Un étalon a fait sensation à Lanaken : Enjoy de la Mure. Vainqueur des Sires en surclassement, l’étalon Selle Français a impressionné alors qu’il effectuait sa première sortie depuis les Jeux Olympiques de Paris où il avait déjà signé un parcours sans pénalité dans la qualificative pour la finale individuelle.

Une prestation qui a ravi son éleveuse Béatrice Brigeard Desgarnier qui aura reçu de nombreux appels depuis « J’ai reçu plusieurs appels pour voir si nous avions de la semence congelée mais malheureusement, nous ne l’avions pas fait. Il a bien quelques produits mais qui ont été réalisé avec de la semence fraiche. Nous avons deux chevaux de trois ans et deux de quatre ans dont une qui a déjà donné naissance à un poulain cette année. Il y a également eu quelques saillies extérieures mais les éleveurs de notre région ne s’y étaient pas vraiment intéressés. En fait, nous avions présenté Enjoy à la qualificative des deux ans où il s’était qualifié pour la finale, mais nous avions préféré ne pas l’y emmener. L’année suivante, il a remporté la qualificative de Cluny et nous souhaitions nous rendre à la finale de Saint Lô mais malheureusement, il s’est donné un coup au boxe au niveau de la sangle. Il avait un hématome qui ne lui permettait pas d’être monté et nous n’avons donc pas pu l’y emmener. Nous étions vraiment tristes car nous pensions qu’il pouvait y décrocher son agrément. L’année suivante, ma fille l’a débuté en concours et nous sommes allés à Fontainebleau avec de grandes chances de podium … mais une faute en finale nous prive de ce beau résultat. Nous avons repris la route avec ma fille dans un long silence jusqu’à ce qu’un ami nous appelle pour nous apprendre qu’Enjoy venait d’être approuvé au Selle Français.


S’il avait admis à trois ans ou que nous avions appris son approbation avant de reprendre la route, nous aurions peut-être eu l’occasion de le faire congeler mais cela ne s’est pas mis ainsi. Finalement en début de son année de six ans, nous l’avons vendu au canadien Kyle Timm. Il a par la suite continué avec Eduardo Alvarez Aznar puis nous avons appris qu’il avait de nouveau été vendu. Nous étions très déçus car nous trouvions qu’ils évoluaient vraiment bien ensemble. Lorsque nous avons vu que le nouvel acheteur venait des Emirats Arabes Unis, je dois bien admettre que nous nous sommes dit que ce n’était pas bien pour le cheval. Puis finalement, nous avons suivi l’évolution du couple et cela nous a beaucoup plus. Le garçon est très jeune mais physiquement, il va très bien sur le cheval et il a beaucoup de feeling. Pour être complètement honnête, nous ne pensions pas qu’ils allaient aller aux Jeux Olympiques. Le garçon est très jeune et Enjoy n’a que 10 ans ! Nous étions folles de joie en l’apprenant. C’est un cheval extrêmement attachant, nous l’aimons vraiment beaucoup. Nous avions eu la chance d’avoir des places pour voir la première manche de l’épreuve par équipe. Quand nous avons vu le parcours, nous étions avec ma fille quelque peu inquiètes. Finalement, il nous a surpris. Malgré les deux fautes, il a sauté magnifiquement bien. C’était vraiment un bonheur de le voir sur place même si nous avons suivi sans sans-faute lors de la qualificative individuel sur notre petit écran. Nous avons aussi été impressionné de le voir leur vitesse lors du barrage des Sires.


Cette année-là, j’avais eu une double ovulation et les deux chevaux tournent au plus haut niveau. J’avais choisi Vigo Cécé car je l’avais vu à Saint Lô lors de son admission et j’avais beaucoup aimé le cheval et son papier. Je trouve que c’est important d’être présent à ce genre d’évènement car on sent les choses. Evidemment, en utilisant de jeunes étalons, on se trompe parfois mais quand on voit performé des jeunes avec de bonnes origines maternelles, on ne prend pas beaucoup de risques. »

« Notre élevage est assez jeune. Nous avions acquis la mère d’Enjoy, Carmen, lorsqu’elle avait 6 ans pour permettre à ma fille d’évoluer sur de plus grosses épreuves. Elles ont évolué ensemble sur des épreuves 1m30. On voyait qu’elle avait beaucoup de qualités. De plus, je trouvais qu’elle avait une souche maternelle intéressante. Mon but était aussi de pouvoir utiliser sa génétique pour faire évoluer notre élevage. Je venais d’avoir ma licence de cheffe de centre. C’est ainsi que j’ai fait l’insémination et la récolte d’embryon moi-même. En fait, avec ma fille, qui travaille actuellement à mi-temps également comme ostéopathe humain, nous faisons tout nous-même. C’est la raison pour laquelle je préfère ne pas en faire de trop pour bien nous occuper de nos chevaux. Je fais également un peu de transfert d’embryons pour différents clients. » conclu Béatrice Brigeard Desgarnier qui accueille également du monde au milieu de son haras dans son gîte et ses chambres d’hôtes près de Saint-Etienne.
