Trois ans après s’être imposé avec Nevados S, Grégory Wathelet a retrouvé le sommet du Rolex Grand Prix 5* de Windsor. Ce dimanche, le Belge a triomphé avec Bond James Bond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan), au terme d’un barrage haletant. Une victoire au goût particulier. Elle intervient après un début de saison délicat pour le cavalier belge.

9 pour un trophée
32 au départ sur ce parcours dessiné à 1,60 mètre par le Portugais Bernardo Costa Cabral, ils étaient neuf finalement à se qualifier pour le barrage. Tous en quête d’une part des 500 000 € de dotation. Sur cette ultime ligne droite vers la victoire, sept couples vont réussir à boucler le double sans-faute, preuve du niveau exceptionnel de l’épreuve.
Première à entrer en piste, Kim Emmen sur Imagine N.O.P. (Cassini Gold x Lord Z), sa monture des Jeux olympiques de Paris 2024, a laissé une porte entrouverte aux autres en commettant une faute. Le premier sans-faute est venu d’Eve Jobs, médaillée de bronze par équipes aux Jeux panaméricains, qui a réalisé un tour propre mais trop mesuré avec son hongre bai Canto Bruno (Cantoblanco x Quality 9) .
L’Irlandais Billy Twomey a ensuite accéléré le rythme, retranchant près de trois secondes au temps de Jobs, mais son leadership a été de courte durée. Le Britannique Harry Charles, Champion olympique par équipes en titre, en selle sur Sherlock (Bisquet Balou C x Malito de Reve), « grattait » encore deux secondes, s’emparant provisoirement de la tête de l’épreuve. De quoi mettre l’audience locale en liesse.
Le niveau n’a cessé de s’élever, avec Harrie Smolders qui prenait alors les commandes avec son incontournable Monaco (Cassini II x Contender) , avec moins d’une demi-seconde d’écart.
Robert Whitaker fait ensuite le tour presque parfait. Mais presque seulement. Un virage trop large le laisse finalement quatrième, comme l’an dernier.
« J’ai le sentiment maintenant qu’il prend du plaisir à aller vite. »
Dernier à s’élancer, Gregory Wathelet, ancien vainqueur de l’épreuve (en 2022, avec Nevados S) et deuxième l’an dernier, ne laissait aucun doute sur ses intentions. En selle sur Bond Jamesbond de Hay (comme l’année dernière), il a pris les trajectoires les plus serrées pour terminer terminé par une impressionnante galopade jusqu’au dernier oxer Rolex, arrachant la victoire pour 0,06 seconde.

« J’étais le dernier, donc c’était quand même un avantage. Surtout ici. Un grand Prix qui n’est pas trop long puisqu’il rassemble les meilleurs. Ça veut dire qu’on est peu plus de 30 partants. Il y a des fois quand tu es dernier, l’attente est longue. Je n’aime pas trop ça.
Ici tu fais un peu ton plan, tu en regardes quelques-uns, puis après tu te mets à cheval. Mais au barrage c’est un avantage de partir en dernier. Tu peux adapter ton plan en fonction de ce que les autres ont fait ou pas.

Mais le truc c’est que Bond , maintenant, devient vraiment rapide. D’autant plus dans des épreuves avec un peu plus d’espace comme c’est le cas ici. Tu sais que tu peux te battre avec les meilleurs parce qu’il est tellement efficace. Tu peux tourner court, il est tellement respectueux, que tu peux juste galloper sur la barre. Et puis une autre chose, c’est que j’ai le sentiment maintenant qu’il prend du plaisir à aller vite. Depuis quelque mois il ne faut vraiment pas le pousser pour aller vite. » ajoute Grégory Wathelet ravi.
Wathelet comme à la maison à Windsor?
Lors de ses trois dernières participations au Royal Windsor Horse Show, Grégory Wathelet a remporté deux fois le Grand Prix, terminé une fois deuxième. Qu’est-ce qui fait une telle réussite? Il faut plutôt y voir la régularité des chevaux montés par le champion belge plutôt qu’un concours où il se sent particulièrement bien.
« Avec Nevados, Windsor es arrivé à un moment où il était au pic de sa forme, il avait d’ailleurs enchainé avec La Baule où il était 3ème du GP et d’autres très bons résultats les semaines qui ont suivi. Voilà quand ça veut tourner bien, ça tourne bien. Avec Bond c’est la même chose. Voilà il n’y apas de raison spéciique. C’est vrai qu’il y a des concours qui tournent bien, comme à Aix-La-Chapelle qui me réussit bien aussi, ici je n’ai pas à me plaindre. On ne peut pas dire que c’est parce qu’on prépare telle ou telle échéance, parce que Bond en réalité ne rate rien. Si on regarde hors championnats et hors s’Hertogenbosch où je recommençais, il est à 100% de sans faute dans les Grand Prix les douze derniers mois. C’est rare un cheval comme ça à ce niveau.«
« Ces victoires font du bien »
Compte tenu de leur précédent résultat à Windsor, Wathelet et Bond James Bond de Hay figuraient parmi les favoris. Ils confirment avec cette victoire leur statut. Histoire d’effacer quelque peu un premier trimestre compliqué: la blessure à l’épaule en début d’année et une finale de Coupe du monde mitigée. Autant dire que cette victoire fait plus que plaisir au cavalier de Clavier comme il l’a confié à So Horse:
« Toutes ces victoires font du bien. On ne gagne pas un Grand Prix cinq étoiles toutes les semaines, ni tous les mois. Quand on en gagne un par année, c’est déjà une performance. Donc de toute façon, oui, ça fait du bien en général. Après, c’est vrai que le début d’année a été compliqué de par la blessure et puis on s’est remis en route un peu en vitesse pour être présents à la finale de la Coupe du monde. Une finale qui n’a pas été comme espérée. Il y a eu un petit couac une journée ce qui a couté très cher. Mais ça ça fait partie du sport et tu dois l’accepter. Mais l’avantage, c’est qu’avec des chevaux comme Bond, et ça avait été le cas avant avec Nevados S, tu sais que la semaine d’après tu peux gagner. » conclut Grégory Wathelet.

Cette victoire est donc bien plus qu’un simple succès d’étape. Elle marque le retour en force d’un couple majeur du circuit international, à l’aube d’une saison estivale chargée. Le couple évoluera d’ailleurs prochainement à La Baule, Rotterdam et Aix-La-Chapelle.
(Photos © Blue Up Prod )