Après la canicule, la pluie était enfin là … mais on aurait préféré qu’elle attende une journée de plus ! Mais peu importe la météo, le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle reste un mythe bien au-delà des 1,5 millions de dotation uniquement pour cette épreuve !
Les quarante qualifiés sont prêts à en découdre et le public est bien présent malgré la météo mais même si tout était sold-out … certains sièges n’ont jamais vu leurs propriétaires. A la fin de la première manche, ils sont quatorze à être toujours en course pour la victoire.
Seule la cavalière de complet, Sandra Auffarth, se fait piéger par le chronomètre avec un point de dépassement de temps pour Quirici H (Quaid FRH) mais signera le sans-faute en seconde manche lui permettant de grapiller trois places.
Ils ne seront en effet que trois à faire une faute lors de la seconde manche : Nicola Philippaerts qui avait tout misé sur ce Grand Prix avec Katanga v.h Dingeshof (Cardento) mais aussi kent Farrington qui avait opté aujourd’hui pour Greya (Colestus). La troisième n’est autre que l’incroyable Emilie Conter qui aura encore une fois impressionné avec Portobella van de Fruitkorf (Bamako de Muze) pour leur premier Aix !
Il n’en reste pas moins qu’il reste onze couples qui doivent se départager lors d’un barrage après ces deux manches ! Un fait rarissime dans cette piste. Après un parcours très discuté vendredi lors de la dernière qualificative pour ce Grand Prix, Frank Rothenberger est resté bien sage mais la petite déception viendra d’un barrage peu inspirant et sans véritable option, comme de nombreux Grand Prix ces derniers temps d’ailleurs.
Avec quatre barragistes dont le couple champion olympique et les vainqueurs sortants, l’Allemagne a de grands espoirs de victoires … mais Christian Kukuk sortira avec une faute sur Checker 47 (Comme Il Faut) alors que Richard Vogel ne pourra éviter d’emmener avec lui les deux éléments du double avec United Touch S (Untouched) alors que l’ancien vainqueur de ce Grand Prix Gerritt Nieberg ne peut éviter une faute sur l’impressionnant mur avec son étonnant pie Ping Pong van de Lentamel (Emerald vh Ruytershof).
Premier à s’élancer, Olivier Robert aussi sortira avec une faute sur ce double qui fera tant de dégât avec Iglesias DV (Quasimodo vd Molendreef).
Ce même double où fautera aussi Nina Mallevaey qui signe le meilleur temps du barrage avec Dynastie de Beaufour (Diamant de Sémilly) et marque encore une fois les esprits pour son premier Aix-La-Chapelle. La championne de France en titre est sans aucun doute l’une des nouvelles étoiles de la discipline en espérant qu’elle puisse continuer encore longtemps avec de tels partenaires.
« Je suis très reconnaissante de la chance que j’ai d’être si bien entourée. Je suis vraiment heureuse car Dynastie a vraiment été incroyable. C’est un sentiment un peu mitigé car je m’en veux un peu d’être rentrée aussi à plat dans mon double. C’était une grosse prise de risque qui m’a permis d’avoir un très bon chrono mais cela apporte son lot de frustration. Avec une foulée supplémentaire, j’aurais probablement été plus lente. Ca ne sert à rien de refaire le parcours mais être le 4 points le plus rapide, cela apporte de la frustration alors que je suis très heureuse car si on m’avait dit y a 10 jours que j’aurais fini 5ème du Grand Prix d’Aix la Chapelle, j’aurais signé de suite. Cette semaine aura été magique. Cela a toujours été un rêve de pouvoir participer à ce concours. J’ai remporté une épreuve hier avec Clémentine qui a encore été incroyable et ici, je dois bien dire que déjà sauter les deux premiers tours sans pénalité avec Dynastie, c’était déjà un bel accomplissement. J’ai des chevaux incroyables et une équipe fantastique qui m’entoure. »
Troisième, Steve Guerdat devra encore patienter pour enfin avoir lui aussi son nom sur le mur pourtant le champion suisse était loin d’être abattu. Comme souvent, il sera très réaliste, lui qui revient en force après un long break suite à une grosse opération d’une hernie discale. « “J’ai beaucoup de raisons de me réjouir aujourd’hui. Ma jument est géniale, et je suis ravie qu’elle revienne en pleine forme après une longue pause. L’épreuve n’a pas vraiment tourné en notre faveur aujourd’hui. Compte tenu du nombre de concurrents au barrage et du tracé de celui-ci, je savais que je n’avais aucune chance de gagner. Il n’y avait pas d’option, donc il fallait disposer d’un cheval avec une grande amplitude pour s’imposer, et ce n’est pas le cas de ma jument. En outre, je n’ai pas idéalement monté mon barrage. Si cela avait été le cas, je pense que j’aurais pu terminer deuxième, mais je m’estime déjà heureux d’être monté sur le podium, car au vu de mon dernier parcours, j’aurais aussi bien pu me classer sixième. En outre, je suis ravi pour Martin. Si quelqu’un doit me devancer, je préfère toujours que ce soit lui, mais nous sommes des compétiteurs, donc cela m’aurait encore plus plu de m’imposer.
Quant aux Mondiaux de l’an prochain, bien sûr que j’aimerais y monter Dynamix. J’espère qu’elle sera prête pour cela, car elle se sent toujours très bien sur cette piste.”
L’américaine Laura Kraut cherche toujours sa première victoire dans ce Grand Prix alors qu’elle partage sa vie avec le recordman de victoire, Nick Skelton, quadruple vainqueur, qui l’aura conseillée durant tout le week-end. “Je suis très heureuse de ma deuxième place. Lorsque j’ai vu que nous serions onze au barrage, un nombre élevé de concurrents dans une telle épreuve, j’ai pensé qu’il y avait un risque que cela ne tourne pas en ma faveur. Clairement, le double « Charlemagne » était le juge de paix de ce dernier parcours. Lorsque j’ai sauté le mur précédent, plutôt que de prendre tous les risques, j’ai préféré assurer le sans-faute. C’est à cet endroit du parcours que Martin – dont je n’avais pas vu le barrage avant de m’élancer – a pris l’avantage sur moi, mais de toute façon, je n’aurais pas non plus pu aborder le dernier obstacle aussi vite que lui.
J’aimerais beaucoup monter Baloutinue lors des championnats du monde qui se dérouleront ici l’année prochaine, mais il aura seize ans, donc nous verrons dans quelle forme il se trouve. En plus, j’ai la chance de disposer d’une autre option pour ces Mondiaux avec Bisquetta, qui a sauté la Coupe des nations jeudi soir. »
“Remporter ce Grand Prix m’a procuré beaucoup d’émotions. J’ai essayé de le gagner à de nombreuses reprises, à plusieurs fois, j’étais passé tout près de la victoire. Aujourd’hui, lorsque j’ai vu à quel point Leone Jei sautait bien en première manche, je me suis dit que cela pourrait bien être notre journée. Je me suis très fortement concentré pour le barrage, car je ne voulais pas le laisser tomber comme l’an passé, où j’avais commis une erreur de cavalier lors de ce dernier tour. Mon oncle, Markus Fuchs, a remporté cette épreuve il y a vingt et un ans et le seul autre Suisse à s’y être imposé est Willi Melliger, qui était mon parrain. Cette journée a donc été très spéciale pour l’ensemble de notre famille et de notre équipe. Leone Jei est un cheval incroyable, qui répond toujours présent lorsque je l’engage dans une manche du Grand Chelem. Si j’effectue mon travail correctement, en règle générale, il laisse toutes les barres en place. En outre, il a une très grande amplitude, qui me permet d’enlever des foulées et de prendre tous les risques au barrage sur de grandes pistes comme celles d’Aix-la-Chapelle. Aujourd’hui, j’ai pu effectuer une foulée de moins à l’abord du double doré alors qu’il était très fautif, car je savais Leone suffisamment respectueux pour ce faire. Ensuite, il ne nous restait plus que le dernier obstacle à sauter, et j’ai tenté d’aller le plus vite possible. Lors des majeurs, vous avez les meilleurs cavaliers et les meilleurs chevaux de la planète. J’ai essayé de le construire au mieux durant toute la semaine en vue de ce Grand prix et cela a payé aujourd’hui.
Hier soir, avant de me coucher, j’ai étudié mes parcours avec Leone dans les précédentes éditions de ce Grand Prix, pour essayer de voir ce que je pouvais améliorer. Je suis ravi que cela ait payé. L’an prochain, les championnats du monde qui se dérouleront ici constitueront notre objectif principal, et je serais d’y prendre part avec Leone Jei.”
