Ce week-end, les éleveurs camarguais s’étaient donnés rendez-vous au mas de la Cure aux Saintes-Maries-de-la-Mer dans le delta du Rhône pour le rendez-vous élevage de l’année de cette race de chevaux blanc du sud de la France. Un événement baigné par un soleil printanier qui aura réuni pas moins de 6000 visiteurs. Quelques touristes qui auront profité des vacances pour venir voir l’évènement mais surtout de très nombreux locaux qui auront profité d’un véritable évènement pour eux avec le plaisir de se retrouver. Par contre, ce public averti n’aura jamais manqué une occasion d’expliquer son folklore ou de parler de ses petits chevaux à la rencontre d’un public plus néophyte avec une gentillesse et une bienveillance qui n’a pas d’égal.
Véritable emblème de la région au même titre que les taureaux camarguais et les flamants roses, le cheval Camargue est une véritable locomotive du tourisme régional. Cheval rustique, il est avant tout un cheval de travail et ses sujets emblématiques restent aujourd’hui ceux du tri de bétail.
Camargi l’a bien compris et si durant tout le week-end, la polyvalence de ce petit cheval gris a été mise en avant avec des compétitions d’attelage, de dressage et même de sauts d’obstacles. Le camarguais s’est distingué lors d’épreuves plus traditionnelles comme les parcours de pays mettant cavaliers et chevaux face à diverses difficultés qu’ils pourraient rencontrer en extérieur. Et bien évidemment, le trophée « Crins Blancs » récompensant la compétition du tri de bétail.
A ce petit jeu, Julien Talagrand n’est pas un débutant. Très actif dans l’organisation de Camagri, il est également à la tête de l’élevage du Félibre situé entre Saint Gilles et pont de Crau sur une exploitation agricole de 30 hectares. En compétition avec plusieurs chevaux, il termine troisième pour la deuxième année consécutive avec l’étalon Aramis du Cyprès
« Un bon résultat ici peut permettre de vendre plus de saillies, c’est certain. Les très bons étalons saillissent jusqu’à 20-25 juments par an car comme ils ne font que de la saillie naturelle en liberté, les éleveurs préfèrent les économiser. Une saillie d’un étalon camarguais peut varier entre 400 et 1200 euros. Les juments viennent souvent de l’extérieur pour être saillies. Les plus gros éleveurs de chevaux Camargue font naître 15 à 2O poulains par an, pour le reste, la majorité des élevages sont plutôt des éleveurs avec 4 à 5 juments poulinières. Il est certain qu’un évènement comme Camagri, c’est le plus gros évènement de l’année pour nous et il faut y être ! Autant pour la mise en avant de nos étalons que pour les rencontres autour de l’élevage. Le tri de bétail est l’épreuve phare qui met en avant le Camargue, mais c’est surtout un cheval rustique qui est accessible à tout le monde. Il convient, par exemple, également très bien aux gens qui veulent faire du loisir et de la randonnée. Même si la sélection de base vient de l’épreuve reine qui est le tri du bétail. Le cheval Camargue est fait pour cela ! Les éleveurs vont faire diverses sélections. Aramis, le cheval avec qui je suis troisième de cette épreuve, est un cheval d’une amie que j’ai au travail. Je montais également Beausart de Cacharel qui n’est pas né dans notre élevage mais que j’ai acheté. Mon métier est de m’occuper de la manade et nous organisons aussi des promenades à cheval au sein de la manade d’un ami où nous profitons des 35O hectares pour faire découvrir les chevaux et taureaux camarguais. » nous explique Julien Talagrand qui en plus d’être reconnu comme véritable homme de cheval dans sa région et grand défenseur des traditions locales est aussi avant tout un véritable chef d’entreprise.
Dès le lendemain, Aramis profitait de nouveau des herbages malgré la sécheresse importante qui frappe la Camargue actuellement au milieu des bœufs Angus qui partagent la propriété avec les taureaux camarguais et les petits chevaux blancs …
Photos de Julien Talagrand lors de la finale du Trophée Crins Blancs avec Beausart de Cacharel et Aramis du Cyprès, ainsi que ce dernier le lendemain dans son milieu naturel.