Le public était venu en nombre à Roeser sur un site toujours aussi magnifique. Bien plus qu’un concours, il s’agissait de l’évènement sportif numéro un du Luxembourg ce week-end. Ils n’auront finalement été que 41 à s’élancer dans le Grand Prix. Un combo parfait pour le public même si l’on pouvait s’en étonner étant donné les 60 cavaliers à avoir pris part à la première qualificative pour ce même Grand Prix jeudi.
Le chef de piste allemand, Peter Schumacher, n’avait néanmoins pas monter un tour au rabais pour autant car si le chronomètre ne joua se dimanche aucun rôle sur le classement, il y aura eu de nombreuses fautes un peu partout sur un tracé exigeant qui aura permis à de nombreux pilotes de s’aguerrir à ce niveau d’épreuve.


Parmi les cavaliers pénalisés d’une faute, on retiendra le magnifique tour de la française Laura Monier avec sa toute petite et bondissante Quinache van de Leeuwerk ( Indouglas vh Bevrijdthof x Cardento) ou encore Ugo Berritella qui n’était pas très loin non plus avec Devino Van’T Langeveld Z (Dayton Sitte x For Pleasure).

Tête d’affiche de ce Grand Prix, Jens Fredricson n’aura pas trainé en chemin. Il n’aura pas hésité à accélérer pour signer le 4 points le plus rapide avec Diarado’s Rose Elith (Diarado x Cardento).

Le barrage ne réunit finalement que quatre concurrents venus de quatre nations différentes et parfois, à ce petit jeu ce n’est pas le plus rapide mais le plus malin qui s’impose. Si le barrage s’apparentait à une grande serpentine où il fallait galoper … mais trois des quatre candidats auront tellement été de l’avant que le double placé en fin de barrage leur aura été fatal. Le hollandais Doron Kuipers, premier à s’élancer avec Pepper van het Oosthof (Cornet Obolensky x Argentinus) ne peut éviter la faute sur l’entrée du double comme le belge Aaron Tijskens avec son très bon Hurricane (Untouched x Kalstad) qui termineront finalement troisième et quatrième.


« Le tour était difficile, j’étais heureux d’être au barrage, il a vraiment bien sauté. Au barrage, c’est toujours difficile. Cette faute était un peu inattendue mais quatre points, c’est toujours un bon résultat. Je suis très heureux d’être venu ici, j’étais déjà venu l’an dernier et j’avais adoré. C’est un endroit incroyable, il y a tellement de monde ici, c’est magnifique. Je n’ai plus vraiment d’objectif actuellement si ce n’est le championnat de Belgique fin septembre à Lanaken. Ce sera le point d’orgue de ma saison » conclu le jeune belge.


Dernier à s’élancer, avec toutes les cartes en main, le sud-africain oliver Lazarus décide de tout tenter mais Miss Paris (Messenger x Berlin) ne peut éviter la faute sur la sortie du double.


Ils laissent ainsi la victoire au français Sofian Misraoui qui aura profité de la remise des prix pour laisser tomber son masque avec cette magnifique victoire, seul double sans-faute bien qu’étant le plus lent du barrage avec sa jeune neuf ans, Géniale Lulu (Idéal de la Loge x Quidam de Revel), fille de la très bonne Ma p’tite Lulu et petite fille de la célébrissime Uélème, l’ancienne championne de France d’Olivier Jouaneteau.


« Je me suis fracturé le nez bêtement alors que je longeais un cheval et c’est finalement le casque qui m’a cassé le nez. J’ai été opéré il y a quinze jours et en principe, je ne pouvais pas monter pendant trois semaines mais je n’ai finalement pas arrêté. Je porte ce masque car le nez n’est pas encore réparé à 100% et cela me protège mais comme je n’ai aucune douleur, c’était difficile pour moi de m’arrêter. Cela fait deux ans que je monte Géniale Lulu. Elle a gagné le Grand Prix deux étoiles de de Nancy, à Rosières-aux-Salines début mai mais la jument n’a sauté que trois épreuves 1m50 dans sa vie et il s’agissait ici de son premier Grand Prix trois étoiles. Je suis vraiment heureux car ce concours est un concours de qualité où l’on est très bien accueilli. J’ai la chance de m’entrainer avec Henri Prudent lorsqu’il est en France car nous sommes du même patelin. Ce n’était même pas prévu que l’on se retrouve ici ensemble. D’ailleurs, je n’avais pas vraiment prévu de sauter le Grand prix. Je voulais juste sauter la 145 et la 150 mais elle était bien alors j’ai demandé à Henri son avis car j’avais peur de faire une connerie. Il m’a dit d’essayer et voilà le résultat. C’était le bon plan. J’avais fait deux fautes dans la 150 mais elle était bien et nous avons tranché juste après. Vu le nombre de partant au barrage, je me suis permis de faire un barrage sans prendre trop de risques car la jument a tellement de sang et est tellement généreuse et va tellement en avant que je la contrôle au mieux. Il n’y avait pas de sans-faute avant moi alors j’ai pris le parti d’assurer à la fois pour être sans-faute et à la fois pour la chauffer le moins possible. Cela s’est révélé payant. Notre objectif c’est simplement de continuer son évolution. Elle est encore très jeune, elle n’a que 9 ans et en principe, il n’y a pas spécialement de plan de commercialisation prévu avec ses propriétaires mais nous verrons ce que l’avenir nous dira. »

