 09/11/2025

Daniel Deusser ne vient pas à Vérone pour faire du tourisme. Il vient pour gagner. Sept ans après son premier sacre en Vénétie, l’Allemand a remis ça ce dimanche, s’offrant une deuxième victoire dans le Grand Prix Coupe du monde Longines avec Otello de Guldenboom (Tobago Z x Caretino). Propre, rapide, clinique. Une démonstration made in Deusser, qui a bouclé le barrage en 36’’13, juste ce qu’il fallait pour laisser Alain Jufer (36’’92) et Christian Kukuk (37’’31) derrière lui.

Vezzani, chef d’orchestre du chaos

Quarante partants, sept sans-faute : la signature d’Uliano Vezzani, chef de piste italien et grand adepte du “vous pensiez que c’était simple ?”. Pendant un long moment, l’Espagnol Armando Trapote a cru tenir la bonne partition avec Tornado VS, seul zéro provisoire avant que la gravité ne lui rappelle qu’elle ne fait pas de cadeau (une barre, sixième place).

Emanuele Gaudiano a mis la pression avec un double sans-faute en 37’’54, avant que Richard Vogel, champion d’Europe en titre, ne sorte le grand jeu : 35’’44 au chrono, mais une faute sur le vertical Longines, celui que tout le monde redoutait. Même punition pour Johan-Sebastian Gulliksen, septième et dernier du barrage. Les autres ? Spectateurs.

Vérone, terrain de jeu allemand

C’est presque une habitude : quand il y a un hymne à jouer dans le hall de Vérone, il est souvent allemand. Nieberg en 2003, Ahlmann en 2013, Hinners l’an dernier… et Deusser qui signe le doublé après 2018. La Mannschaft a visiblement les codes du lieu.

Et comme souvent, Deusser a géré ça à l’instinct froid : “Otello a confiance en moi. Il va vers l’obstacle très facilement, je dois juste lui donner la bonne distance. Aujourd’hui, tout s’est parfaitement enchaîné”, lâche-t-il, imperturbable. Avant de glisser, en connaisseur : “Parfois, tout se joue à un rien. Aujourd’hui, ce rien était pour moi.” Le sniper avait encore visé juste.

Des Belges en bémol

Pas un seul sans-faute côté belge dans ce GP Coupe du monde. C’est Jordy van Massenhove avec Verdiamo Z (Verdi TN / Andiamo Z) qui s’est sort le mieux. 4 points et une 10ème place finale. Pieter Devos prend la 12ème place avec Casual DV Z  (Cornet Obolensky / Cicero Z van Paemel). Quand à Olivier Philippaerts, il a préférer retirer Dixie Moon (Diamantino / Baltimore). Pas vraiment le quota des points que nos trois mousquetaires rouges espéraient ramener à la maison.

Les Bleus en mode pas de chance

Côté français, la réussite est restée dans la malle. Simon Delestre, premier à s’élancer, voit le second plan du 10A s’écrouler : quatre points, treizième. Antoine Ermann, même tarif avec Jiamo VDSKevin Staut et Julien Épaillard, eux, ont laissé l’avant-dernière palanque au sol, un classique signé Vezzani. Les Français n’ont pas démérité, mais à Vérone, l’approximation se paie cash aussi.

Otello, la machine bien huilée

Dans un barrage où chaque foulée valait une place, Deusser a sorti le bon tempo, le bon angle, le bon dosage. Ni spectaculaire, ni flamboyant : juste efficace. Carré. Et à ce niveau, c’est souvent ce qui fait la différence.

Deuxième victoire à Vérone, Deusser fait sont entrée dans le classement de la Couple du monde et s’élancer comme il faut dans la course à la finale. Un message clair envoyé au circuit : Daniel Deusser est toujours bien là.

Retrouvez les résultats complets du Grand Prix Coupe du monde de Vérone ici

Le classement provisoir de la Coupe du monde ici

(Photos © FEI/Massimo Argenziano)