Les cinq ans avaient déjà bien chauffés la salle. On ne peut pas dire que la finale des six ans ait fait retomber l’ambiance lors des FEI WBFSH Jumping World Breeding Championship for Young Horses. Et du parcours monté à 1m40, seuls 7 (sur 40) rescapés auront eu droit au ticket pour le barrage.
Un sacre éclatant
Le héros du jour ? Un Néerlandais, Max van de Poll. Mais la vraie héroïne de l’épreuve est également Batave: la KWPN Ortane (Balou du Rouet x Quinar Z, née chez D. Van De Linden et C. Van Der Heijden). Deuxième à s’élancer, le duo a mis tout le monde d’accord. Un parcours clair en 42,26 secondes. Fulgurant et impeccable. Aucun autre cavalier n’a pu rivaliser, offrant à Van de Poll, mais surtout à sa jument un titre mondial mérité et impressionnant avec l’ambiance qui va avec…

«C’était incroyable. C’était ma première fois dans un barrage de finale ici. Mon plan ? Franchement, je n’avais pas de plan particulier. Mon cheval est très respectueux et a beaucoup de qualité, donc j’ai juste essayé de faire un barrage rapide. Le parcours était difficile, il y a eu peu de sans-fautes, mais mon cheval s’est senti de mieux en mieux au fil de la semaine.

Le premier jour elle était un peu chaude et moi un peu stressé, mais aujourd’hui tout s’est mis en place et j’étais confiant. Maintenant elle a mérité un peu de repos » déclare Max van de Poll, incarnation de la « coolitude » dans son approche de la compétition et des interviews.

Et quand on lui demande de parler de son équipe, la réponse est simple: «Mon équipe en fait est assez réduite. Il y a juste mon père et moi et je suis vraiment reconnaissant pour tout ce qu’il fait.» Conclut le cavalier.

L’Irlande encore sur la boite
Derrière lui, l’Irlandaise Niamh McEvoy et BP Othello (Ganesh Hero Z x Tygo, Ennisnag Stud) décrochent la médaille d’argent. Rapide mais fautif sur l’oxer Stephex, le duo a terminé en 43,19 secondes, prouvant que la vitesse ne suffit pas toujours : la précision fait la différence.

Cette 2ème place ne vient toutefois pas ne nulle part. On connait la concurrence qui règne sur l’ïle verte, et Othello y avait brillement décroché sa place pour Lanaken comme le confie sa cavalière:
«C’est un Irish Sport Horse. Mon cousin Michael Roach l’a acheté à trois ans à Ballypatrick. Michael ayant eu un nouveau travail, j’ai repris la monte il y a environ deux mois, juste avant le Dublin Horse Show. Là il est devenu Champion d’Irlande des six ans. Cela nous a qualifiés pour ici. C’est un cheval phénoménal, très respectueux et avec énormément de moyens.»

Un produit maison pour décrocher le bronze
La médaille de bronze revient à Thibeau Spits avec la BWP Touch of Joy Dwerse Hagen (Nixon van ‘t Meulenhof x Casall), née et élevée à la maison. Un pur produit Spits-Ceulemans). Dernier duo à s’élancer, Thibeau a signé un temps de 43,29 secondes, avec cette jument fille de son ancienne jument de Grand Prix, Classic Touch DH.

« Pour moi, comme pour toute ma famille, être ici est toujours un concours très spécial, surtout avec des chevaux nés chez nous. Elle a encore beaucoup de marge de progression et je suis très content de son parcours. »
Le top 5 complet
Juste derrière le podium, Stef Bossaert avec Claudia Optima Z (Cicero x Balou du Rouet) termine 4e en 44,58 secondes. Le top 5 est complété par la Norvégienne Benedikte Serigstad Endresen qui montait deux chevaux dans cette finale. Seul Oreo Brownie H (Diarado x London) Avait réussi à se hisser au barrage. Un barrage bouclé avec 4points en 45,18 secondes.

Un autre belge était également du barrage, Thierry Goffinet s’était aligné avec Clo Clo Z (Casallo Z x Chin Chin), l’étalon avec lequel il avait déjà réussi a se glisser dans la finale des championnats de Belgique au mois d’août. Parti « flat out », il tente mais ça ne passe pas. Au final il échoue avec 2 fautes à la porte du top 5.


Le futur semble prometteur compte tenu du spectacle offert par les 6 ans cette année encore à Lanaken. De la haute voltige, avec un duo van de Poll – Ortane tout simplement intouchable. L’Irlande et la Belgique suivent, mais la vitesse, la précision et le sang-froid ont fait la différence pour un sacre mondial spectaculaire.
