Même s’il est plus connu sous le nom d’Endiku, le Selle Français Bohysra d’Auzay (Ensor vd Heffinck x Quidam de Revel) a fait le week-end dernier son troisième concours sous la selle de Kevin Staut. Confié par sa propriétaire Ariana Azcarraga, il est d’emblée une véritable cartouche olympique pour le cavalier français en vue des Jeux de Paris.
Né chez Patrick Blanckaert, Bohysra est un frère utérin de l’étalon Nouma d’Auzay (Carthago) qui a fait une brillante carrière sous la selle de Franke Sloothaak puis de Julien Epaillard. Ils sont tous deux des petits-fils de l’internationale Via d’Auzay qui a évolué au plus haut niveau sous la selle d’Hervé Godignon, tout comme la mère de cette dernière Kysra d’Auzay qui a également produit l’étalon Hybsra d’Auzay (Libero H).
A deux ans, Bohysra d’Auzay est présenté aux qualificatives étalons où il est rapidement repéré par le haras allemand Elmgestüt qui lui donne le nom de Oak Grove’s Enkidu. Rapidement admis par différents studbooks, il sera finaliste du championnat du monde des 6 ans avec Harm Lahde. Il passe peu après dans l’écurie de Rolf Goran Bengtson avant d’être vendu à Ariana Azcarraga. Il arrive ensuite au plus haut niveau sous la selle de Nicolas Pizarro avec lequel il participe au Grand Prix d’Aix-la-Chapelle.
Il y a quelques semaines, il fait sa première apparition avec Kevin Staut à Riesenbeck avant d’enchainer les 5* de Valkenswaard et Bruxelles où ils prennent la 6ème place du Grand Prix.
« Ma maman est française et j’ai la chance d’avoir plusieurs chevaux très bons actuellement alors avec l’approche des Jeux Olympiques de Paris, j’avais envie d’honorer mes racines avec un cheval sur la France et un cheval sur le Mexique. Ce sont deux très bons chevaux, français tous les deux d’ailleurs avec Atlantica du Soleil Z pour le Mexique avec Nicolas Pizarro et Enkidu avec Kevin Staut. On a vu Atlantica faire sa toute première Coupe des Nations vendredi. Je pense qu’elle convient parfaitement à Nicolas qui préfère les chevaux plus petit alors que l’étalon me semble très bien convenir à Kevin. » nous explique Ariana Azcarraga qui a elle-même évolué au plus haut niveau de la compétition et a d’ailleurs participé à plusieurs concours en selle sur Enkidu.
« J’ai eu un très bon sentiment dès le premier concours à Riesenbeck. C’est un cheval qui a énormément de potentiel et que j’avais déjà vu évoluer à plusieurs occasions avec Nicolas, son ancien cavalier. A la maison et à la détente, le sentiment n’est pas du tout le même. C’est un cheval qui connait très bien son job, du coup, il est tout pèpère jusqu’à ce qu’il rentre en piste où là, ça devient un autre phénomène. C’est un cheval qui est beaucoup plus sensible qu’il le laisse voir à l’entrainement. Il se connait parfaitement. A Riesenbeck et à Valkenswaard les deux premiers jours, il m’a donné un sentiment incroyable. Lors du Grand Prix, il y avait des zones d’ombres et j’ai un peu négligé ce paramètre, mais d’un autre côté pouvoir se permettre de faire un Grand Prix 5* dès le deuxième concours avec un cheval, c’est aussi quelque chose d’important. Avec Ariana, on est attentifs également au planning du cheval. Après Riesenbeck, il avait 4 semaines de break et c’est probablement trop long. Ce sont des ajustements à faire. Nous avons clairement des ambitions pour être prêt l’année prochaine. J’ai la chance d’avoir d’autres options pour les Jeux mais je pense que le parcours jusqu’aux Jeux doit me permettre d’encore évoluer dans le sport et me permettre de devenir encore meilleur techniquement. Aujourd’hui, on a vu un Grand Prix difficile et il s’en est bien tiré mais il reste encore beaucoup d’étapes. Nous avons encore beaucoup de gammes techniques à voir ensemble et c’est dans cet objectif que nous avons accéléré le process en engageant un Grand Prix 5* dès notre deuxième concours. Il va falloir faire des Coupes des Nations et affronter la pression en équipe. Jusqu’à présent, je le montr en Belgique durant la semaine et je pense que c’est un sujet que nous allons devoir aborder avec Ariana car je pense que si le couple évolue positivement, il faudra quand même que le cheval soit à la maison quelques mois avant les Jeux pour que je puisse le monter quotidiennement et développer notre complicité. Il est clair que le cheval a un programme particulier puisqu’après la finale de Barcelone, il va retourner l’hiver au Mexique … et finalement, la Belgique, ce n’était pas si loin pour aller le monter car il va falloir que je m’organise pour aller au Mexique où je pense que je vais orienter mon programme en fonction des quelques concours 5* qu’il y a là-bas et probablement y emmener l’un ou l’autre cheval en plus durant un mois. Jusqu’au Jeux, j’ai vraiment réduit l’effectif à mes écuries en me focalisant uniquement sur sept chevaux au lieu de quinze! »
Une aubaine pour l’élevage d’Auzay qui retrouve un véritable porte drapeau sous couleurs françaises alors qu’un autre de ses produits était également présent à Bruxelles. Flora d’Auzay (Cardento x Lauterbach) (dont la mère est une sœur utérine de Bohysra et Nouma d’Auzay, qui était passée par les écuries de Steve Guerdat et de la famille Philippaerts) prend la cinquième place de l’épreuve 1m40 du CSI2* des Stephex Masters avec la norvégienne Jenny Krogsaeter après avoir déjà signé un double sans-faute le mercredi.