Audrey Coudrin et Black Swan Special ont marqué les esprits en prenant une magnifique 7ème place dans le Grand Prix 3* de Compiègne. Sans faute lors du premier tour, le couple a, par contre, manqué son barrage avec trois fautes au compteur. Mais les retrouvailles entre le cheval et sa cavalière ont tout de même été célébrées de la plus belle des manières, le week-end dernier.
« La mère de Black Swan est une fille de Silvio qui a évolué en épreuve 1m50 sous la selle de Jos Lansink avant de me permettre de faire mes premiers Grand Prix junior. A la fin de sa carrière, nous avons fait plusieurs transferts d’embryons au Haras de Talma. Michel Guiot nous avait conseillé d’utiliser Diamant de Sémilly qui croisait bien avec les juments qui ont beaucoup de sang. C’était un bon choix et avec le recul, j’aurais dû en faire plusieurs. J’ai encore sa sœur, Grinta Special, par Mylord Carthago qui était également à Compiègne. Elle a très peu tourné, mais montre néanmoins de très belles choses dans les 7 ans. Je pense qu’elle a les qualités pour suivre les traces de sa sœur. J’ai également encore un produit de Tongana par Giovanni de la Pomme qui a 5 ans. J’ai débourré Black Swan et je l’ai faite évoluer jusqu’en Grand Prix. En début d’année, j’ai hésité à la commercialiser et j’ai décidé de la confier à Julien Epaillard. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme on aurait pu l’espérer et après 4 mois, nous avons pris la décision de la ramener à la maison. Aujourd’hui, je pense qu’elle va terminer sa carrière avec moi et nous allons faire du transfert d’embryon avec elle alors que nous n’en avons jamais fait jusqu’ici. J’ai beaucoup réfléchi mais il n’y a rien à faire, des performances comme celles de ce week-end procurent des sensations et des émotions que l’argent ne remplace pas.
Lorsqu’elle est revenue de chez Julien, elle était en parfait état aussi bien physiquement que mentalement et j’ai tout de suite retrouvé la jument que j’ai toujours connue. Julien l’avait mise dans son système, il l’avait déferrée le lendemain de son arrivée chez lui … et je l’ai referrée le lendemain de son retour à la maison. Pour être honnête, je l’avais déjà déferrée l’an dernier et je n’avais pas trouvé que ce système lui convenait vraiment. Chez Julien, elle vivait la nuit dehors en troupeau. Chez nous, c’est un peu l’inverse car ils passent la nuit au boxe mais passent les deux tiers de leur journée à l’extérieur au paddock. Je l’ai toujours montée en bride mais je ne serrai jamais la muserole jusqu’au jour où j’ai décidé de l’enlever tout simplement. Je monte quasiment tous mes chevaux sur le plat sans muserole en fait. Depuis qu’elle est rentrée, j’ai participé à deux Grand Prix 140 et puis, j’ai décidé de l’engager à Compiègne. Je suis très contente de notre résultat, même si je reste déçue du barrage. En fait, la jument s’est déferrée juste avant le barrage. Elle a dû repartir aux écuries et je pense qu’avec tous ces évènements, j’ai perdu en concentration. Ce n’est pas une excuse mais cela m’apprendra à rester « focus ». Néanmoins, je ne peux être que très heureuse car personnellement, je suis plutôt habituée aux épreuves 145 voire 150. Nous avions participé juste une fois au quatre étoiles de Rouen l’an dernier. Je n’ai qu’une jument pour sauter ces épreuves. J’espère profiter de cette belle performance pour pouvoir confirmer à ce niveau d’épreuve. J’ai posé ma candidature pour Cabourg … nous verrons bien. » conclut Audrey Coudrin qui a complètement changé sa structure il y a quelques mois. « Avant je faisais énormément de coaching mais j’ai complètement arrêté. Même si cela m’arrive de prendre encore quelques élèves pour des stages de quelques jours. Aujourd’hui, je me suis éloignée un tout petit peu de Paris mais je fais beaucoup plus de commerce. Je fais certes un peu de valorisation mais surtout beaucoup de courtage principalement vers l’Espagne et les Etats-Unis. »