Epreuve spectaculaire et bien sympathique, cette formule du cross indoor plait … même si on aurait pu s’attendre à une formule un peu plus « show » et moins longuette. Un peu compliquée à comprendre puisque les cavaliers doivent tenter de rentrer dans un temps idéal … et sont pénalisés plus ils s’en écartent. Ici, personne n’aurait réussi à atteindre ce temps idée et c’est donc bel et bien le chronomètre qui les a départagés tout simplement.
Parti en tout début d’épreuve, Karim Laghouag avait une énorme motivation de bien réussir cette épreuve qui était la toute dernière de son complice Punch de l’Esques (Hermes d’Authieux) qui va prendre à 19 ans une retraite bien méritée avec une incroyable deuxième place finale alors qu’ils étaient les troisième seulement à s’élancer !
Seul Maxime Livio qui s’élançait en fin d’épreuve aura réussi à faire mieux avec son tout aussi expérimenté Boleybawn Prince (Colin Diamond) en améliorant le chronomètre de quasiment trois secondes.
Le crack de la discipline Michael Jung qui monte également les épreuves du 5* ne sera pas en mesure de rivaliser avec plus de 10 secondes supplémentaire au temps du vainqueur avec son jeune 9 ans Kilcandra Ocean Power (BGS Ocean View).
C’est un couple encore plus jeune pourtant qui va truster le podium puisque Sébastien Cavaillon offre à la France un podium 100% tricolore avec son tout jeune 8 ans Black Pearl Z au papier assez improbable car si sa mère Native de la Vigne (Gentleman Platière) a évolué en CCI2* et un frère de cette dernière en CCI4*, il s’agit avant tout d’une souche trotteur. Par contre, le père de Black Pearl possède un papier assez unique. Approuvé dans 4 studbooks avant d’être castré Black Jack 175 aura évolué jusqu’en 140 avec le japonais Tadahiro Hayashi. Il s’agit d’un fils de Cornet Obolensky associé à une mère par le pursang Heraldik !
Déjà victorieux à Stockholm 15 jours plus tôt pour la première finale du top 10 de la discipline, Maxime Livio remet le couvert : « Prince est un cheval fantastique. Il a de l’expérience sur les plus grosses épreuves extérieures mais ce format lui convient également très bien. Nous nous connaissons très bien, nous avons fait les JO de Tokyo et il fait des CCI4* depuis qu’il a 8 ans, cela nous permet vraiment de prendre tous risques. J’avais bien compris que personne n’arriverait à rentrer dans le temps mais on se fait vraiment plaisir sur ce genre d’épreuves. La grande action de Prince m’a permis d’enlever une foulée ou l’autre dans des lignes ou Karim a dû en faire une de plus. En fait, le parcours était assez similaire à celui de l’an dernier mais cette année, la manière dont avait été disposée les décorations de Noël rendait les options longues plus rapide que les options courtes ! » réagira le cavalier de Maine et Loire qui avait évoqué à Cheval magazine son souhait de voir naitre un véritable circuit indoor pour sa discipline. « On voit qu’il y a de plus en plus d’épreuves indoor et que le public aime cela. Même au niveau de la billetterie, les organisateurs voient qu’il y a un réel intérêt. Pour le moment, chaque concours possède son propre sponsor pour organiser ces épreuves … mais il ne manquerait pas grand-chose pour que cela puisse aboutir à un véritable circuit. Il faut bien se rendre compte que dans notre discipline, les chevaux ne peuvent faire que deux CCI5* sur une saison maximum ce qui est fortement différent du jumping où les chevaux peuvent enchainer plusieurs concours très dotés sur un mois. C’est totalement différent avec un format comme celui-ci où nos chevaux pourraient eux-aussi enchainer plusieurs évènements sur une saison indoor. Cela nous permettrait même de spécialiser des chevaux pour ce format spécifique. Cela nous permet d’être au contact de cavaliers d’autres disciplines, d’étendre notre réseau pour nos entreprises, de mettre notre discipline en avant : ce n’est que positif ! »