Bertrand Genin réussit une performance incroyable en partant en première position pour au final ne jamais être rejoint! Lolita de Fourcroix (Greco Sitte x Nabab de Rêve) offre ainsi un premier titre autant à son cavalier, son éleveur et ses propriétaires.
« Je suis passé plusieurs fois très près de la victoire avec deux secondes places, une fois 5ème et une fois 6ème … mais c’est mon premier titre de champion de Belgique à Gesves… et cela fait du bien! Le matin, je savais que j’avais une chance. Plusieurs personnes n’avaient pas manqué de me dire avant même la finale qu’ils trouvaient que j’avais le meilleur cheval. C’est une certaine pression et je suis content d’avoir pu montrer que je savais aller jusqu’au bout avec un cheval de cette qualité. Elle faisait clairement partie des favorites … mais évidemment partir en première position n’était pas un avantage. J’ai réussi néanmoins à m’en tenir à mon plan en prenant toutes les courbes à l’intérieur… mais je sais aussi qu’elle perd du temps en l’air à sauter très haut. Sincèrement, en sortant de piste, j’espérais me retrouver à la troisième ou quatrième place. Je voulais absolument être sans-faute mais je savais que j’étais prenable. Mais c’était vraiment notre jour! J’ai regardé tout le barrage avec Virginie Gueriat, sa copropriétaire calmement en restant sur la jument. C’est vraiment une fierté d’autant qu’au départ, il y avait quand même 233 candidats dans ce championnat! Mon objectif était avant tout d’être en finale. J’ai eu la chance de monter plusieurs bons chevaux dans ma carrière mais celle-ci fait assurément partie des meilleurs et je pense vraiment qu’elle a tout pour terminer au plus haut niveau. J’ai commencé à monter la jument en début d’année grâce à mon meilleur ami, Martin Wauthy, qui a l’a fait débuter et qui travaillait pour Xavier et Virginie. La jument est toujours restée chez eux, dans leur système, où elle est un peu la princesse des écuries. C’est leur cheval le plus âgé. Tout est fait autour d’elle pour qu’elle sorte plusieurs fois par jour par exemple et qu’elle soit vraiment mise dans les meilleures conditions possibles. » explique Bertrand Genin
Un sentiment partagé par Virginie Guériat, sa copropriétaire : « C’est juste incroyable. Nous avons organisé toute la saison autour de ce championnat que ce soit dans le choix du pilote ou dans le choix des concours en ne lui faisant pas faire le dernier cycle puisqu’elle était déjà qualifiée pour le championnat au profit du CSI jeunes chevaux de Courrière pour lui permettre de vivre une première expérience sur un concours de trois jours où elle devait rester sur place. En début d’année, nous avons demandé à Bertrand Genin de la monter car d’une part, Martin Wauthy qui est véritablement notre associé est son meilleur ami et d’autre part, en début d’année nous lui avions vendu notre autre six ans qui lui était né à la maison et avec lequel il a rapidement fait d’excellents résultats. Ce qui nous a conforté dans ce choix. Aujourd’hui, nous sommes vraiment ravis de ce système car, comme il habite à 15 minutes de chez nous, cela nous a permis de garder la jument chez nous. Nous lui avons réservé le traitement d’un cheval de Grand Prix qui sort trois fois par jour. Xavier la travaille également sur le plat au quotidien comme ça a également été le cas à Gesves entre les épreuves. C’est un véritable travail d’équipe. Ce qui est comique c’est que si cela n’avait tenu qu’à nous, il est fort probable que Lolita ne serait jamais venue au monde … car nous n’étions pas les plus grands fans de sa mère. Nous avions même dit à son éleveur, Benoit Coppens, que nous n’étions pas persuadés que c’était une bonne idée de la faire saillir. Tout le mérite lui en revient donc car c’est lui qui a pris la décision de faire tout de même un poulain avec elle. Il nous a juste demandé si nous pensions que c’était une bêtise ou pas d’utiliser un jeune étalon comme Greco Sitte… et Lolita est arrivée. Il l’avait faite saillir à 2 ans de Pegase van’t Ruytershof après l’avoir faite sauter en liberté chez lui et elle est venue à la maison pour pouliner d’une belle pouliche. Elle est ensuite revenue au moment de sevrer le poulain et c’est là où nous l’avons vue sauter pour la première fois. Directement, nous avons perçu qu’elle était au-dessus de la normale et nous avons demandé à Benoit, avec qui Xavier travaille depuis de très nombreuses années, pour prendre une part dans la jument. A 4 ans, elle a tout de suite donné un super sentiment dessus et nous avons alors décidé de faire du transfert d’embryons. Là aussi, elle n’a rien raté et nous a donné 2 pouliches d’Utamaro d’Ecaussinnes et Conthargos et l’année suivante 4 pouliches dont deux de Chacfly, une Emerald et une Kasanova de la Pomme … et pour l’an prochain, nous avons 6 porteuses pleines dont une a été acquise par Bertrand Genin au tout début du championnat. Tous ces poulains portent l’affixe de Fourcroix car c’était important pour Benoit même si nous avons tout en copropriété car autour de cette jument c’est une formidable histoire d’équipe avant tout.»
Pourtant deux cavaliers semblaient bel et bien en mesure de lui ravir le titre.
Mais alors qu’Yves Vanderhasselt semblait plus rapide, et alors qu’il est déjà passé à côté de son barrage avec son premier cheval, il prend la décision de passer derrière un obstacle pour assurer son virage et termine alors à plus de deux secondes du vainqueur. Thibeau Spits n’a pas pris trop de risques avec Rozelien Dwerse Hagen (Nixon van’t Meulenhof x Va Vite), fille de son ancienne jument de Grand Prix, Jacobien Dwerse Hagen, se contentant de la deuxième place après un chrono très rapide mais pénalisé d’une faute avec sa très prometteuse Cloverly DH Z (Comme Il Faut x Codex), la fille de la crack de son père Withney vd Dwerse Hagen.
« Avec Cloverly, je suis parti un peu trop vite pour une jument qui n’a aucune expérience et j’ai fait une faute. Quand je suis entré avec Rozelien, je n’avais pas envie de refaire la même erreur alors que je n’avais jamais fait de barrage avec elle. J’ai remis une foulée à trois reprises alors je savais que ça allait être trop juste pour gagner … mais je voulais vraiment être dans les trois premiers pour me qualifier pour Lanaken. Je pense que ce sont vraiment deux juments qui vont m’être très utile dans le futur. Cloverly sera une jument très compétitive au moins sur 1m45 alors que Rozalien est une jument vraiment spéciale. Le fait que ce sont des juments nous permet de les conserver plus longtemps. Avant ce championnat, mes deux juments avaient dû faire un ou deux concours officiels car je préfère au départ faire beaucoup d’entrainement ce qui me permet de faire plus facilement des réglages et surtout de ne pas avoir de pression. Je compte leur faire faire un plus petit concours avant Lanaken et puis nous verrons … si j’ai la chance de me retrouver de nouveau au barrage, là, je n’aurai plus rien à calculer. Mais sincèrement avec des juments de cette qualité, je ne suis pas très tracassé de ne pas avoir gagné car je sais que nous avons tout l’avenir devant nous. » conclu Thibeau Spits.
Au final c’était, une fois encore, un championnat d’une qualité incroyable avec des produits issus des meilleures juments de sport belge pour autre exemple, la monture d’Yves Vanderhasselt qui a montré des moyens impressionnants, Peper Vitseroel (Perigueux x Eldorado vh Zeshoek) qui n’est autre que le fils de sa crack Jeunesse!