Hier, dans l’arène fermée et ultra-exclusive de la finale du Top 10 IJRC, Gilles Thomas a vécu un moment à part. Pour sa toute première participation, le N°5 mondial, associé à Qalista DN, termine 4e, à quelques détails d’un podium mythique. Une frustration mesurée, largement compensée par une expérience fondatrice et un message clair envoyé au circuit : Gilles Thomas est là, et il faudra compter avec lui.
Une finale pas comme les autres
Quand on entre dans une finale du Top 10 IJRC, on ne joue plus vraiment au même sport. Dix cavaliers. Dix noms. Dix trajectoires d’exception. Et une atmosphère que peu connaissent.
« Quand on est au paddock avec seulement les dix meilleurs cavaliers du monde autour de soi, on réalise à quel point ce moment est unique. Il y a une atmosphère incroyable, différente de tout ce que l’on connaît habituellement. Même sans être sur le podium, j’ai eu des frissons. »
Et il n’y a pas que les deux tours.
« C’est tout ce qu’il y a autour aussi, comme la parade, les interviews les videos à réaliser et les séances photos. Mais c’est un tout qu’on doit accepter. Ça fait partie du package avec le sport et c’est tout ça qui en fait un évènement unique. »
Gilles Thomas découvre. Et il apprend vite.
Qalista DN, confirmation au très haut niveau
Sportivement, le Belge et Qalista DN ont livré une prestation solide, engagée, assumée. Quatrième place finale. Juste au pied du podium. Le genre de résultat qui laisse un goût partagé.
« Quand on termine juste au pied du podium, on ressent toujours un petit regret. Mais Qalista a sauté de manière fantastique. Elle était très en forme, très volontaire, et je suis vraiment satisfait de sa prestation. Terminer quatrième dans un Top 10, ce n’est pas rien. »
Difficile de contredire. À ce niveau-là, chaque barre pèse lourd. Chaque option compte double.
Le choix d’attaquer
Gilles Thomas ne s’en cache pas : il n’est pas venu pour “assurer”.
« Honnêtement, je suis venu pour gagner. Ce genre d’opportunité ne se présente peut-être pas tous les ans. Alors j’ai pris des risques. Peut-être un peu trop sur certains choix dans le second round, mais c’était assumé. »
Premier round parfaitement exécuté, plan respecté à la lettre. Second acte plus tendu, une option un peu trop ouverte sur un vertical, un timing à décider en une fraction de seconde.
« Dans l’instant, on doit décider très vite. C’est aussi comme ça qu’on apprend. »
Une leçon grandeur nature
Cette première finale du Top 10 n’est pas un aboutissement. C’est un jalon.
« J’ai appris que je peux faire encore plus confiance à Qalista. Elle est naturellement rapide, très régulière, et je n’ai pas toujours besoin de prendre autant de risques. »
Une conclusion lourde de sens, surtout après un Prague plus délicat.
« Il y avait eu une petite incompréhension dans un triple, ce qui m’avait fait perdre un peu de confiance. Ici, elle a sauté deux jours de suite de manière très facile, très fluide. C’est ce qui m’a rendu le plus heureux. »
Le Top 10… mais encore humble
Numéro 5 mondial. Finaliste du Top 10. Et pourtant, Gilles Thomas garde les pieds sur terre. Il a du mal a réaliser encore tout à fait que les meilleurs cavaliers du monde, il en fait partie.
« Pas encore totalement. J’ai intégré le Top 10 récemment, et j’ai encore besoin d’y croire moi-même. Quand on voit des cavaliers installés à ce niveau depuis des années… Comme Steve (Guerdat) ou Knet (Farrington). Des gars qui sont là depuis 10 ans. il faut rester humble. L’objectif maintenant, c’est d’y rester le plus longtemps possible moi aussi. Mais j’avoue quand j’étais dans le paddock avant l’épreuveet qu’on voit les autres cavaliers au bord habillé en jeans qui te regarde. On se dit quand même moi j’y suis et pas eux. C’est une satisfaction quand même »
Une lucidité rafraîchissante. Et sans doute l’une de ses forces.
Un rendez-vous déjà coché ?
Dans une saison dense, où place t’il cette finale?
« En termes d’expérience, tout en haut. L’ambiance, la parade, la pression… ce n’est pas une épreuve comme les autres. J’ai vraiment adoré ça. »
Et pour la suite ?
« J’espère vraiment que ce ne sera pas ma dernière finale du Top 10. Maintenant que je sais que Qalista peut le faire facilement, elle est jeune et je serai encore mieux préparé pour la prochaine fois si ça se représente. »
