Dominique Joassin et Bingo Z ( Balou du Rouet x Nabab de Rêve) confirment une nouvelle fois leur progression. Déjà 7ème du Grand Prix de Maubeuge, le couple prend cette fois la troisième place du Grand Prix de Courrière.
Après ses débuts au plus haut niveau à l’aube des années 90 avec Lollipop 12 et Danton du Bosquetiau, Dominique Joassin avait fait son retour au plus haut niveau avec Dark de la Hart puis Best of Opus Dei Z avant de poursuivre avec Si La Sol de Greenbay Z. Une fois de plus, le cavalier hutois réussit un nouveau retour au premier plan grâce à un cheval dans lequel il aura toujours cru, Bingo Z, fils de Balou du Rouet … comme Best of Opus Dei Z mais issu de la souche Ardente. Sa grand-mère Futile Ardente a elle-même évolué au haut niveau et est la sœur des étalons performer Joyeux Ardent, Gracieux Ardent et Quick Ardent qui ont tous évolué en Grand Prix 5*.
« Bingo m’a interpelé alors que Laurie Léonard le montait dans le cycle classique avant qu’elle ne passe la main à Antoine Goffin. Je trouvais vraiment que ce cheval était bon mais comme je dis toujours, ce n’est pas moi qui l’ai choisi, c’est lui qui m’a choisi. Je l’ai voulu mais ce n’était pas évident avec son naisseur Olivier Risselin qui est quelqu’un de particulier et difficile à gérer quelque part même si je respecte vraiment son travail d’avoir fait naître un tel cheval. C’est tout à son honneur. J’ai acquis la moitié du cheval lorsqu’il est arrivé chez moi car je voulais avoir une main mise dessus. La grande difficulté dans notre sport, c’est d’avoir un bon cheval et ensuite de pouvoir le conserver. C’était deux paramètres que je voulais maitriser. Un an plus tard, j’en ai acquis la totalité. J’avais vraiment d’énormes perspectives avec lui car les sensations que j’ai sont vraiment exceptionnelles. Je peux dire que c’est le cheval de ma vie. J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de bons chevaux dans ma carrière, mais ce cheval a un petit plus je trouve. Il a une souplesse hors du commun et c’est ce qu’il manque à beaucoup de chevaux de sport aujourd’hui. Il a beaucoup de sang, une grande intelligence comme beaucoup de bons chevaux et beaucoup de respect. Il réunit vraiment toutes les qualités que je recherche chez un cheval. J’ai toujours cru en lui. Ça n’a peut-être pas été le cas pour certains observateurs qui suivaient le cheminement du cheval car c’était un élève assez turbulent. Il pouvait faire des coups de cul en piste … mais je l’aimais tellement que je l’ai travaillé … comme tous ces chevaux qui arrivent au haut niveau! Finalement, je pense que je lui ai pardonné beaucoup de choses … parce que j’ai l’impression qu’il me ressemble. Souvent, je me dis qu’il est un peu moi et que je suis un peu lui que ce soit dans ses frasques mais aussi parfois dans son sérieux. » explique Dominique Joassin.
Le contexte de ce retour est très différent car aujourd’hui, les Écuries Joassin ne se limitent plus à Dominique mais comprennent également Louise qui montait une certaine In Love dans le Grand Prix une étoile …la fille de deux anciens cracks de son père : Best of Opus Dei Z et Si la Sol de Greenbay Z.
« Depuis le départ de Dark et Best Of, j’ai partagé mon piquet de chevaux avec ma fille car j’essaie de ne pas dépendre de propriétaires. J’ai un parcours différent de beaucoup de cavaliers et je suis surement un des derniers Mohicans. Posséder ses propres chevaux est un système qui a également ses limites, le sport est désormais tellement pointu à tout niveau. C’est un sport coûteux et il faut que l’argent vienne de quelque part. Personnellement, j’ai beaucoup travaillé dans ma vie et j’ai assuré mes arrières dans l’immobilier. Ce qui me permet aujourd’hui de garder mes chevaux et de pouvoir subvenir aux besoins financiers. Équiper ma fille est un projet très important pour moi car c’est aussi celui de transmettre et cela me plait beaucoup. Le partage de ce que l’on a acquis et mis sur pied pour qu’il puisse servir que ce soit à nos enfants mais aussi aux personnes que l’on aime, c’est magnifique. » nous raconte le cavalier qui aura passé un excellent week-end aussi bien en piste qu’en dehors.
« La priorité n’est évidemment pas d’avoir des concours festifs comme c’est le cas ici à Courrière mais de nombreux concours en Belgique n’ont plus cette ambiance et cela fait du bien de retrouver toute cette animation et ce public qui soutient les cavaliers. Courrière est vraiment un concours comme on aimerait qu’il y en ait plus. » glisse-t-il. Une fois en piste la compétition reprend néanmoins toujours le dessus.
« Pour le barrage, je sais que je ne suis pas le plus rapide car je reviens seulement à ce niveau. J’ai pris le temps de construire ce cheval, cela m’a pris presque quatre années de travail. Durant ce temps, j’ai quitté la scène internationale. Je dois aujourd’hui me remettre un peu à la page. Quand j’ai vu la liste des participants au barrage, je me suis dit que si tout allait bien… je pouvais finir 5-6ème et que ce serait merveilleux. Et puis finalement, je me suis dit que je n’avais pas grand-chose à perdre. Que je devais tout donner car j’avais beaucoup de confiance en mon cheval. J’ai eu un peu de réussite avec une touchette qui m’a souri. Finir troisième ici, c’est merveilleux. Ca montre aussi que tout peut arriver et cela donne de l’espoir à tout qui veut croire en son cheval. J’habite à vingt minutes d’ici, j’ai la chance de pouvoir venir souvent pour profiter de ces installations fantastiques. J’avais donc la chance d’avoir du public derrière moi, même si nous étions cinq Liégeois au barrage dans la province de Namur, nous étions bien présents. Bingo a vraiment une place très importante dans mon cœur. J’ai décidé que je le gardais … le plus loin possible. C’est impossible de dire que je ne le vendrai jamais … mais ce n’est pas du tout dans mes objectifs. J’ai vraiment envie d’aller le plus loin possible avec mes moyens et avec ce cheval que je trouve merveilleux. » conclut Dominique Joassin.
Julien Counet