Lundi soir, au London International Horse Show, un gamin de 20 ans a fait vaciller l’ordre établi. Tom Wachman a remporté le Turkish Airlines Grand Prix CSI5-W avec Do It Easy, devenant l’un des plus jeunes vainqueurs de l’histoire de l’épreuve. Un coup de force. Un vrai.*
Londres adore ses légendes. Ses cavaliers d’expérience. Ses scénarios écrits d’avance.
Mais ce lundi soir, sous les projecteurs du London International Horse Show, c’est un jeune Irlandais de 20 ans, calme comme un vieux briscard, qui a pris tout le monde à contre-pied.
Tom Wachman s’est imposé dans le Grand Prix CSI5-W*, en selle sur Do It Easy (Vigo Cece x Laeken). À 20 ans. Face à l’élite mondiale. Et sans jamais donner l’impression de forcer son talent.
Un scénario parfait, un barrage franc
Le plan est simple. Et parfaitement exécuté.
Premier tour : sans-faute, propre, précis, en 68,85 secondes avec le hongre de 12 ans. Le duo est au barrage. Rien de plus. Rien de moins.
Mais dans le jump-off, Wachman change de dimension. Les options sont franches, le rythme est soutenu, les virages coupés au millimètre. Aucun contact. Aucun doute. Le chronomètre s’arrête à 32,59 secondes.
Un temps que personne ne viendra inquiéter.
Les poursuivants impuissants
Derrière, la Canadienne Kara Chad tente sa chance avec Igor GPH. Sans faute elle aussi, mais battue sur le fil en 33,64 secondes.
Troisième, l’Autrichien Max Kühner, pourtant vainqueur de l’étape Coupe du monde londonienne plus tôt dans la semaine, termine son barrage en 34,14 avec Greece 5.
Le public britannique espérait un exploit de John Whitaker, finalement repoussé à la quatrième place, tandis que la Néerlandaise Kim Emmen complète le Top 5.
Un casting XXL. Une victoire signée… un gamin.
Une saison qui change de statut
Ce succès londonien n’est pas un accident. Il s’inscrit dans une année exceptionnelle pour Wachman, originaire de Tipperary.
Le mois dernier, il a déjà été distingué par le FEI Rising Star Award, récompensant les jeunes talents les plus prometteurs du circuit international. Ça semble justifié…
Petit-fils de John Magnier, propriétaire de Coolmore Stud (le plus grand élevage de chevaux de course au monde, ndlr), Tom Wachman aurait pu être regardé avec scepticisme. À Londres, il a répondu à sa manière : du sang-froid, de la vitesse et des barres qui restent en place.
Londres comme point de bascule
Gagner un Grand Prix CSI5-W* à 20 ans, dans une arène aussi exigeante, face à ce plateau, ce n’est pas une ligne flatteuse sur un CV.
C’est un changement de dimension.
Tom Wachman n’est plus seulement un nom à suivre. Il est désormais un cavalier que les têtes d’affiche vont surveiller de près.
Lundi soir, Londres a vu passer le futur. Et il n’a pas demandé la permission.
Retrouvez les résultats complets du Grand Prix 5* de Londres ici
(Photos cover © Longines)