Il fallait bien Londres pour faire tomber l’empire. Dimanche soir, dans l’arène bouillonnante du London International Horse Show, Ijsbrand Chardon a frappé un grand coup. Victoire nette, autorité glaciale, et surtout une première cette saison : Boyd Exell n’a pas gagné. Mieux : il n’a même pas vu le drive-off. Un séisme, version attelée.
Le jour où Exell a vacillé
Jusqu’ici, la FEI Driving World Cup 2025-2026 ressemblait à un long monologue australien. Boyd Exell gagnait tout ce qu’il touchait. À Londres, la série s’est arrêtée net.
Ijsbrand Chardon, ancien champion du monde et 27 fois champion des Pays-Bas (!!!), a remporté l’épreuve avec un sang-froid chirurgical. Le surnom n’est pas usurpé : The Iceman a encore frappé.

Londres, juge de paix
Le London International Horse Show n’est jamais un concours comme les autres. Public incandescent, pression maximale, parcours impitoyables. Ici, la vitesse ne suffit pas. Les cônes tombent vite, les secondes s’envolent encore plus vite. Et cette année, le niveau était délirant.
Quatre, cinq équipes capables de gagner. Un faux pas, et tout bascule.
Le drive-off : un scénario ouvert… enfin
Avec Exell sorti dès la première manche après un inhabituel total de 8 points de pénalité, le drive-off s’ouvrait comme rarement. Trois hommes, trois histoires.
Bram Chardon, fils d’Ijsbrand et triple champion de la Coupe du monde, ouvre le bal. Une erreur, puis une autre. 149.18 secondes au total. Podium possible, victoire envolée.

Dries Degrieck entre ensuite. Le Belge, d’une régularité remarquable cette saison, s’était déjà fait remarquer à Genève. À Londres, il ramasse 8 points de pénalité dans la seconde manche. Chrono final : 143.52. Au moins deuxième, et une vraie option pour l’avenir.

Puis arrive Ijsbrand Chardon…
L’Iceman
Concentration totale. Aucun geste inutile.
Avec Favory Fantom, Casper, Maestoso Miszter et First One, Chardon senior dévore le parcours. 138.29 secondes, seulement 4 points de pénalité. Total : 141.29. Plus de deux secondes d’avance. Rideau.

« Quand vous roulez ici, vous n’avez pas 64 ans, vous vous sentez comme à 24 », sourit-il.
« Le public est incroyable. Et le niveau cette année… c’est fou. Chaque fois, ça va plus vite. »
Clin d’œil du destin : sur le podium, le père devant le fils. Et Exell apprend ce que c’est d’être relégué au rang de spectateur.
On retiendra aussi la 6ème place de Genn Geerts, l’autre meneur belge engagé à Londres.

Of course, Exell reste leader du classement général, mais la faille est là. Chardon est deuxième, Degrieck troisième. Derrière, la bataille fait rage avant la Finale de Bordeaux en février.
Prochain arrêt : Malines, dès la semaine prochaine. Noël approche. Les cadeaux, eux, ne sont plus garantis.
Retrouvez le classement complet de la manche de Coupe du monde d’attelage de Londres ici
(photos © FEI/Jon Stroud Media)