Gilles Thomas gagne la Coupe du monde de Malines. Mais n’arrête pas sa carrière…

Publié par Sébastien Boulanger le 31/12/2025

Il le disait en boutade, comme une phrase lancée au fil des saisons : « Quand je gagne la Coupe du monde de Malines, j’arrête de monter. »
Mardi après-midi, Gilles Thomas a coché la première case. À domicile, avec Qalista DN, le Belge s’est imposé dans sa Coupe du monde. Et n’a clairement pas donné l’impression de vouloir s’arrêter là.

Un parcours pour les grands

Cette septième étape de la Coupe du monde, disputée au Jumping de Malines, n’aura épargné personne.
1,60 m, treize obstacles, seize efforts, et des fautes partout en première manche. Le tracé pensé par Bart Vonck n’a laissé aucune zone de confort. Il visait huit barragistes. Il en a eu cinq. Un écrémage sévère, fidèle à la réputation de Malines.

Même les favoris y ont laissé des plumes : Pieter Devos, Hans Dieter-Dreher, Thibeau Spits ou encore Steve Guerdat n’ont pas échappé aux « pièges » du jour.

Quant à Grégory Wathelet (aligné avec Double Jeu d’Honvault), sa faute sur le numéro 1 nous a, sans doute, privés d’un barrage de premier plan tant le Belge semblait en verve. Sa septième place finale en atteste.

Dans ces conditions, franchir la ligne sans la moindre faute est déjà un grand pas vers un très bon résultat et à la manière dont ils laissent exploser leur joie les cinq barragistes s’en sont bien rendus compte.

Peu importe le résultat final. À cet instant public et cavaliers sont déjà contents de la hauteur de la performance. Tout le monde savoure le moment.

Un barrage à quitte ou double

Premier à s’élancer dans le barrage, Marcus Westergren. Il frappe fort avec Airco de l’Esprit. Rapide, engagé… mais fautif sur le deuxième élément du double, avant-dernier obstacle. Chrono : 42’’34.

Marcus Westergren n’avait rien calculé. Sa stratégie était claire, assumée, presque brutale dans sa simplicité. Légère dans sa monte.

« Mon plan a toujours été le même : quand j’en ai l’occasion… c’est de gagner. »

Sur la combinaison décisive, le Suédois ne cherche pas d’excuses.

« Peut-être que j’aurais pu avoir une meilleure trajectoire en sortie de combinaison. À la fin, c’était un peu trop. C’était surtout de ma faute. »

Pas de quoi empêcher le Nordique de prendre le volant le soir même, direction les pistes de ski.

Quand Gilles Thomas entre en piste, il n’a plus vraiment le choix. Il attaque. Il prend des risques. Beaucoup.

World Cup Mechelen Gilles Thomas

« J’ai été très rapide, mais j’ai peut-être pris un peu trop de risques, notamment sur le double. Il faut dire qu’avec l’ambiance du public, ça m’a peut-être chauffé un peu trop»

La barre tombe sur le premier élément de la combinaison avec Qalista DN. Quatre points. Le chrono, lui, reste redoutable (41 »30). Et le Belge sort de piste avec un mélange de frustration et d’espoir mal assumé.

World Cup Mechelen Gilles Thomas

Un premier podium 5* qui compte

Troisième de l’épreuve, Patrick Stühlmeyer n’a pas signé le barrage parfait, fautant sur le cinquième obstacle avec Baloutaire PS.
Mais cette place sur le podium a une valeur particulière : il s’agissait du premier Grand Prix 5* du couple.

Quatre points en 44’’05, et une prestation solide dans une Coupe du monde où l’expérience et la gestion ont fait toute la différence. Un podium qui en dit long sur le potentiel du duo à ce niveau.

Le roller coaster malinois.

Derrière lui, Patrick Stühlmeyer (Baloutaire PS) puis Willem Greve (Grandorado TN N.O.P) fautent à leur tour.
Reste un dernier couple. Et un dernier frisson.

Lorsque Daniel Deusser s’élance avec Otello de Guldenboom, le Nekkerhal retient son souffle. Gilles Thomas, lui, regarde à peine.

« Dans 99 % des cas, je pensais qu’il allait finir devant. J’étais déjà en train d’accepter l’idée d’être encore deuxième. »

La faute tombe pourtant, elle aussi, sur le premier élément du double. Le chronomètre s’arrête à 44’’44. Et soudain, tout s’inverse.

« Je suis passé de la déception à une énorme joie en une seconde. » raconte Gilles.

Une victoire qui compte, vraiment

Cette victoire n’est peut-être pas la plus prestigieuse de son palmarès. Mais elle est l’une des plus lourdes de sens.
Deuxième de ce même Grand Prix l’an dernier, Gilles Thomas prend sa revanche sportive, chez lui, devant un public incandescent.

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« Être dans la remise des prix ici, à domicile, avec le public qui devient fou, c’est vraiment spécial. »

À Malines, on ne gagne jamais par hasard. Encore moins en jouant la sécurité.

Qalista DN, la jument pour ce genre de rendez-vous

Dans cette atmosphère électrique, Qalista DN a répondu présent. Puissance, respect, engagement : la jument a tenu son rang dans une épreuve Coupe du monde où chaque faute se payait cash.

« Avec une jument comme elle, j’avais une vraie chance de gagner. Je ne voulais pas rouler pour faire deuxième. »

Un objectif clair. Assumé. Récompensé.

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2025, annus mirabilis

Cette nouvelle victoire referme une année merveilleuse pour Gilles Thomas. Une liste de succès longue comme le bras, entre Grands Prix cinq étoiles, circuits de prestige et titre européen en équipe et médaille individuelle. What else?

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« Je suis très heureux de la saison écoulée. Ça enlève un peu de pression. Je vais continuer à travailler, et les prochains grands championnats sont un objectif important. »

Cette Coupe du monde n’est pas un point final. C’est un point d’appui.

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Retrouvez les résultats complets du Grand Prix de la Coupe du monde de Malines ici

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(Gilles Thomas lâche aussi les chevaux derrière le volant. Habile, il se rappelle ses années karting)