L’EEF Series faisait un arrêt ce week-end à Kronenberg. Véritable usine à concours, l’Equestrian Center de Peelbergen avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir cette manche de coupe des nations dans ses installations. Une série très attractive où le public répond toujours présent même si le format n’est décidément pas fait pour lui ! Une première manche qui débute à 15h30 avec douze équipes participantes. Malheureusement, toutes les équipes peuvent repartir pour la seconde manche, à l’exception du Canada qui était déjà éliminée, à … 17h50 ! Finalement, la remise des prix s’achèvera à … 20h ! Nous avions déjà soulevé ce problème lors de l’étape belge de Lier mais elle apparait toujours aussi flagrante.
C’est d’autant plus dommage qu’il y a vraiment eu du suspens dans cette coupe des nations et de nombreux rebondissements. La déception était énorme pour la jeune française Lara Tryba qui aura monté une seconde manche magnifique avec Memphis Z (Mylord Carthago) jusqu’à l’ultime obstacle. Est-ce l’ombre du VIP ? cette dernière ligne s’est transformée pour plusieurs concurrent à un casse-tête insurmontable mais pour la jeune amazone, ce sera juste un cauchemar. La distance ne vient pas et Memphis ralenti, Lara Tryba chute à la réception de l’ultime obstacle … éliminée !
Le rayon de soleil français viendra de Charlotte Leoni qui réussira le double sans-faute malgré quelques approximations grâce à son incroyable Miss Marie vh Winnenhof (Edjaz vh Merelsnest).
L’Allemagne aura alterné le chaud et le froid à l’image d’Harm Lahde qui a chuté en première manche sur un refus de Commander Bond (Comme Il Faut) sur le mur de palanque avant d’effectuer le sans-faute lors du second tour.
Marcus Ehning était bien présent avec Flower Girl (Hickstead) mais malheureusement malgré deux tours magnifiques à regarder, l’ancien numéro un mondial est pénalisé d’une faute lors de chaque tour.
La Grande Bretagne aura fait preuve d’une belle solidarité en perdant rapidement l’un de ses équipières. Ils pourront néanmoins compter sur une prestation magnifique de Millie Allen qui signe un double sans-faute magnifique avec Clearrond Il Mondo Z (Comme Il faut).
L’Irlande avait tout en main pour jouer la victoire malgré l’abandon de Denis Lynch après un premier tour sans faute de Cordial (Casall). Ce dernier concourait dans la même épreuve que son propre frère Cashpaid J&F, pénalisé juste d’un point de temps sous la selle du brésilien Jao Victor Castro en première manche avant une seconde manche plus compliquée. Mais l’Irlande avait maintenu le cap notamment grâce à Jessica Burke qui sera juste pénalisée d’un point de temps dépassé au second tour avec son Selle Français Good Star du Bary (Rock’N Roll Sémilly). Un point qui séparait justement l’Irlande et les Pays-Bas avant le passage de leur ultime cavalier.
David Simpson a une pression énorme sur les épaules, il n’a droit à aucune marge s’il veut maintenir la pression sur les Hollandais. Pourtant Ovidius vd Donkhoeve (Quamikase des Forêts alias VDL Zirocco Blue), l’un des derniers fils de Ramona vd Gaver, également mère d’Utopia vd Donkhoeve, en décide autrement. Il s’arrête devant l’entrée du triple qu’il ne franchira jamais. Le bilan est catastrophique car l’Irlande se retrouve éliminée alors qu’elle jouait la victoire !
Plus tôt, la Belgique avait signé une remontée fantastique. Après une première manche un peu compliquée où seul Wilm Vermeir avait signé un sans-faute, elle pointait à la quatrième position ex aequo avec trois autres équipes mais avec déjà douze points de retard sur la tête ! Sauf que lors du second tour, Wilm Vermeir réussira à faire partie des cinq seuls double sans-faute de l’épreuve avec son incroyable D’Amour JMG Z (Dieu Merci van T&L) alors qu’il s’agissait de leur première coupe des nations !
Mais cette fois derrière, ses équipiers réagissent : Frédéric Vernaet peut compter sur Orak d’Hamwyck (Tobago Z) très consistant. Auteur de deux fautes malgré une bonne prestation en première manche, il signe cette fois le sans-faute avec la manière. L’équipe belge retrouve des couleurs d’autant que Gilles Thomas suit la voie tracée par ses collègues et lui aussi ajoute un sans-faute décisif avec sa jeune et prometteuse Qalista DN (Emerald van’t Ruytershof). La Belgique remonte à la seconde place … et une faute des Pays-Bas les envoient vers un barrage !
Mel Thijssen a la pression sur ses épaules. La jeune femme a à cœur de s’imposer dans cette coupe des nations où elle est alignée avec sa sœur Sanne à quelques minutes de chez elle sur un cheval issu de l’élevage familial issu de l’ancien crack de son père Léon Thijssen : Tyson ! Mais la jeune amazone réussit un parcours magnifique avec un cheval rempli de qualités et des moyens à couper le souffle. Malgré une alerte dans le triple, elle signe le sans-faute salvateur pour offrir aux supporters locaux une très belle victoire.
Le chef d’équipe batave, Vincent Voorn, pouvait savourer sa victoire : « se retrouver premier avec un premier tour sans faute, c’est évidemment. Cela donne un bon feeling et un petit avantage mais cela donne aussi de la pression. C’est pour cela que ce n’est jamais fini avant la fin du parcours du dernier cavalier ! Nous avions la chance d’avoir beaucoup de chevaux sûrs et de bons cavaliers. Bas Moerings a fait deux tours magnifiques. Kivinia (I’m Special de Muze) a sauté de manière phénoménale en suivant parfaitement le plan établi. Mel a aussi très bien sauté. Elle a eu une petite bagarre avant l’entrée du triple lors du second tour pour maintenir la pression. Je suis très fier de mon équipe qui a fait un travail magnifique. Lorsque Mel est entrée en piste, je lui ai dit de se concentrer sur son propre parcours et de se concentrer sur elle-même. Je pense que c’est la seule chose que l’on peut dire dans ces cas-là. Il faut garder les choses simples. C’est un très bon cheval donc le sans-faute était dans un coin de ma tête. »
Était-ce pour autant aussi simple pour Mel Thijssen : « Je ne pense pas que ce soit vraiment simple mais je savais que je devais être sans-faute. J’ai essayé de ne pas me mettre trop de pression en pensant à l’équipe mais juste me concentrer sur moi pour sauter un sans-faute. Cette victoire est avant tout une victoire d’équipe. C’est plus une victoire hollandaise qu’une victoire familiale mais il est évident que pouvoir partager de tels moments avec sa sœur, c’est magnifique et cela rend les choses encore plus spéciales d’autant que ce concours est vraiment juste à côté de nos écuries. C’est vraiment notre concours maison. »
Bas Moerings faisait lui aussi partie des cinq doubles sans-faute de l’épreuve avec lui aussi un cheval élevé à la maison qu’il aura amené lui-même au haut niveau. : « Aujourd’hui Kivinia a 10 ans et commence à avoir de l’expérience. Elle devient vraiment consistante. Elle est assez rapide. Je suis assez confiant de partir en première position dans l’équipe car lorsque nous avons des questions sur une distance, il est assez facile d’improviser avec elle. »
Côté belge, on ne pouvait que se féliciter pour cette belle remontée comme l’expliquait Gilles Thomas. « C’est un peu frustrant cette faute au premier tour. Pour le moment, premier jour, premier tour … elle reste tellement fraiche que c’est plus compliqué. Nous devons vraiment travailler là-dessus. Elle reste jeune et inexpérimentée. Lors du premier tour, elle s’est un peu penchée sur la droite alors que j’ai pu la garder plus au milieu lors du second tour. Actuellement lors du second tour, elle est déjà un peu plus calme et elle se laisse monter un peu plus facilement mais lors du second tour, vous savez aussi mieux comment votre cheval se comporte sur ce tour et vous pouvez améliorer certaines choses. C’est special mais au final, la Belgique est toujours meilleur lors du second tour que lors du premier ! Il faut vraiment que l’on travaille cela même si je n’y trouve aucune explication. »
Frédéric Vernaet savourait ce magnifique sans-faute lors du second tour avec la grande promesse des écuries T&L. « Il sautait déjà très en première manche mais nous nous sommes retrouvés un peu loin sur l’oxer avant le triple. J’étais déçu car évidemment, on veut être sans-faute. Ici, c’était vraiment ma faute et je pense que la seconde faute arrive à cause de la première… mais finalement le second tour était vraiment top. Evidemment, on en veut toujours plus. L’an dernier, il a déjà évolué à ce niveau, nous avons déjà gagné une coupe des nations de cette série alors évidemment, on espère recevoir notre chance pour le niveau supérieur. On rêve clairement de de cinq étoiles même si aujourd’hui, nous sommes très heureux avec cette seconde place. »
Véritable artisan de cette belle deuxième place, Wilm Vermeir est en train de polir son nouveau diamant. L’aisance de sa monture, D’Amour JMG Z impressionne. « C’était sa première coupe des nations. Nous n’avons toujours pas facile de tourner mais c’est un cheval incroyable avec des moyens et un respect hors norme. Il nous donne l’envie de rêver. Il vient de sauter deux Grand Prix 5*. Au Mexique tout d’abord sur une piste en herbe où il n’avait aucune expérience et où c’était très gros puis à Shanghai où il a été très bon. Nous avons eu à chaque fois une faute en toute fin de tour dans le 155 puis dans le Grand Prix 160. A chaque fois, je n’arrivais plus à manager le contrôle. Lorsqu’on le monte en dressage, le contrôle est bon mais lorsqu’il saute de si grosses barres, il donne beaucoup et devient de plus en plus fort et en fin de parcours, cela devient difficile. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé pour venir ici car je pensais que ce serait positif de faire un petit pas en arrière pour travailler ces points-là et je pense que c’était le choix parfait. » conclu Wilm Vermeir.
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