Romain Dreyfus, le gone qui passe au cinq étoiles

Publié par Sébastien Boulanger le 29/10/2025

À 31 ans, Romain Dreyfus s’apprête à vivre un moment charnière. Le cavalier lyonnais, installé au Domaine de Laye, à l’entrée du Beaujolais, dispute cette semaine son premier CSI 5 étoiles, à l’occasion d’Equita Lyon. Autant dire : à la maison.

« C’est LE concours, c’est chez moi. Depuis que je suis tout petit, je viens voir ce concours-là. Donc oui, ça me tient vraiment à cœur », sourit-il. Pour lui, Lyon, c’est un décor familier devenu scène principale. « C’est impressionnant, car il n’y a pas beaucoup de concours avec une telle ambiance. Lyon, c’est un vrai ballet. Et se retrouver au milieu de la piste entouré de tous ces gens qu’on observait enfant depuis les tribunes, c’est très particulier. »

Un parcours construit à sa manière

Le parcours de Dreyfus ne suit pas la ligne droite classique. Sportif touche-à-tout dans sa jeunesse, il découvre l’équitation presque par accident, à treize ans, après un souci au tendon d’Achille. « Mon chirurgien m’a conseillé d’arrêter le sport un temps, mais m’a laissé le choix entre la natation et l’équitation. » Son grand-père, Jean Vidal, était dans les chevaux de course et de western, alors je il s’est dit : pourquoi pas ?

Pas très scolaire, il s’oriente vite vers le concret : direction l’écurie de Jean-Vincent Baracand, à Beauregard, dans la Drôme, où il apprend le métier de cavalier. Le goût de la compétition, lui, ne l’a jamais quitté.

Et même en dehors de la selle, Dreyfus reste un sportif complet. Tennis, ski, sports de combat : tout ce qui développe le corps et la coordination l’intéresse.

Lyon, la marche supérieure

Romain se souvient de sa première venue à Eurexpo. Pas en tant que spectateur cette fois, mais en tant que cavalier. « J’ai réussi à participer à ce concours grâce à une connaissance : Sylvie Robert, Directrice d’Equita Lyon) qui est une amie de mon père.
Elle m’a beaucoup aidé tout au long de ma carrière et m’a toujours ouvert ses concours. Grâce à elle, j’ai pu accéder aux deux étoiles quand j’étais junior et jeune cavalier. Mais cette années j’y ferai mon premier 5*.

Actuellement, Dreyfus peut compter sur un trio solide :

  • Channah Z (Carrera VDL x Calido I), sa jument de tête de neuf ans (ancienne monture d’Olivier Perreau), avec laquelle il vise une perf dans le Grand Prix.
  • Comme Convenu (Comme Il Faut x Arpeggio), hongre westphalien de huit ans, « très constant » et régulier dans les remises des prix ;
  • et Flamme de Riverland (Kannan x Caprice Bois Margot), une jument Selle Français de dix ans.

À Lyon, cette semaine, ce sont Channah et Comme Convenu qui devront faire le job…

« Si je peux participer à ma première Coupe du monde à Lyon, ce serait un plus. Mais avant tout, je veux bien faire et me qualifier pour le Grand Prix », explique-t-il avec calme.

Et il sait qu’il arrive prêt : « Channah Z est très régulière sur les trois et quatre étoiles, elle enchaîne les sans-fautes. Aujourd’hui, je la sens prête, sans forcer. »

La pression du local

Participer à un cinq étoiles, c’est forcément un cran au-dessus. Mais à domicile, la sensation est particulière. « Il y a toujours un peu d’appréhension, car c’est le niveau supérieur. Mais beaucoup de cavaliers disent qu’un cinq étoiles ressemble surtout à un très bon quatre. À Lyon, c’est différent : c’est chez moi, donc forcément, on se sent plus regardé. On n’a pas le droit à l’erreur. »

Cette pression, Dreyfus ne la fuit pas. Il s’en nourrit. Et déjà, il regarde plus loin : une tournée à Doha est prévue en début d’année prochaine pour continuer à grimper dans le classement (actuel 594ème) et gagner en expérience. « Être au contact de cavaliers et de chevaux de ce niveau, c’est ce qui nous fait progresser chaque jour. »

Cette semaine, sur la grande piste d’Equita, Romain Dreyfus va franchir un cap.
L’enfant des tribunes sera au centre de la piste. Et pour lui, ce premier cinq étoiles, c’est bien plus qu’un concours : c’est le passage au niveau supérieur.

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