Après deux ans d’absence, le Jumping Indoor de Maastricht faisait son retour au MECC pour un CSI4* mais sans aucun sponsor horloger alors que Maastricht faisait partie des concours bleus depuis son retour sur le circuit. Cette année, le jumping de Maastricht accueillait un plateau réduit avec une petite quarantaine de cavaliers engagés dans le 4* mais le spectacle aura été garanti avec une affiche de qualité et un public bien présent.
Si la première partie du Grand Prix aura vu de nombreuses barres tomber, ils seront finalement 14 sur les 38 partants à réussir le sans-faute. Le barrage se révélera finalement plus fautif que le parcours initial. Mais l’homme du week-end aura véritablement dominé son sujet. Déjà victorieux vendredi, Maikel van der Vleuten et Elwikke (Eldorado vh Zeshoek x Quick Star) remportent le Grand Prix haut la main en 42’’10.
« Je suis très heureux car ces dernières semaines, j’ai souvent manqué de chance et les résultats n’étaient pas là. Ici, j’ai réalisé un très bon concours. Je suis vraiment très content de ma jument. C’est une vraie battante avec des qualités incroyables. Elle m’a donné la confiance pour prendre tous les risques au barrage. C’est un concours magnifique qui permet de donner beaucoup d’expérience à certains chevaux pour le plus haut niveau.
Alors que son père, Eric van der Vleuten, prenait la 6ème place du Grand Prix avec Dreamland (ex Boy de Riverland par Sunday de Riverland), le Hollandais devançait deux autres anciens vainqueurs de ce Grand Prix.
Son premier dauphin étant l’allemand Hans Dieter Dreher avec l’étalon Cous Cous 3 (Cachas x Lasino). Passé plus tôt dans l’épreuve, l’allemand pensait avoir frappé fort… mais il terminera finalement à plus d’une seconde du vainqueur. « Mon cheval a très bien sauté et je suis très content de lui… mais Michael était tout simplement plus rapide aujourd’hui. Je suis d’autant plus content que j’ai été assez malchanceux tout le week-end avec une petite barre par ci, par là. Aujourd’hui, tout s’est bien passé. »
Dernier à s’élancer, Olivier Philippaerts était presque le cavalier local du concours hollandais, habitant à une dizaine de kilomètre du concours seulement. Le Belge semblait avoir toutes les cartes en main, mais c’était un peu juste avec Miro (Diamant de Sémilly x Kannan) encore assez inexpérimenté à ce niveau d’épreuve.
« Ce concours est vraiment proche de la maison et notre famille se fait toujours un plaisir d’y participer. Même si cette année, j’en étais le seul représentant. En plus, mon père et mon frère ont déjà vécu de nombreux succès ici, nous sommes donc toujours très heureux de revenir ici. J’avais dit dit à Maikel ce matin que j’étais curieux de voir qui serait deuxième cet après-midi ! A la fin, j’avais raison. On sait que quand il est sans-faute au barrage, il est très rapide et difficile à battre. J’avais vu le cheval de Maikel sauter le premier jour et je savais qu’il serait très difficile à battre aujourd’hui. Le dernier virage m’a couté la deuxième place, mais je suis néanmoins très content de la prestation de mon cheval. »
Juste derrière ce trio de pilotes de renommée mondiale, un français a bien failli réaliser la grosse surprise du week-end. Avant dernier à s’élancer, Cédric Hurel réussit un somptueux double sans faute avec son incroyable Fantasio Floreval Z (Florian de la Vie aka Bazooka de Hus x Clinton), dont la mère est une sœur utérine de Callas Sitte ou encore Atlantic du Seigneur mais aussi de la mère de l’étalon Aganix du Seigneur.
« C’est ma toute première fois à Maastricht et c’est même ma première fois aux Pays Bas. C’est vraiment un chouette concours avec une super piste et un plateau très sérieux, même si nous n’étions pas très nombreux. Ça n’a vraiment pas été simple de faire sa place parmi les meilleurs. J’ai la chance d’avoir un cheval hyper performant qui saute à ce niveau depuis le début de saison. Nous évoluons en trois, quatre et aussi en cinq étoiles à deux reprises. Nous avons loupé un seul Grand Prix cette année où j’ai abandonné après deux fautes. Tout le reste, nous nous sommes montrés performants. Cela nous permet aujourd’hui de pouvoir aller sauter à l’étranger pour pouvoir se montrer et montrer qu’on est aussi performant lorsqu’on a l’occasion d’être invité à l’étranger. Je suis d’autant plus content que notre préparation n’aura pas été idéale puisqu’après Saint Lô, je me suis rendu à Lyon en espérant un désistement pour le 5*. Dans cette optique, nous avons sauté la 145 du Grand National pour lui montrer la piste mais, finalement, aucune place ne s’est libérée. Alors nous avons aussi sauté le Grand Prix du Grand National… Et puis durant le week-end, Henk Nooren m’a contacté samedi soir pour m’annoncer que deux cavaliers français s’étaient désisté pour Maastricht et que nous pouvions y aller. Sauter sur la piste de Lyon aura été une formidable préparation mais c’est sûr qu’il a enchainé beaucoup de concours. Ill va maintenant pouvoir se reposer jusqu’au 4* de Rouen. L’histoire de Fantasio est une magnifique histoire car je l’avais monté à 4 ans pour son éleveuse et puis il avait continué sa formation avec son éleveuse et le cavalier de l’élevage. A 9 ans, j’ai décidé de l’acheter pour que ma femme puisse sauter des épreuves amateurs d’1m30. Mais comme le cheval avait fait maximum 50 tours dans sa vie, elle m’a demandé de le débuter. Nous avons fait des épreuves 130, 135 mais au fur et à mesure, on s’est rendu compte de sa qualité. A la fin de ses dix ans, il a débuté ses premières 150. Par contre, ce qui est très clair pour nous, c’est qu’il n’est pas à vendre malgré les offres. Je suis cavalier professionnel depuis toujours et j’ai monté de bons chevaux dans ma carrière mais je n’ai jamais eu un cheval avec une telle qualité. Il est performant, génial à monter et généreux. Nous avons décidé de le garder pour tirer l’écurie et je vends tous les autres … mais du coup, je n’en ai plus beaucoup ! » glissera Cédric Hurel.