Gesves, dimanche après-midi. Soleil, public en masse, friteuses vidées. Bref, l’ambiance des grands jours pour l’épilogue des Championnats de Belgique des jeunes chevaux. Et dans la catégorie des 6 ans, une histoire qui fera date : La Fée Sauvenière Z s’offre la couronne avec un barrage supersonique mené par un Sacha Beghuin en état de grâce.
45 couples au départ, 12 viendront à bout des difficultés pensées par Bernard Mathy sans fauter. Ratio parfait pour une finale. par Bernard Mathy et son équipe, avec ses palanques sournoises et ses barres ouvertes qui faisaient vaciller bien des espoirs. Les réserves, pour certains étaient déjà déjà bien entamées par une semaine à haute intensité.
D’autant plus qu’on avait une vraie finale avec de la hauteur mais surtout des obstacles ouverts ou fermés avec palanques délicate en cerise sur le gâteau. Du grand art. “Une vraie finale”, comme disaient les connaisseurs au bord de piste. Et si certains ont manqué le coche pour un rien: Jordy Oostvogels, Maverick Van Lent, Sarah Toussaint ou Virginie Thonon avec une Trésor van het Hellehof (Lector vd Bisschop x Elvis ter Putte) aussi conquérante que mal payée avec 4 points. La bataille du barrage s’annonçait explosive.
Barrage éclair pour la victoire
Explosive, oui. Mais avec un seul détonateur : Sacha Beghuin.
Le cavalier de 24 ans, en selle sur la fille de Luigi d’Eclipse et Baby Fée des Hazalles (propre sœur de Venue d’Fée des Hazalles), a sorti le grand jeu : chrono de 36’’37 et une victoire nette.
Derrière, tous s’y sont cassé les dents : Thierry Goffinet passe à côté avec 8 points, d’autres assurent le sans-faute mais laissent filer de précieuses secondes.
Sacha Beghuin : « Je savais que la jument était bonne. Je la monte seulement depuis début juillet. On a juste fait la qualification pour les championnats. On s’est qualifiés et puis tout s’est vite enchaîné. Avant cela j’avais juste monté la jument sur un parcours 1m15 à Oliva pour un peu sentir le cheval et puis Fabienne l’avait remise en prairie.
Les Philippaerts ont acheté la moitié après les qualifications. Et puis ces championnats ont été parfaits : la jument était super fraîche au premier parcours et a sauté super. Idem en deuxième manche et puis la finale elle était toujours top.
La jument est très rapide de nature, elle pousse vraiment vers la barre, donc je savais que je pouvais partout attendre et bien la garder en équilibre. Je savais que je pouvais lui faire confiance. Elle est très respectueuse avec en plus beaucoup de moyens. Donc je savais que j’avais mes chances au barrage. Elle était totalement avec moi avec la victoire au bout.
Il est prévu que je la monte jusqu’à ses 7 ans. Ensuite on verra quelle sera sa destinée… »
Derrière le duo magique, on a chassé. Stef Bossaerts s’offre l’argent avec Claudia Optima Z (Cicero Z) en 38’’09. Maverick Van Lent complète le podium à un souffle, troisième en 38’’25 avec Tcicero van Scherpendonder (Cicero van Paemel x Calvaro Z).
Le top 5 ? Jelle Sappin et Tuk Tuk van de Knuffel (Nixon Van ’t Meulenhof), quatrième, et l’Irlandais Grant Grahamavec Nikka du Seigneur (Jenson van ’t Meulenhof x Curby du Seigneur), cinquième. Tous sans faute, mais impuissants face à la vitesse de Beghuin.
Gesves, le festival du jeune cheval
Si les 6 ans ont offert le bouquet final, la “Grande semaine” avait déjà mis en lumière les autres générations. Chez les 4 ans, pas la meilleure cuvée du siècle comme le souligne Eugène Mathy, mais il y a malgré tout un palmarès et Jordy Oostvogels avec Dancing Arthur 1 de Rock Z (Dominator 2000 Z x Deauville de la Vie) qui s’imposent.
“Ils sont trop verts ! On doit repenser la compétition pour les 4 ans afin qu’ils se présentent mieux. Il faut moins les presser, favoriser le style plutôt que les obliger à galoper trop vite”, confiait Eugène Mathy, co-organisateur à l’issue des championnats.
Du côté des 5 ans, c’était une autre histoire. Cinq doubles sans faute et, au final, une victoire qui a fait lever bien des sourcils : le titre noir-jaune-rouge mais dans le désordre. Un Allemand s’impose! Hendrick Zurich avec Unique (Pégase van’t Ruytershof x Winning Mood van de Arenberg) ne devance Lente Dierickx et Ulliko du Boucher (Bamaco de Muze x Clinton) que de deux centièmes. On parle de centimètres là. L’Irlandais Grant Graham monte sur la 3ème marche du podium avec Cornet des Flagues Z (Cornet Obolensky x Diamant de Semilly).
Du sport, du soleil… et plus un hamburger à l’horizon
Au-delà du sport, Gesves a vibré comme rarement. “Je n’avais jamais vu autant de monde depuis que j’ai rejoint l’organisation il y a quatre ans”, confie Manu Casais, co-organisateur comblé. Pari gagné : infrastructures, restauration, ambiance familiale. Preuve ultime : impossible de trouver une frite ou un hamburger dimanche en fin d’après-midi, les stocks étaient vides !
Heureusement, El Cremito, le glacier légendaire du lieu, n’a jamais faibli. Cornets à volonté pour un public aussi insatiable que les chevaux, même s’il fallait parfois patienter longuement dans la file pour mériter son cône.
Ajoutez à cela les hommages rendus aux jeunes cavaliers médaillés aux divers Championnats d’Europe cet été en obstacles et en dressage, décorés par Stephan Detry et Eugène Mathy, et vous obtenez une semaine tout simplement parfaite.
À Gesves, on est venus pour les chevaux, on est restés pour la fête. Et c’est une Fée qui a eu le dernier mot…
