Du 5 au 8 février 2026, le Jumping International de Bordeaux ne se contentera pas de faire son show habituel. Cette fois, il entre dans une nouvelle ère : pour la première fois, les trois disciplines olympiques du sport équestre, saut d’obstacles, concours complet (avec le Devoucoux Indoor Derby) et dressage, seront réunies sous le même toit. Un virage assumé, voulu, presque attendu. Et derrière cette évolution, une idée fixe : installer durablement le dressage à Bordeaux, avec pour horizon une manche Coupe du monde d’ici 2028.
« C’était une évidence, sourit Sabine Zaegel, directrice du Jumping International. Nous avons toujours voulu que Bordeaux soit pluridisciplinaire. Le dressage s’imposait. C’est une discipline exigeante, subtile, et elle donne à l’événement une stature supplémentaire. »
Le dressage entre dans l’arène
L’arrivée du dressage, c’est la grande nouveauté de 2026. Et pas en version démo : Bordeaux accueillera un concours de dressage international quatre étoiles, le premier du genre dans le Sud-Ouest. Le jeudi matin, place au Grand Prix, avant le Freestyle du vendredi après-midi. Deux rendez-vous calibrés pour que le public découvre une discipline où la précision est une arme et la musique un partenaire.
« Nous voulons le faire sérieusement», explique Sabine Zaegel. «Ce n’est jamais facile d’intégrer une nouvelle discipline dans un concours déjà dense, mais c’est une belle idée. Cela oblige à se remettre en question. Nous avons la chance d’être accompagnés par Didier Ferrer, une figure du dressage international. Il connaît les codes, il a dirigé les championnats d’Europe, les Jeux Équestres Mondiaux… C’est une garantie d’exigence. »
Cette exigence, c’est la marque de fabrique bordelaise. À chaque nouvelle discipline intégrée, l’organisation a visé haut. L’objectif, cette fois, est limpide : prouver à la FEI que Bordeaux mérite sa place sur le circuit Coupe du monde.
« Pour rejoindre la Coupe du monde, il faut d’abord faire ses preuves, rappelle Sabine Zaegel. On commence par un quatre étoiles, et ensuite seulement, on peut candidater. Nous sommes humbles, mais ambitieux. Mais d’emblée, on a voulu être proche du niveau Coupe du monde, c’est pourquoi on s’impose un cahier des charges qui en est très proche. »
Le public bordelais, fidèle et curieux
Introduire le dressage à Bordeaux, c’est aussi parler à un autre public, sans trahir celui qui a fait la réputation du Jumping.
« Le public bordelais est passionné, connaisseur, fidèle», observe Sabine Zaegel. « Il est très tourné vers le saut d’obstacles, mais il se laisse embarquer dès qu’on lui propose quelque chose de fort. Quand on a introduit l’attelage à quatre chevaux, il a fallu une petite période d’adaptation et maintenant on peut vraiment dire que cela a pris quand on voit le public qui reste pour l’attelage après le Grand Prix de saut d’obstacles. Le freestyle de dressage, j’en suis sûre, trouvera sa place. »
Et l’enjeu est aussi plus large :
« En France, il faut qu’on montre que le dressage est une discipline structurante pour tout le monde équestre. Nous avons lancé une Battle de dressage il y a quatre ans pour le rendre plus accessible, plus fun. Le public est déjà sensibilisé. Et avec les bons résultats récents des Français, le moment est parfait. »
Bordeaux, terre de sport et de spectacle
Au-delà du dressage, le programme reste taillé pour l’adrénaline. Le CSI5* garde sa place centrale avec l’étape Coupe du monde FEI Longines du samedi soir, toujours décisive pour les cavaliers en quête de points avant Fort Worth. Julien Épaillard, actuel numéro 1 français, résume l’esprit bordelais : « Bordeaux, c’est un concours à part. Le public attend, vibre, pousse. On monte avec une pression positive. »
Le Devoucoux Indoor Derby viendra électriser les tribunes, avant la finale de la Coupe du monde d’attelage à quatre chevaux. Boyd Exell, Bram Chardon et la nouvelle génération promettent comme chaque année un suspense hitchcockien.
Et parce qu’à Bordeaux, la performance rime toujours avec mise en scène, la soirée d’ouverture du jeudi lancera les festivités avec Rêve(s), spectacle équestre symphonique mêlant chevaux, acrobates et musiciens de l’Opéra National de Bordeaux, emmené par Alizée Froment.
Le Salon du Cheval, cœur battant du Jumping
Autour de la grande piste, le Salon du Cheval reste un pilier : plus de 230 exposants sur 30 000 m², des animations, des démonstrations, des compétitions amateurs. Un espace où se croisent selliers, ostéopathes équins, formateurs et familles, dans une atmosphère unique que les fidèles décrivent comme un « concentré de passion ».
« Chaque année est un challenge, confie Sabine Zaegel. Nous avons un équilibre fragile, il faut que tout fonctionne. Mais c’est cette pression qui nous pousse à nous réinventer. »
En route vers 2028
Bordeaux ne fait jamais les choses à moitié. Après avoir installé le saut d’obstacles et l’attelage parmi les références mondiales, l’évènement se prépare à écrire un nouveau chapitre. Le 4* est une étape nécessaire pour pouvoir candidater. La FEI réfléchit actuellement à d’éventuelles évolutions du format : la Coupe du monde de dressage n’arriverait donc pas avant 2028 à Bordeaux.
« Si nous devons faire quelque chose pour le dressage, c’est maintenant », tranche Sabine Zaegel qui ne serait pas contre le fait d’accueillir quelques pointures de la discipline dès 2026: Pauline Basquin, Larissa Pauluis… Justin Verboomen, les noms sont lâchés. Et quand on entend la conviction dans sa voix, difficile de douter que le pari bordelais, à terme, finira par s’imposer sur la scène mondiale.
Jumping International de Bordeaux – 5 au 8 février 2026 Billetterie ouverte depuis le 25 septembre : billetterie.jumping-bordeaux.com