Genève, Exell encore : un 14e succès qui marque l’histoire

Publié par Sébastien Boulanger le 16/12/2025

À Palexpo, l’attelage a une nouvelle fois offert un spectacle de très haut niveau. Technique, précision, tension permanente. Au terme d’un drive-off disputé et parfaitement maîtrisé, Boyd Exell s’est imposé à Genève, signant son 14e succès sur la piste suisse, dont treize en Coupe du monde et un en finale. Un chiffre qui dit beaucoup de sa régularité… et de son efficacité.

Driving world cup Geneva

Genève, vitrine exigeante de l’attelage indoor

À Genève, l’attelage se joue sur des détails. Les voitures, à la fois élégantes et ultra-techniques, les chevaux, impressionnants d’équilibre entre puissance et finesse, et les meneurs, contraints à une précision absolue. Le public, connaisseur, ne s’y trompe pas. Ici, chaque trajectoire est lue, chaque option analysée.

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Cette cinquième étape de la Coupe du monde FEI, après Lyon, Maastricht, Stuttgart et Stockholm, proposait un format clair : une manche qualificative, puis un drive-off réservé aux trois meilleurs.

Première manche : Degrieck frappe le premier

Dès la manche initiale, Dries Degrieck impose son rythme. Le Belge réalise le meilleur temps et confirme sa solidité sur les parcours indoor les plus exigeants. Boyd Exell, champion du monde en titre, reste parfaitement dans le tempo, tandis que Benjamin Aillaud complète le trio qualifié pour le drive-off.

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Après l’épreuve, Degrieck affichait une réelle satisfaction. « Concernant la journée, j’étais vraiment très content. J’avais notamment un nouveau cheval au milieu de l’attelage, qui a fait un excellent travail », expliquait-il. Le Belge soulignait aussi la qualité du tracé : « Le parcours était très fluide, avec quelques difficultés bien placées. Tout le monde pouvait faire une erreur, mais c’était juste pour les chevaux et très agréable à conduire comme à regarder. »

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Drive-off : Exell reçu 5 sur 5

Le drive-off se dispute dans l’ordre inverse des résultats de la première manche. Benjamin Aillaud s’élance en premier. Avec ses quatre Lusitaniens, le Français privilégie la fluidité et l’harmonie. Moins rapide que lors de la manche initiale, il boucle son parcours en 165.19 secondes, avec une grande propreté d’exécution.

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Pour Aillaud, cette première expérience de barrage en Coupe du monde avait une saveur particulière. « L’ambiance est incroyable. On sent dès le début que le public est très averti, très sensible à de nombreuses nuances, parfois très fines », confiait-il. Il expliquait avoir cherché avant tout « à amener les chevaux le plus fluidement et le plus proprement possible », en construisant progressivement la puissance et le rythme. Le Français rappelait aussi l’histoire singulière de son attelage : « Ce sont des chevaux qui travaillaient en liberté, qui ont parcouru le monde avec nous dans des spectacles, avant d’être transformés en chevaux d’attelage. Les voir évoluer à ce niveau-là est extrêmement émouvant. C’est une véritable histoire de famille. »

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Puis vient Boyd Exell. L’Australien qui doit toujours composer avec son pied cassé, hausse nettement le niveau. En 153.06 secondes, il signe un temps impressionnant, construit sur des lignes rapides et parfaitement maîtrisées. 

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Dries Degrieck, dernier à partir, pousse son attelage jusqu’au bout, mais une petite perte de temps sur le premier obstacle complique les choses d’entrée. Il ne parviendra pas à améliorer son chrono, s’arrêtant à 157.92 secondes.

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Un succès construit sur l’expérience

Ce nouveau succès porte le total de Boyd Exell à quatorze victoires à Genève et à cinq sur cinq en Coupe du monde cette saison. Une donnée qui illustre sa constance sur l’une des pistes indoor les plus techniques du circuit.

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Lui-même se montrait mesuré après l’épreuve. « En arrivant ici, je pensais surtout me battre avec Dries et Bram Chardon. Finalement, Benjamin a réussi à se qualifier pour son premier barrage, bravo à lui », expliquait-il. Exell insistait également sur la difficulté de construire un parcours à Palexpo : « On pourrait croire qu’une grande piste rend les choses plus simples, mais trouver les bonnes distances sans que ce soit trop long est un vrai défi. Aujourd’hui, les lignes étaient rapides, fluides et respectueuses des chevaux. C’était spectaculaire et vraiment horse friendly. »

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Un tracé salué par tous

Le chef de piste Michael Mayer partageait cette analyse. « C’est toujours compliqué de concevoir un parcours ici, avec des éléments comme le lac et la butte, sans le rendre trop long ou trop difficile. Je pense avoir trouvé un bon équilibre. C’était très plaisant à voir, et l’ambiance du public était fantastique. »

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À Genève, l’attelage a livré un spectacle complet, précis et exigeant. Boyd Exell y a confirmé une nouvelle fois sa capacité à faire la différence quand tout se joue au chronomètre. Derrière lui, Dries Degrieck et Benjamin Aillaud ont démontré que la concurrence est solide, technique et en pleine progression. Mais à Palexpo, une réalité demeure : pour battre Exell, il ne faut pas que frôler la perfection.

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Retrouvez les résultats complets de la Coupe du monde d’attelage de Genève ici