Cette année, la crack d’Yves Vanderhasselt a fait son retour sur les terrains de concours ramenant une nouvelle fois son cavalier au premier plan. Deuxièmes de la Coupe des nations de Deauville, ils étaient membres de l’équipe belge a Dublin … mais n’ont pas pu défendre jusqu’au bout leurs chances avec une nouvelle blessure pour l’incroyable bai qui ne prendra pas part à la seconde manche. La blessure de trop? C’est ce que pense dans un premier temps son cavalier – propriétaire qui décide de la mettre au pré … mais la jument est dans une telle forme qu’Yves Vanderhasselt se laisse aujourd’hui le temps de la réflexion. Il est par contre bien décidé à intensifier le programme d’élevage de sa crack alors qu’il était présent aux Championnats de Belgique des jeunes chevaux de Gesves avec deux de ses produits dont Pepper Vitseroel Z (Perigueux) avec qui il décrochera le bronze dans les 6 ans.
« Jeunesse va bien. Elle s’est blessée à Dublin à un postérieur, ce qui ne lui était jamais arrivé. C’est une déchirure dans un ligament du boulet. Quand nous sommes rentrés, je me suis posé beaucoup de questions quant à son avenir. Cela fait plusieurs fois que nous avons de longues remises en route pour des blessures minimes qui n’ont aucun lien. J’ai donc décidé de ne pas investiguer plus que nécessaire et de lui donner un long temps de repos au pré avant de prendre ma décision. Dans ma carrière, j’ai déjà eu l’occasion de monter beaucoup de bons chevaux mais il y a vraiment elle…et les autres. Aujourd’hui, elle est au pré avec son fils et elle est dans une forme fantastique … alors je me dis qu’un ultime retour n’est pas impossible. Ce qui est certain par contre, c’est que le sport ne sera plus la priorité absolue et que sa carrière de reproductrice va être privilégiée. Jusqu’ici, elle n’a que six produits et nous n’avons pas dû l’inséminer dix fois! Aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir de très bons chevaux d’elle. Pepper a très bien sauté à Gesves. Au barrage, j’ai préféré ne pas tout tenter et assurer un podium qu’il avait mérité. C’est un cheval tellement respectueux que je préfère ne pas le brusquer. Souvent il veut encore trop en faire. Si je me retrouve dans la même situation à Lanaken, je tenterai cette fois ma chance jusqu’au bout mais le plus important, c’est que c’est un cheval avec un véritable avenir. Je pense vraiment que nous ferons des Grand Prix ensemble. A Gesves, je montais aussi un autre des fils de Jeunesse dans les 5 ans: Madness Vitseroel (Mylord Carthago) dans lequel je crois beaucoup également, même si ils sont très différents. Il ne fait pas de spectacle mais pour lui, tout est facile. Aujourd’hui, il profite d’une période de repos au pré avec sa mère. C’est assez marrant car ces deux chevaux ont une histoire complètement différente. Il y a sept ans, je montais Jeunesse au paddock et je vois rentrer un étalon avec des jambes très longues qui bougeaient à une vitesse incroyable alors que Jeunesse est plutôt « slow motion ». Je me suis dit que ce serait vraiment un étalon pour elle. L’après-midi, je regarde l’épreuve ranking et je vois Eva Bitter rentrer en piste avec Perigueux … je reconnais le couple que j’avais vu le matin au paddock. Je ne les avais jamais vus et ils gagnent l’épreuve! Quelques semaines plus tard, je commandais de la semence et c’est ainsi qu’est né Pepper Vitseroel.
Pour Madness, l’histoire est très différente. Ma mère a accompagné mon frère Christophe à un concours international à Saint Lô. Lors de ce concours, il y avait une vente aux enchères caritative où ma mère a acheté des paillettes de Mylord Carthago. Mon père a discuté avec les gens là-bas et on lui a dit que c’était mieux d’utiliser des juments avec un dos court. Il a fait le tour de toute l’écurie et il a trouvé deux juments qui correspondaient aux critères : Identity Vitseroel et Jeunesse! Sincèrement, je n’étais pas le plus grand fan de Mylord Carthago et le croisement avec Jeunesse ne me sautait pas aux yeux…mais la semence était là et ça tenait à cœur à mon père. Alors on a essayé. Identity a été saillie deux fois mais ça n’a pas marché alors que Jeunesse a donné un embryon. Aujourd’hui, je suis très heureux de l’avoir et le mérite en revient à mon père pour celui-là. Même si il était également très heureux de la performance de Pepper à Gesves, comme mes enfants d’ailleurs. C’était vraiment chouette que toute la famille soit là! Il est certain que nous ne faisons pas de l’élevage en suivant les modes mais nous élevons pour monter les produits nous-mêmes. Cela change beaucoup de choses. Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir mais Jeunesse a encore d’incroyables moments à nous offrir que ce soit dans le sport ou à l’élevage. » conclut Yves Vanderhasselt.