Doublé de Julien au Saut Hermès.

Publié par Julien Counet le 18/03/2024

C’était déjà la quatorzième édition du Saut Hermès mais aussi la troisième et dernière édition au sein du Grand Palais éphémère avant de retrouver la nef du Grand Palais et son ambiance exceptionnelle.

Le chef de piste, Santiago Varela, aura réussi un parcours parfait. Neuf barragistes et trois couples pénalisés d’un point de temps ! Il fallait être ponctuel.

L’espagnol n’a d’ailleurs pas hésité à militer sur le droit des chefs de piste à utiliser le chronomètre comme une véritable difficulté… mais à certaines conditions. « Ce matin, j’étais confiant. Je pensais que nous allions avoir un bon Grand Prix mais on a toujours besoin d’un peu de chance car la limite est très faible. Nous avions fait tout ce qui était possible pour nous et il restait aux cavaliers à faire le spectacle. Nous avions changé une chose dans l’avant programme. Aujourd’hui, nous avons le droit de changer la vitesse et nous avons utilisé ce point de règlement. Nous sommes passés à 360m/seconde. Jusqu’à aujourd’hui, la seule chose qui n’avait pas changé dans ce sport sur les quarante dernières années : c’était le temps ! Nous ne pouvions pas demander aux chevaux d’aller plus vite que 350m/seconde mais aujourd’hui quand on voit à quel point notre sport se joue sur des détails, il me semble important que le chronomètre puisse être une difficulté comme l’est un triple ou tout autre difficulté. Je connais bien cette piste qui fait 70m x 30m mais je pense qu’avec le parcours que nous proposions aujourd’hui, on pouvait changer la vitesse. Je pense que la FEI doit désormais analyser cela. Ces 10m/s supplémentaires, ce n’est pas du tout la même chose ! Je pense que le chef de piste doit avoir le droit de choisir la vitesse qu’il souhaite ! En revanche, une fois qu’il l’a choisie, je trouver qu’il ne peut plus la modifier car il faut que ce soit fair-play pour tous les cavaliers et que tout le monde soit logé à la même enseigne, du premier au dernier ! »  Une argumentation très claire, très compréhensible de l’un des meilleurs chefs de piste de la planète que l’on ne peut qu’encourager.

Gilles Thomas était encore une fois présent au rendez-vous et signe le premier double sans-faute de l’épreuve avec Luna van’t Dennehof (Prince vd Wolfsakker). Pas pour longtemps car l’incroyable cavalière allemande de Stephex, Kendra Claricia Brinkop, qui s’est attirée toute la sympathie de la gent féminine du Saut Hermès, est à la hauteur de la ferveur qu’elle a suscité et abaisse le chronomètre de plus de deux secondes avec l’impressionnant Tabasco de Toxandria Z (Thunder vd Zuuthoeve).

 De quoi survolter Julien Anquetin. Le français ne doutera de rien. Il se lancera dans un barrage très rapide avant de réussi un demi-tour parfait pour ponctuer par une dernière ligne droite d’anthologie où il utilisera l’énorme foulée de Blood Diamond du Pont (Diamant de Sémilly) à merveille. La barre de l’ultime oxer Hermès vacille mais ne tombe point : 34’’64. Le barrage est bien lancé … même si en fait, tout est même déjà plié !

Car oui, même Julien Epaillard aura buté sur ce chronomètre avec 32 centièmes de plus sur Dontaello d’Auge (Jarnac).

« Je n’ai pas connu un week-end exceptionnel avec de nombreux parcours à 4 points. Dans un bon week-end, j’aurais certainement tenté d’enlever une foulée supplémentaire mais ici, je ne voulais surtout pas me retrouver avec une nouvelle faute sur l’ultime obstacle. J’ai été un peu sage mais sincèrement, le barrage de Julien était magnifique et il mérite sa victoire. Cela fait du bien de voir qu’il y a des petits jeunes qui arrivent et qui nous poussent. » glissera le Normand.

Peder Fredricson et Henrik von Eckermann ne pourront chacun éviter une faute alors que René Lopez perdra le contrôle assez tôt de son bouillant Kheros van’t Hoogeinde (Echo van’t Spieveld) et sera obligé de ralentir. « Je préfère gagner mais troisième, c’est bien aussi. J’ai eu un problème de mors et mon côté latin est revenu directement, je me suis mis à gesticuler sur mon cheval … qui a très bien sauté. Je ne peux être que content. »

Julien Anquetin félicité par Steve Guerdat

Malgré une victoire historique, sa première en 5*, Julien Anquetin s’est montré assez réservé : « Sincèrement, je ne réalise pas. Cela va venir je pense. Je suis vraiment heureux. Au premier tour, j’étais très content lorsque Julien Epaillard a réussi le sans-faute car je me suis dit qu’on allait pouvoir s’amuser. On attend le résultat avec beaucoup d’impatience et c’était une chouette libération lorsque le dernier est passé. »