Les chevaux n’ont pas de voix, alors les cavaliers parlent pour eux. Et le Club internationale des cavaliers défend également les intérêts de ses memebres. À quelques jours de l’Assemblée Générale de la FEI à Hong Kong, l’International Jumping Riders Club (IJRC) monte au créneau. L’objectif : s’assurer que la grande réforme des règles de saut d’obstacles ne se fasse pas sans eux, ni sans bon sens.

Du sang, des avertissements, et un peu de logique
Premier cheval de bataille : le nouvel article 259.
Jusqu’ici, le moindre soupçon de sang sur un cheval pouvait déclencher des décisions absurdes, parfois disproportionnées. L’IJRC a poussé pour un système plus nuancé : le Jumping Recorded Warning. En clair, un avertissement officiel pour les cas mineurs, une sanction graduée pour les récidivistes. Deux avertissements en douze mois ? Amende de 1 000 francs suisses et un mois de suspension.
L’idée : faire la différence entre un vrai problème de bien-être animal et un simple accident de parcours.
La FEI a suivi une bonne partie des recommandations, notamment celle de consulter un vétérinaire avant qu’un cheval ne reprenne la compétition. Le bon sens, tout simplement.
Plus de sans-faute, moins d’arbitraire
Autre victoire symbolique : dans les Grands Prix à deux manches, tous les cavaliers sans faute au premier tour pourront revenir en seconde manche, même s’ils dépassent les 25 % de participants prévus par le règlement. Parce qu’un sans-faute reste un sans-faute, peu importe la statistique. L’IJRC a plaidé pour l’équité sportive, et cette fois, la FEI a dit oui.
Frais, prize money et transparence
Dans le monde feutré du saut d’obstacles, les détails comptent. L’IJRC a réussi à faire inscrire une liste standardisée des frais directement dans les programmes des concours, histoire d’éviter les mauvaises surprises à la caisse.
Et pour les prix en argent, le club a demandé que la distribution s’étende jusqu’au 13ᵉ cavalier (au lieu du 12ᵉ). Un petit pas pour la feuille de résultats, un grand pas pour la justice sportive.

Quand la FEI dit non
Mais tout n’a pas passé le cut.
L’IJRC voulait que le jury puisse utiliser la vidéo pour revoir certaines actions litigieuses — à l’image du VAR en foot. Objectif : éviter les éliminations injustes et les polémiques stériles.
Refus catégorique de la FEI : trop subjectif, trop compliqué, trop moderne sans doute.
Même refrain pour les wild cards U25 (ces invitations pour les jeunes talents) : le club voulait plus d’accès pour les cavaliers émergents, la FEI a répondu que le système actuel suffit.
Enfin, l’idée de permettre un recours en cas d’erreur technique avérée a, elle aussi, été écartée. Les décisions du jury resteront « finales et sans appel ». Rideau.
Entre ouverture et conservatisme
L’IJRC, qui sera représenté à Hong Kong par François Mathy Jr et Beatrice Ottaviani (membre du board de travail EEF sur le saut d’obstacles), ne boude pas ses avancées. Le club se félicite d’avoir fait progresser la réflexion sur le bien-être équin et la transparence du sport.
Mais le message est clair : le saut d’obstacles ne peut pas rester figé dans une logique de règlements d’un autre temps. Entre progrès et prudence, la FEI avance à petits pas
 
      
 
							