C’est officiel : Less is More Chavannaise, la jument grise avec laquelle Émilie Evrard avait remporté le Grand Prix 2* de Liège en octobre dernier, quitte l’écurie de l’élevage où elle avait vu le jour du côté de Manhay. Dans un long message publié sur ses réseaux sociaux, la cavalière annonce la vente de sa partenaire à l’emblématique famille Philippaerts. Entre fierté sportive, gratitude profonde et chagrin assumé, Evrard signe l’un des adieux les plus émouvants de cette fin d’année.
Un départ, un déchirement et une certitude
La sBs de 8 ans, Less is More Chavannaise (Asca Z x Jenson van’t Meulenhof) prend la direction d’une des écuries les plus structurées et ambitieuses du jumping international : celle de la famille Philippaerts. Un transfert de haut niveau, logique au vu du potentiel affiché par la jument… mais forcément brutal pour celle qui l’a façonnée depuis ses premières foulées.

Dans son message, Emilie Evrard raconte une histoire d’évolution lente, patiente, presque artisanale : « d’une pouliche blanche un peu maladroite » devenue un vrai phénomène sportif. La victoire à Liège n’était pas une surprise pour elle, mais une confirmation. Pour le public, peut-être la révélation.
Liège 2* : l’instant déclic
Le Grand Prix 2* de Liège, remporté en octobre dernier, avait mis tout le monde d’accord. Less is More Chavannaise avait sauté avec un mélange rare de délicatesse et d’explosivité. La cavalière l’affirme : « chaque concours était une réussite », mais cette dernière sortie a servi d’accélérateur. Beaucoup avaient remarqué la jument ; ce GP a fait le reste.
Depuis, les regards se sont intensifiés, les discussions aussi. Rien d’inhabituel dans ce sport où les talents s’arrachent et où les trajectoires se décident souvent au détour d’un week-end parfait.

La filière Philippaerts : un tremplin assumé
Émilie Evrard ne s’en cache pas : laisser partir sa jument est un arrachement, mais aussi un choix sportif. Elle évoque « l’importance de lui donner la chance d’atteindre le plus haut niveau ». Et si une structure connaît les recettes du très haut niveau, c’est bien celle des Philippaerts.
À ce stade, aucune précision n’a été donnée sur le cavalier qui prendra la relève et si il se trouvera au sein de la progéniture de Ludo Philippaerts.

Un message sans filtre ni vernis
Le texte publié par la cavalière déborde de gratitude. Gratitude pour les années partagées. Pour les progrès. Pour la jument « au cœur doux et au talent immense ». Pour les souvenirs gravés avec sa famille. Le ton est intime, presque romanesque, loin des communiqués lisses que produit parfois le milieu.
On lit une cavalière qui sait ce qu’elle perd, mais aussi ce qu’elle offre à « Lessi » : un avenir à la hauteur du talent de la jument. Une sorte de transmission.
Pour Émilie Evrard, l’heure est au bilan, à la fierté et, forcément, au vide qui suit les grandes pages tournées. Mais elle l’écrit elle-même : elle restera « sa plus grande supportrice ».