Le pré d’Awee une passion exponentielle

Publié par Julien Counet le 07/06/2023

C’est à Mabompré au milieu de L’Ardenne belge que se situe le Pré d’Awée, un élevage de chevaux de trait ardennais créé par Joel et Véronique Granjean avec comme objectif : la qualité!

« C’était un véritable rêve de gosse. J’ai côtoyé les ardennais dans mon enfance chez mon grand-père qui avait une ferme traditionnelle en Ardenne avec quelques vaches et deux traits ardennais pour travailler la terre. Lorsque nous avons acquis notre maison, j’ai prévenu mon épouse que je rêvais d’acheter un hectare de terrain autour pour avoir un cheval de trait. Chose faite en faisant l’acquisition du Pré d’Awée. Un lieu dit et aujourd’hui également le nom de notre élevage. Pourtant à l’époque lorsque nous avons acquis Tornade, une jument noire qui avait un an et demi, je ne pensais même pas élever. C’était juste pour le plaisir d’avoir un cheval à côté de la maison … puis nous avons eu l’opportunité d’acheter plus de terrain et finalement, tout s’est déclenché. Aujourd’hui, c’est une véritable passion familiale. Mon épouse est presque plus férue de chevaux de trait que moi et nous partageons également cette passion avec nos enfants. Personnellement, je me suis vraiment pris de passion pour les étalons.


El Ine et son fils Bono du pré d’Awée (Re Noir du pré d’Awée)

J’ai acquis un étalon de trait belge, Cadillac, car je pensais qu’il était vraiment nécessaire d’amener d’autres courants de sang dans le trait ardennais et qu’il était très important d’agir pour garder des membres sains dans la race. Pour moi, il est vraiment essentiel de faire attention à la consanguinité car il y a déjà des problèmes de santé qui sont d’ordre génétique et il faut absolument les éradiquer. Au final, j’ai eu jusqu’à quatre étalons et actuellement, j’ai Cadillac et son fils, Re Noir du pré d’Awée qui est la fierté de notre élevage.

Eliott du pré d’Awée (Re Noir du pré d’Awée) et sa mère Tosca

C’est un étalon noir pangaré ce qui est relativement rare chez les traits. Nous avons failli le perdre à la naissance et l’Université du Sart Tilman l’a sauvé, ainsi que les bons soins de ma fille qui en est désormais propriétaire. Il a passé 15 jours à la clinique car il présentait de nombreuses carences mais les vétérinaires ne savaient pas ce qu’il avait. Lorsqu’il est rentré, ma fille lui préparait des portions spéciales de fruits avec des herbes aromatiques pour lui apporter au mieux tout ce dont il avait besoin. Renoir ayant 50% de sang ardennais, ses produits ont donc 75% de sang ardennais et auront dès lors des papiers complètement ardennais. Le propre frère de Renoir, Jules du Pré d’Awée a été sacré champion national des étalons en France. C’était une grande fierté pour nous. Evidemment, en élevage, on traverse aussi des moments plus difficiles. Nous avons eu notre lot de malheur en perdant notamment un étalon dans lequel nous avions de grands espoirs, Elasto des Rappes, victime d’une hernie inguinale alors qu’il venait de remporter le concours de Libramont. Ainsi qu’une très bonne jument qui avait remporté le Championnat traditionnel aussi bien à deux ans qu’à trois ans. On sait que malheureusement, ces moments douloureux font partie de l’élevage, mais heureusement, il y a aussi beaucoup de bons côtés.


Re Noir du pré d’Awée (Cadillac)

Il y a deux ans, nous avons eu la surprise de faire naître des jumeaux qui ont survécu tous les deux. Jusqu’à présent, je n’ai attelé que Re Noir mais malheureusement, actuellement avec notre société de transport et les juments qui viennent à la saillie, le temps me manque. Aujourd’hui, je rêve d’atteler Jo et Joy du pré d’Awée en paire. Malgré leur différence de taille, je pense qu’une telle paire serait tout à fait inédite. J’y ai beaucoup réfléchi en aidant un de mes amis à l’organisation du concours d’attelage de Bertrix. Je compte bien les mettre au travail dès cet hiver pour cette nouvelle aventure. » conclut Joël Grandjean.


Le trait belge de l’élevage, Cadillac !