Hans-Dieter Dreher triomphe dans la Coupe du monde de Malines !

Publié par Julien Counet le 31/12/2024

Une salle comble, une atmosphère de discothèque et du très grand sport ! Le chef de piste Bart Vonck a cette fois réussi son pari. Après un début quelque peu raté l’an dernier avec vingt barragistes dans la Coupe du monde, cette fois, il a trouvé la combinaison parfaite avec dix cavaliers pour l’ultime manche … et un barrage parfait où l’on aura vu un grand spectacle en restant très fair-play avec les chevaux !

Cinq belges parmi les dix barragistes, il y avait de quoi avoir une salle sur orbite. D’autant que les organisateurs n’avaient pas hésité à distribuer des milliers de drapeaux, on aurait presque pu croire à une nation soudée ce soir… peut-être qu’en dehors de la politique, l’espoir existe encore !

Premier à s’élancer, Jos Verlooy a retrouvé un cheval d’avenir de premier plan avec Parise van den Dael (I am Moerhoeve Star x For Passion d’Ive Z). Issue de la célèbre souche vd Paddenborre, cette BWP de neuf ans aura fait rêver durant cette Coupe du monde. Malheureusement, son inexpérience ne lui permet pas d’éviter une faute au barrage mais ce couple a de beaux jours devant lui.

Deuxième à s’élancer, Gilles Thomas clôture une saison exceptionnelle. Mais on en oublierait presque que ce n’est que leur première saison au plus haut niveau. Devant son public, le jeune homme va prendre des risques et dès le départ, il attaque très fort … sauf que sa distance ne sort pas … mais il laisse Ermitage Kalone (Catoki x Kannan) gérer la situation… L’alezan montre une nouvelle fois tout son génie devant une salle qui retient son souffle. Il poursuit sur la même lancée et réussit un incroyable barrage : 36’’22, premier temps de référence.

Grégory Wathelet n’a pas emmené Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Sémilly x Kannan) pour se promener. Il compte sur l’expérience de son impressionnant bai. Tout est soigné, millimétré … sauf qu’à la fin, il y a une demi-seconde en trop et ce n’est que la deuxième place provisoire.

« J’ai eu le plan que je voulais. Que je sois parti en numéro un ou en dix n’aurait rien changé. Certains m’ont dit qu’on pouvait faire une foulée de moins sur l’oxer … mais moi, je ne le voyais pas ! Cela se joue à peu de choses et c’est sûr que c’était aujourd’hui du très beau sport pour le public. Nous étions le plus lent des rapides aujourd’hui. On est à Malines, cela fait douze ans que j’ai gagné ici alors évidemment j’aurais aimé gagner à nouveau ce Grand Prix. Surtout que je n’ai pas chaque année un cheval comme lui capable d’enchainer les sans-faute et de jouer la victoire. Au final en 2024, Bond a fait deux Grand Prix à 4 points et le reste uniquement des sans-faute ! Ca parle pour lui. Maintenant, je vais profiter dès demain de quelques jours de vacances avant de faire quelques allers-retours aux USA pour une tournée de concours. Bond va faire un break de cinq semaines sans concours même s’il va continuer à travailler à la maison. Le plan sera de le reprendre à Bordeaux avant de faire un plus petit concours sans aucune pression pour lui, une semaine sans rien puis ‘s Hertogenbosh comme grosse échéance avant la finale de la Coupe du monde à Bâle qui se tiendra deux semaines plus tard. » explique Grégory Wathelet en toute transparence.

Le jeune Suisse Edouard Schmitz réussi un joli double sans-faute … mais à plus de deux secondes des meilleurs. Ce qui ne fait que de montrer le spectacle que nous venons de vivre.

Même constat pour Olivier Philippaerts. Lui ne pouvait rien ambitionner de mieux avec sa jeune jument de neuf ans qui a réalisé ici ses grands débuts tout à fait exceptionnels au plus haut niveau. Fille de l’ancienne crack de Thibeau Spits Classic Touch DH, Precious Dwerse Hagen (Cornet Obolensky) est sans aucun doute la nouvelle reine des écuries du jeune limbourgeois !

« Depuis toujours je pense que c’est un de mes meilleurs chevaux mais j’ai pris le temps, même à neuf ans, je ne voulais pas aller trop vite. Elle est très respectueuse, alors il ne fallait pas brûler les étapes. Durant l’été, j’ai sauté une fois une épreuve 1m60 à Monaco où elle a bien fait puis j’ai resauté de plus petites épreuves. J’ai ensuite sauté les Grand Prix de Saint Lô et Stockholm et là, je me suis dit « elle est prête ! » Lorsqu’elle a fait double sans-faute dans le Grand Prix là-bas, j’ai tout de suite pensé au Grand Prix Coupe du monde ici à Malines. J’ai toujours trouvé cette jument exceptionnelle car elle a une mentalité incroyable. Je suis vraiment heureux aujourd’hui. Pour moi, ici, c’est un véritable passage de témoin entre Legend et Precious. Depuis le début de l’année, j’avais dit que j’espérais mettre Legend à la retraite lorsque celle-ci serait prête. Tout s’est mis parfaitement, Legend m’a encore rendu du magnifique service cette année, c’est le bon moment pour arrêter … et Precious prend le relais ! » explique Olivier Philippaerts avec beaucoup d’émotions.

Willem Greve sait lui aussi comment aller très vite et Highway TN (Eldorado vh Zeshoek x Chellano Z) veut lui aussi montrer qu’il fait partie des grands étalons du moments … mais les deux stars belges ont mis la barre très haute. Le Néerlandais prend beaucoup de risques mais le virage sur le double de verticaux est trop osé : 4 points, même s’ils sont très rapides.

Hans-Dieter Dreher n’est pas du genre à trainer en chemin mais la bouillante Vestmalle des Cotis (Baloubet du Rouet x Landor S) peut-elle vraiment rivaliser avec les deux extraterrestres ?  Avec l’Allemand rien n’est jamais impossible et il est déterminé. Le barrage est impressionnant … le public n’en croit pas ses yeux : il y a 8 centièmes de moins ! L’Allemand contient sa joie mais son sourire en dit long.

Il ne reste que Pieter Devos pour permettre à la Belgique de reprendre les commandes. Lui aussi monte une jeune jument de neuf ans. Même si celle-ci vient de signer une saison complète au plus haut niveau. Pieter Devos soigne un parcours très calculé moins impressionnant mais très efficace pour échouer à la troisième place finale avec une incroyable Casual DV Z (Cornet Obolensky x Cicero Z). Un podium qui se tient en … douze centièmes de seconde !

« Je progresse. J’étais quatrième l’an dernier et troisième cette année … mais croyez-moi, je reviendrai tant que je n’aurai pas gagné ce Grand Prix ! Je suis très fier de ma jument. Elle n’a que neuf ans et il y a eu beaucoup de pression sur elle durant toute la saison et ici, elle prouve encore une fois que l’on peut compter sur elle. Le feeling que vous pouvez avoir avec les chevaux est vraiment important. Le futur s’annonce très beau avec elle. Bien sûr, c’est décevant d’être si proche. Je pense que j’aurais pu avec le recul faire une foulée de moins entre le deux et le trois … mais c’était aussi une grosse prise de risque avant le double de verticaux que je ne voulais pas prendre vu son jeune âge. C’est son troisième barrage à ce niveau et elle progresse très fort. Ce n’est pas assez pour pouvoir prendre tous les risques … mais nous y sommes déjà presque. Je suis content car je suis désormais qualifié pour la finale de la Coupe du monde. C’était mon plan depuis le début et je suis très fier car je l’ai fait avec trois chevaux différents. Casual va désormais avoir un long break jusqu’à ‘s Hertogenbosch avant d’aller à la finale de la Coupe du monde. » expliquera Pieter Devos.

« J’ai réussi à enlever une foulée entre le deux et le trois ce qui m’a permis de pouvoir calmer un peu le jeu par la suite. Dans la dernière ligne, j’ai dû le reprendre car je l’ai senti un peu trop enthousiaste et je craignais qu’il ne parte à la faute. Du coup, je ne savais pas si ce serait suffisant … mais c’est passé. Vestmalle est un cheval très chaud. Il peut aller très vite mais quand j’ai le plan, comme ici, de sauter une grosse échéance avec lui, je sais que je dois le garder calme durant tout le week-end. J’habite à 15km de Bâle alors j’ai vraiment fait de cette finale de Coupe du monde un véritable objectif qui est désormais atteint. Nous serons à Bâle dans 10 jours pour l’étape de Coupe du monde avant Leipzig … et la finale de nouveau à Bâle. » explique l’Allemand qui se permet le luxe de devancer un trio belge sur ses terres.

Deuxième, Gilles Thomas aura encore tout le temps d’inscrire cette étape à son palmarès … même s’il en était très proche aujourd’hui. « Nous avons connu des résultats incroyable cette saison mais nous sommes deuxièmes de la super finale du Global Tour quand il y a … deux sans-faute, troisième du Grand Prix de Genève quand il y a … trois double sans-faute. Nous étions donc toujours les plus lent. Ermitage n’est pas encore très rapide, mais ici nous avons fait un grand pas en avant. Je m’en veux beaucoup car j’ai pris trop de risques sur le numéro un. J’ai vu une distance … mais plus je m’en rapprochais, plus elle disparaissait. Finalement, je me suis retrouvé extrêmement loin et la seule chose que je pouvais encore faire … c’était laisser Ermitage gérer la situation. Mais avec cela, c’était impossible de tourner directement après. Mon plan initial était de faire 7 foulées entre le deux et trois mais avec mon erreur sur le un, ce n’était plus possible. Je n’ai aujourd’hui pas assez de points que pour envisager la finale de la Coupe du monde. Nous avions initialement prévu d’aller encore à Amsterdam mais nous allons en discuter. Ce qui est certain, c’est que la saison a été très remplie pour Luna et Ermitage avec le Global et les Jeux Olympiques et qu’ils ont mérité un peu de repos. » conclu Gilles Thomas.

Retrouvez les résultats complets du Grand Prix Coupe du monde de Malines.