À Stuttgart, on ne compte plus les Currywurst, mais on compte très bien les victoires de Boyd Exell. Et ça tombe bien : l’Australien vient d’en claquer une onzième (!!!) dans la Hanns-Martin-Schleyer-Halle. Année après année, c’est le même film, le même scénario, la même bande-son : Exell arrive, Exell voit, Exell plie le game.
Le gaillard a 53 ans, sept titres mondiaux, et surtout ce truc rare : la capacité à transformer une arène allemande en volcan en fusion. 139,84 secondes pour remporter la manche du circuit Coupe du monde 2025/2026, le tout avec le calme d’un pilote de chasse en mode croisière. Résultat : une victoire sans respirer et un public debout qui en redemande.
« Le balance était parfaite », Boyd, perfectionniste enthousiaste
En conférence de presse, Exell est rayonnant, presque mielleux. Il remercie le chef de piste Jeroen Houterman, « un mélange parfait de vitesse et de finesse technique ». Puis il enchaîne avec une déclaration d’amour au public de Stuttgart. La totale, façon rockstar en tournée.
« La musique est super, le commentaire aussi, j’adore ! » dit-il. On le croit : il vient ici depuis quinze ans, et repart presque à chaque fois avec un trophée sous le bras.
Voutaz, encore deuxième : la Suisse, ce pays de l’entre-deux
Derrière, comme une horloge un peu trop lente, on retrouve Jérôme Voutaz. Deuxième l’an dernier, deuxième cette année : la constance suisse. 156,06 secondes, un peu de frustration, mais beaucoup de style.
« Content de mes chevaux, un peu moins de moi », lâche-t-il.
Un gars honnête, qui sait qu’avec un Boyd en mode bulldozer, la marge d’erreur est aussi fine qu’un crin d’Akhal-Téké.
Le coup de cœur : Anna Mareike Meier, retour express de l’enfer
La plus belle histoire du jour, c’est peut-être Anna Mareike Meier. Fièvre carabinée il y a deux jours, presque forfait, puis ressuscitée pile à temps pour la World Cup. Elle termine troisième, seulement quatre points de pénalité, 171,38 secondes, et un sourire qui dit « je ne lâche rien ».
Elle repart avec le respect du public, déjà conquis par sa médaille d’argent mondiale en 2022 et 2024.
Le classement général : Boyd devant, loin devant
Même si l’Australien ne prend pas de point car bénéficiaire d’une wild card pour cette étape de Stuttgart, après les étapes de Lyon, Maastricht et maintenant Stuttgart, le classement FEI est clair comme de l’eau de source :
- Boyd Exell – 20 points
- Voutaz & Christoph Sandmann – 12 points
- Anna Mareike Meier – 10 points
Derrière, ça s’accroche avec Chardon et Persson, façon coureurs qui voient le peloton s’éloigner un peu trop vite.
Le mot de la fin : Stuttgart, capitale mondiale du public
Le délégué FEI, le Belge, Mark Wentein, ne s’est pas embarrassé :
« Stuttgart a le meilleur public du monde. » Difficile de lui donner tort quand la salle se transforme en Marmite chaque fois que Boyd surgit dans le virage.
Retrouvez les résultats complets du Grand Prix Freestyle de Stuttgart ici
(Photos ©FEI/www.sportfotos-lafrentz.de/Stefan Lafrentz)