Isabell Werth, une septième victoire à Lyon.

Publié par Julien Counet le 02/11/2024

Une seule cavalière peut parfois transformer l’intérêt de sa discipline. C’est ce qu’est en train de faire Pauline Basquin avec le dressage en France. Performante depuis de nombreux mois, la cavalière du Cadre Noir de Saumur est la nouvelle coqueluche française du dressage. Atypique, avec un cheval moins démonstratif que ses concurrentes mais une justesse et une finesse magnifique qui redonne leurs lettres de noblesse à l’équitation française. En selle sur Sertorius de Rima Z (Sandro Hit x Voltaire), Pauline Basquin aura mis le feu dans une salle pleine à craquer pour ce Grand Prix freestyle Coupe du monde. Une salle entièrement acquise à sa cause.

Le petit bémol, c’est sans doute justement les quelques dizaines de personnes qui sont parties dès la fin de la reprise de la française alors que deux stars de la discipline devaient encore passer … mais ils auront juste fait des heureux … car certains attendaient à leur tour de pouvoir prendre place autour de l’arène alors que le salon se dirige vers un nouveau record d’affluence.

Si la française s’offre un magnifique podium, elle échoue à 6 dixièmes de pourcent de la seconde place que conservera le Suédois Patrik Kittel sur son très élégant Touchdown (Quaterback) mais elle réalise, comme la veille, sa meilleure performance à ce niveau.

« Je suis très heureuse. Nous n’étions pas sortis en concours depuis les Jeux Olympiques. Durant ces trois mois, Sertorius a profité d’un peu de repos. J’aurais signé à deux mains avant le concours pour une telle performance. Il est certain que si je veux encore progresser, il faut que j’améliore encore mes pirouettes. Notre chef d’équipe, Jean Morel, m’avait dit que si je n’étais pas deuxième, c’était un échec … mais je suis contente de ma prestation. » conclu Pauline Basquin … qui n’avait pas fini journée pour autant car, si ses collègues dresseurs se préparaient pour prendre leur avion, elle devait encore monter après le Grand Prix pour le spectacle anniversaire des 30 ans d’Equita Lyon pour un pas de deux mémorable.

La reine de Lyon qui venait de signer sa septième victoire sur le concours lui glissera néanmoins un petit conseil. Tout sourire, Isabell Werth lui lancera « Ne prends pas la pression de ce chef d’équipe». Un petit conseil qui fera sourire mais qui a tellement d’importance.

La pression, Isabell Werth ne la ressent pas. Dernière à s’élancer, elle sera perturbée par un des hommes de piste un peu trop pressé de vouloir préparer le changement de piste. DSP Quantaz (Quaterback x Hohenstein) prend peur. Coup de stupeur dans la salle … mais au final, la démonstration n’en est que plus grande car la reine allemande termine sa pirouette à une main en montrant aux juges le souci et parvient à reconcentrer son cheval directement pour continuer sa reprise sans autre encombre devant un public bouillant et une ambiance survoltée. L’édition 2024 sera avant tout une véritable victoire du dressage.

« Je ne sais même plus depuis quand je viens ici à Lyon mais je suis heureuse de revenir chaque année. Au départ, il y avait quelques centaines de spectateurs dans les tribunes et aujourd’hui, la salle était pleine dans une ambiance incroyable. Nous avons vécu des Jeux Olympiques à Paris exceptionnels et je me suis dit qu’il fallait que l’on continue sur cette voie. Lyon vient de montrer la marche à suivre et ça, c’est vraiment important pour notre sport. Je suis très heureuse de la prestation de Quantaz. Il progresse énormément. Il y a deux ans, je n’aurais pas réussi à le reconcentrer aussi rapidement lorsque cette personne a couru le long de la piste. Je ne peux être que satisfaite de sa progression. » conclu cette infatigable compétitrice qui signe sa septième victoire à Lyon en quinze éditions.