Super Cup de Prague, 6,5 millions sur la table et les Gladiators qui raflent la mise

Publié par Sébastien Boulanger le 24/11/2025

Super Cup de Prague, 6,5 millions sur la table et les Gladiators qui raflent la mise

Une finale à couper le souffle

L’O₂ Arena avait des airs de salle de poker géante dimanche soir, lumière tamisée, tension permanente, public suspendu à chaque saut. Sur la piste, le pot était monstrueux : 6,5 millions d’euros à partager entre les meilleures équipes, chaque barre valant autant qu’une carte retournée au mauvais moment. Dans cette atmosphère où tout tremble sauf les plus solides, les Gladiateurs de Rome ont joué la partie avec un sang-froid de vieux roublards. Poker face. Et quand il a fallu conclure, Peder Fredricson a retourné la carte parfaite.

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Dernier à entrer en piste, le Suédois savait que tout se jouait sur un seul saut, une seule impulsion, une seule respiration avec Alcapone des Carmille (Diamant de Semilly x Heartbreaker). La moindre faute et Valkenswaard United aurait pu réclamer un départage au chrono. Mais Fredricson n’est pas du genre à perdre ses moyens quand il est temps de faire tapis. Il a déroulé le sans-faute qui a offert la victoire aux siens. « Non, c’est fantastique. Très excitant pour le public et pour nous cavaliers. Tout peut arriver. Il ne faut donc jamais être surpris, car tout reste très ouvert », confiait-il à chaud, résumé parfait de son état d’esprit face à l’enjeu.

Les performances individuelles des Gladiators

Emanuele Gaudiano a produit deux parcours à quatre points avec Esteban de Hus (Cornet Obolensky x Baloubet du Rouet) , poussant son cheval pour franchir un vertical qui s’annonçait délicat. « Oui, il me faut un peu d’impulsion et de motivation pour franchir un obstacle aussi haut. C’est pour ça que je dois le pousser un peu. Je pense qu’il fallait que j’ouvre le vertical … C’était du lourd et je ne pouvais pas passer trop bas. Et voilà ce qui est arrivé, une barre au sol », expliquait Gaudiano, illustrant la minutie et la tension nécessaires sur chaque saut.

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Pour Yuri Mansur, la conviction de l’équipe a fait la différence. « Depuis la première fois que j’ai parlé avec Peder en début de semaine, cette conviction était très forte en moi. Chaque jour, je me sentais de mieux en mieux, car je ressentais un esprit très fort dans l’équipe, ce qui m’a fait croire encore plus. Et nous avons bien joué », raconte le Brésilien. Cette confiance a permis aux Gladiators de rester concentrés malgré la pression du chronomètre et le niveau élevé des autres équipes.

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Avec leurs 12 fautes cumulées, les Gladiators n’ont pas seulement remporté 2 millions d’euros, ils ont surtout dominé une partie où tous les autres ont fini par plier. « La saison de GCL a eu quelques moments difficiles pour nous. Nous avons eu quelques changements dans la première partie de la saison. Ensuite, avec l’arrivée de Peder, nous avons profité des deux derniers concours et nous avons été forts à la fin. Nous avons fini deuxièmes, mais Peder et moi avons fait un très bon parcours ensemble. Il a eu quelques problèmes au deuxième tour, sinon ça aurait été encore mieux. Nous sommes venus pour nous battre, et nous l’avons fait », résume Gaudiano.

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Valkenswaard United, la remontée héroïque

Derrière eux, Valkenswaard United, champion de la saison régulière, a signé une spectaculaire remontée. Leur première manche avait tout du désastre, 28 points, seize longueurs derrière la tête. Marcus Ehning a fauté deux fois, Hans-Dieter Dreher a suivi, et même les champions d’Europe Gilles Thomas et Ermitage Kalone ont buté sur le triple.

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Sur le nouveau parcours, ils se sont repris, Ehning et Dreher ont concédé une faute chacun, tandis que Thomas terminait avec un score parfait. Pas suffisant pour la victoire mais assez pour remonter et se payer la deuxième place.

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L’Empire de New York, solide et tenace

New York Empire a également remonté le classement grâce à la persévérance de ses cavaliers. Scott Brash a signé un sans-faute remarquable avec Hello Jefferson, et Lynch et Allen ont fait le minimum nécessaire pour que l’équipe complète le podium. Une performance solide, plus à la détermination qu’au style, mais qui a suffi dans une soirée où les autres ont vacillé.

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Des chutes spectaculaires dans d’autres équipes

Toutes les équipes n’ont pas tenu le choc. Riesenbeck International est passée du statut de grande favorite à dernière du classement. La journée avait pourtant bien commencé avec Kukuk et Maximilian Weishaupt signant des sans-faute. Mais Philipp Weishaupt a laissé trois barres et tout a basculé en seconde manche. Kukuk s’est retrouvé déconnecté de Checker 47 et a terminé avec vingt points, tandis que Maximilian, le plus jeune, réalisait le meilleur parcours de son équipe.

Une victoire de sang-froid

Le contraste avec les Gladiators était saisissant. Rome n’a jamais cherché à éblouir, seulement à contrôler. Ils ont joué simple, efficace, respirant juste entre les lignes dans une arène où chaque résonance sonnait comme un avertissement. Ce soir-là, avec un pot à 6,5 millions, une ambiance électrique et un scénario qui s’est durci manche après manche, la Super Cup a rappelé que le saut d’obstacles peut offrir les mêmes retournements que n’importe quelle grande finale. Au bout du compte, quand la pression devient trop lourde, il ne reste que deux types de cavaliers : ceux qui tremblent et ceux qui tiennent. Peder Fredricson, lui, a tenu, et Rome a raflé la mise.

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Retrouvez les résultats complets ici

(Photos © LGCT/Stefano Grasso)